Texte grec :
[10,15] Τὰς Ἀριστείδου θυγατέρας ἔτι αὐτοῦ περιόντος
ἐμνηστεύοντο οἱ τῶν Ἑλλήνων δοκοῦντες διαφέρειν.
ἔβλεπον δὲ ἄρα οὐκ ἐς τὸν βίον Ἀριστείδου, οὐδὲ
ἐθαύμαζον αὐτοῦ τὴν δικαιοσύνην, ἐπεὶ τούτων γε εἰ
ἦσαν ζηλωταί, κἂν μετὰ ταῦτα ἐπέμειναν τῇ μνηστείᾳ.
νῦν δὲ ὃ μὲν ἀπέθανεν, οἳ δὲ οὐδὲν ἡγήσαντο εἶναι
πρᾶγμα κοινὸν πρὸς τὰς κόρας· ἀποθανὼν γὰρ
ἐγνώσθη ὁ παῖς Λυσιμάχου ὅτι πένης ἦν. ὅπερ καὶ
ἀνέστειλεν ἐκείνους τοὺς κακοδαίμονας ἐνδόξου τε
ἅμα καὶ σεμνοτάτου γάμου, παρ´ ἐμοὶ κριτῇ. παραπλήσιον
δὲ καὶ ἐπὶ Λυσάνδρου· μαθόντες γὰρ αὐτὸν
εἶναι πένητα, τὸν γάμον ἀπέδρασαν.
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Traduction française :
[10,15] Pauvreté d'Aristide et de Lysandre.
PENDANT la vie d'Aristide, ses filles furent recherchées en mariage par les
citoyens les plus distingués. Ce n'était pas, sans doute, en considération de la
sagesse du père, ni par un sentiment d'admiration pour son équité : s'ils
eussent connu le prix de ces vertus, ils auraient persisté dans leur recherche.
Mais aussitôt après la mort d'Aristide, ils s'en désistèrent. On avait découvert
qu'Aristide mourait pauvre : c'en était assez pour détourner ces âmes viles
d'une alliance qui, à mon avis, leur eût fait beaucoup d'honneur.
On raconte la même chose de Lysandre : ceux qui s'étaient proposés pour
devenir ses gendres, ayant su qu'il était pauvre, renoncèrent au projet
d'épouser sa fille.
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