HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ÉLIEN, Histoires diverses, livre XII

Chapitres 63-64

  Chapitres 63-64

[12,63] Ἀρχεδίκης τις ἠράσθη τῆς ἐν Ναυκράτει ἑταίρας. δὲ ἦν ὑπερήφανος καὶ δεινῶς φορτικὴ καὶ ἁδροὺς ᾔτει μισθούς, καὶ λαβοῦσα πρὸς ὀλίγον ἂν ὡμίλησε τῷ δόντι, εἶτα ἀπέκλινεν. ἐρασθεὶς οὖν νεανίσκος αὐτῆς, καὶ τυχεῖν μὴ δυνάμενος, ἐπεὶ μὴ πάνυ ἦν πλούσιος, ὄναρ αὐτῇ συνεγένετο, καὶ παραχρῆμα ἐπαύσατο τῆς ἐπιθυμίας. [12,63] De la courtisane Archédice. UN jeune homme était passionnément amoureux de la courtisane Archédice de Naucratis. Mais Archédice, excessivement vaine et de difficile accès, faisait payer chèrement ses faveurs; et quand elle en avait reçu le prix, il n'était bientôt plus question de l'amant : Archédice ne tardait pas à s'en défaire. Or, le jeune amoureux n'était pas assez riche pour rien obtenir d'elle : un songe y suppléa, éteignit ses désirs, et le guérit de sa passion.
[12,64] μὲν Φιλίππου καὶ Ὀλυμπιάδος Ἀλέξανδρος ἐν Βαβυλῶνι τὸν βίον καταστρέψας, νεκρὸς ἔκειτο, τοῦ Διὸς εἶναι λέγων. καὶ στασιαζόντων περὶ τῆς βασιλείας τῶν περὶ αὐτόν, ταφῆς ἄμοιρος ἦν, ἧς μεταλαγχάνουσι καὶ οἱ σφόδρα πένητες, τῆς φύσεως τῆς κοινῆς ἀπαιτούσης τὸν μηκέτι ζῶντα κατακρύψαι. ἀλλ´ οὗτός γε τριάκοντα ἡμέρας κατελέλειπτο ἀκηδής, ἕως Ἀρίστανδρος Τελμησσεύς, θεόληπτος γενόμενος ἔκ τινος ἄλλης συντυχίας κατασχεθείς, ἦλθεν ἐς μέσους τοὺς Μακεδόνας καὶ πρὸς αὐτοὺς ἔφη πάντων τῶν ἐξ αἰῶνος βασιλέων εὐδαιμονέστατον Ἀλέξανδρον γεγονέναι, καὶ ζῶντα καὶ ἀποθανόντα· λέγειν γὰρ τοὺς θεοὺς πρὸς αὐτὸν ὅτι ἄρα ὑποδεξαμένη γῆ τὸ σῶμα, ἐν τὸ πρότερον ᾤκησεν ἐκείνου ψυχή, πανευδαίμων τε ἔσται καὶ ἀπόρθητος δι´ αἰῶνος. ταῦτα μαθόντες πολλὴν ἐσεφέροντο φιλονεικίαν, ἕκαστος ἐς τὴν ἰδίαν αὑτοῦ βασιλείαν τὸ ἀγώγιμον τοῦτο ἄγειν ἐπιθυμῶν, ἵνα κειμήλιον ἔχῃ βασιλείας ἀσφαλοῦς καὶ ἀκλινοῦς ὅμηρον. Πτολεμαῖος δέ, εἴ τι χρὴ πιστεύειν, τὸ σῶμα ἐξέκλεψε, καὶ μετὰ σπουδῆς ἐς τὴν Ἀλεξάνδρου πόλιν τὴν κατ´ Αἴγυπτον ἐκόμισε. καὶ οἱ μὲν ἄλλοι Μακεδόνες τὴν ἡσυχίαν ἦγον. Περδίκκας δὲ αὐτὸν διώκειν ἐπεχείρησεν. οὐ τοσοῦτον δὲ ἔμελε τούτῳ τῆς ἐς Ἀλέξανδρον πολυωρίας καὶ τῆς ἐς τὸν νεκρὸν ὁσίας, ὅσον τὰ προλεχθέντα ὑπὸ τοῦ Ἀριστάνδρου ἀνέφλεγεν αὐτὸν καὶ ἐξῆπτεν. ἐπεὶ δὲ κατέλαβε τὸν Πτολεμαῖον, ὑπὲρ τοῦ νεκροῦ μάχη καρτερὰ πάνυ σφόδρα ἐγένετο, ἀδελφὴ τρόπον τινὰ τῆς ὑπὲρ τοῦ εἰδώλου τοῦ ἐν Τροίᾳ, ὅπερ Ὅμηρος ᾄδει, λέγων ὑπὲρ Αἰνείου τὸν Ἀπόλλωνα ἐς μέσους ἐμβαλεῖν τοὺς ἥρωας. ἀνέστειλε δὲ τὴν ὁρμὴν τοῦ Περδίκκα Πτολεμαῖος· εἴδωλον γὰρ ποιησάμενος ὅμοιον Ἀλεξάνδρῳ κατεκόσμησεν ἐσθῆτι βασιλικῇ καὶ ἐνταφίοις ἀξιοζήλοις. εἶτα τοῦτο ἀναπαύσας ἐπὶ μίαν τῶν Περσικῶν ἁμαξῶν, τὸ ἐπ´ αὐτῆς κατεσκεύασε φέρτρον μεγαλοπρεπῶς ἀργύρῳ καὶ χρυσῷ καὶ ἐλέφαντι· καὶ τὸ μὲν ὄντως Ἀλεξάνδρου σῶμα λιτῶς καὶ ὡς ἔτυχε προύπεμψε κρυπταῖς ὁδοῖς καὶ ἀτρίπτοις. δὲ Περδίκκας καταλαβὼν τὸ τοῦ νεκροῦ φάσμα καὶ τὴν διασκευασθεῖσαν ἁρμάμαξαν ἀνεστάλη τοῦ δρόμου, οἰόμενος ἔχειν τὸ ἆθλον· ὀψὲ δὲ ἔμαθεν ἀπατηθείς, ἡνίκα διώκειν οὐκ εἶχε. [12,64] D'Alexandre mort. ALEXANDRE, fils de Philippe et d'Olympias, étant mort à Babylone, le corps de ce prince, qui se disait fils de Jupiter, demeurait étendu, pendant que ses généraux se disputaient la possession de ses états : on ne lui rendait pas même les honneurs de la sépulture qu'on accorde aux plus vils mortels et dont la nature nous fait un devoir pour tous les morts. Trente jours s'étaient écoulés sans qu'on eût songé aux funérailles d'Alexandre, lorsqu'Aristandre de Telmisse, soit par l'inspiration d'une divinité, soit par quelque autre motif, s'avança au milieu des Macédoniens, et leur dit que les dieux lui avaient révélé qu'Alexandre ayant été pendant sa vie et après sa mort le plus heureux des rois qui eussent existé, la terre qui recevrait le corps où avait habité son âme serait parfaitement heureuse et n'aurait jamais à craindre d'être dévastée. Ce discours fit naître de nouveaux débats, chacun désirant d'emporter dans son royaume et de posséder un trésor qui était le gage d'une puissance solide et durable. Ptolémée, s'il en faut croire quelques historiens, ayant enlevé secrètement le corps d'Alexandre, se hâta de le faire transporter en Égypte, dans la ville que ce prince avait décorée de son nom. Les Macédoniens virent cet enlèvement d'un œil tranquille; mais Perdiccas se mit aussitôt à la poursuite du ravisseur, moins excité par son attachement à la mémoire d'Alexandre et par un respect religieux pour son corps qu'échauffé par la prédiction d'Aristandre. Lorsque Perdiccas eut atteint Ptolémée, ils se livrèrent pour le cadavre, un combat sanglant, semblable, en quelque façon, à celui que Troie vit jadis sous ses murs pour le simulacre d'Énée, simulacre chanté par Homère, qui dit qu'Apollon l'avait envoyé, à la place d'Énée, au milieu des héros. Ptolémée, après avoir repoussé Perdiccas, fit faire un simulacre qui représentait Alexandre, le revêtit des habits royaux, et l'entoura des ornements funèbres les plus précieux; puis le plaça sur un chariot persique, dans un magnifique cercueil enrichi d'or, d'argent, et d'ivoire, En même temps, il envoya le véritable corps, sans pompe et sans éclat, par des routes secrètes et peu fréquentées. Lorsque Perdiccas se fut rendu maître de la représentation d'Alexandre et du chariot qui la portait, il crut avoir en son pouvoir le prix du combat : dès lors, il cessa toute poursuite, et ne s'aperçut qu'il avait été trompé, que quand il ne fut plus possible d'atteindre Ptolémée.


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Dernière mise à jour : 14/02/2008