Texte grec :
[8,9] Ἀρχέλαον τὸν Μακεδόνων τύραννον (οὕτω γὰρ
καὶ Πλάτων αὐτὸν ὀνομάζει, καὶ οὐ βασιλέα) τὰ παιδικὰ
αὐτοῦ Κρατεύας ἐρασθεὶς τῆς τυραννίδος οὐδὲν
ἧττον ἤπερ ἐκεῖνος τῶν παιδικῶν ἠράσθη, ἀπέκτεινε
τὸν ἐραστήν, ὡς τύραννός τε καὶ εὐδαίμων ἀνὴρ
ἐσόμενος. τρεῖς δὲ ἢ τέτταρας ἡμέρας τὴν τυραννίδα
κατασχών, πάλιν αὐτὸς ἐπιβουλευθεὶς ὑφ´ ἑτέρων
ἐτελεύτησεν. εἴη δ´ ἂν πρεπωδέστατον ἐπειπεῖν τῷδε
τῷ Μακεδονικῷ δράματι τὸ ἔπος ἐκεῖνο
τεύχων ὡς ἑτέρῳ τις ἑῷ κακὸν ἥπατι τεύχει.
Ὅτι διεψεύσατο αὐτῷ φασιν Ἀρχέλαος τῶν θυγατέρων
μίαν δώσειν· ὅτε δὲ ἄλλῳ συνῴκισε τὴν παῖδα,
ὑπεραγανακτήσας διέφθειρε τὸν Ἀρχέλαον.
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Traduction française :
[8,9] D'Archélaüs, roi de Macédoine.
ARCHÉLAÜS, tyran de Macédoine (c'est le titre que Platon lui donne, et non
celui de roi), aimait passionnément Cratévas, qui, de, son côté, s'il est
permis de parler ainsi, n'était pas moins amoureux du trône d'Archélaüs. Dans
l'espérance de succéder au tyran, et de profiter des avantages de la tyrannie,
Cratévas l'assassina : mais à peine en eut-il joui pendant trois ou quatre
jours, que d'autres ambitieux formèrent et exécutèrent le projet de l'égorger.
Ce trait de l'histoire de Macédoine me rappelle un ancien vers, dont
l'application est ici bien naturelle : Ce qu'un homme fait pour en perdre un
autre, prépare souvent sa propre perte. On dit, à la vérité, pour justifier
Cratévas, qu'Archélaüs lui avait manqué de parole, en faisant épouser à un autre
une de ses filles qu'il lui avait promise en mariage.
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