Texte grec :
[10,16] Ἐπεὶ ὁ Ἀντισθένης πολλοὺς προύτρεπεν ἐπὶ φιλοσοφίαν,
οἳ δὲ οὐδὲν αὐτῷ προσεῖχον, τέλος ἀγανακτήσας
οὐδένα προσίετο. καὶ Διογένην οὖν ἤλαυνεν ἀπὸ
τῆς συνουσίας αὑτοῦ. ἐπεὶ δὲ ἦν λιπαρέστερος ὁ
Διογένης καὶ ἐνέκειτο, ἐνταῦθα ἤδη καὶ τῇ βακτηρίᾳ
καθίξεσθαι αὐτοῦ ἠπείλει· καί ποτε καὶ ἔπαισε κατὰ
τῆς κεφαλῆς. ὃ δὲ οὐκ ἀπηλλάττετο, ἀλλ´ ἔτι μᾶλλον
ἐνέκειτο φιλοπόνως, ἀκούειν αὐτοῦ διψῶν, καὶ ἔλεγε
’σὺ μὲν παῖε, εἰ βούλει, ἐγὼ δὲ ὑποθήσω τὴν κεφαλήν·
καὶ οὐκ ἂν οὕτως ἐξεύροις βακτηρίαν σκληράν,
ὥστε με ἀπελάσαι τῶν διατριβῶν τῶν σῶν.‘ ὃ δὲ
ὑπερησπάσατο αὐτόν.
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Traduction française :
[10,16] D'Antisthène et de Diogène.
ANTISTHÈNE, indigné de ce qu'aucun de ceux qu'il avait exhortés à cultiver
l'étude de la philosophie, ne venait l'entendre, renvoya tous ses disciples et
ferma son école. Il ne voulut pas même y recevoir Diogène. Mais voyant que
Diogène n'en était que plus assidu et plus empressé, il le menaça de le chasser
à coups de bâton ; un jour même, il le frappa effectivement à la tête. Cependant
Diogène, bien loin de se retirer, n'en montra que plus d'opiniâtreté à rester
auprès de son maître ; tant il avait à cur de profiter de ses leçons :
"Frappez, lui dit-il, si cela vous plaît ; je vous offre ma tête ; vous ne
trouverez jamais de bâton assez dur pour m'écarter du lieu où vous dissertez."
Depuis ce temps, Antisthène fut son ami.
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