Texte grec :
[10,5] Φρύγιος οὗτος ὁ λόγος· ἔστι γὰρ Αἰσώπου τοῦ
Φρυγός. ὁ δὲ λόγος φησὶ τὴν ὗν ἐὰν αὐτῆς τις ἅψηται,
βοᾶν καὶ μάλα γε εἰκότως· οὔτε γὰρ ἔρια ἔχει
ὗς οὔτε γάλα οὔτε ἄλλο τι πλὴν τῶν κρεῶν. παραχρῆμα
οὖν ὀνειροπολεῖν τὸν θάνατον, εἰδυῖαν ἐς ὅ
τι τοῖς χρησομένοις αὐτῇ πέφυκε λυσιτελὴς εἶναι.
ἐοίκασι δὲ τῇ ὑὶ τῇ Αἰσώπου οἱ τύραννοι ὑποπτεύοντες
καὶ δεδοικότες πάντα· ἴσασι γὰρ ὅτι ὥσπερ οὖν
αἱ ὗς ὀφείλουσι καὶ ἐκεῖνοι τὴν ψυχὴν πᾶσιν.
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Traduction française :
[10,5] Mot d'Ésope sur les tyrans.
VOICI une espèce de proverbe des Phrygiens ; du moins vient-il d'Ésope né en
Phrygie. La truie, dit-il, pour peu qu'on la touche, se met à crier; et ce n'est
pas sans raison. En effet, comme la truie n'a ni laine, ni lait, et qu'elle
n'est utile que par sa chair, elle a un secret pressentiment qu'on en veut à a
vie ; car elle n'ignore pas à quoi on peut la faire servir. Or, il me
paraît que les tyrans ressemblent à la truie d'Ésope : ils passent leur vie dans
la défiance et dans la crainte, parce qu'ils savent aussi qu'ils ne peuvent
servir la patrie que par leur mort.
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