HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXVI (fragments)

θυγατέρα



Texte grec :

[76,10] ἐν δὲ τῷ καιρῷ τούτῳ Βούλλας τις Ἰταλὸς ἀνήρ, λῃστήριον συστησάμενος ὡς ἑξακοσίων ἀνδρῶν, ἐλῄζετο τὴν Ἰταλίαν ἐπὶ ἔτη δύο, παρόντων μὲν τῶν αὐτοκρατόρων, παρόντων δὲ καὶ στρατιωτῶν τοσούτων. ἐδιώκετο μὲν γὰρ ὑπὸ συχνῶν ἀνδρῶν, φιλοτίμως αὐτὸν ἀνιχνεύοντος τοῦ Σεουήρου, οὔτε δὲ ἑωρᾶτο ὁρώμενος οὔτε εὑρίσκετο εὑρισκόμενος οὔτε κατελαμβάνετο ἁλισκόμενος· τοσαύτῃ καὶ μεγαλοδωρίᾳ καὶ σοφίᾳ ἐχρῆτο. ἐμάνθανε γὰρ πάντας τούς τε ἀπὸ τῆς Ῥώμης ἐξιόντας καὶ τοὺς ἐς τὸ Βρεντέσιον καταίροντας, τίνες τε καὶ πόσοι εἰσί, καὶ τίνα καὶ ὁπόσα κέκτηνται· καὶ τοὺς μὲν ἄλλους, μέρος ἄν τι παρ´ αὐτῶν ὧν εἶχον λαβών, εὐθὺς ἠφίει, τοὺς δὲ δὴ τεχνίτας κατεῖχε χρόνον τινά, καὶ χρησάμενός σφισιν, εἶτα καὶ προσδούς τι ἀπέλυε. καί ποτε δύο λῃστῶν αὐτοῦ ἁλόντων καὶ θηρίοις δοθήσεσθαι μελλόντων πρός τε τὸν δεσμοφύλακα κατῆλθε, πλασάμενος ὡς τῆς πατρίδος ἄρχων καί τινων ἀνθρώπων τοιούτων δεόμενος, καὶ οὕτω λαβὼν αὐτοὺς ἔσωσε. τῷ δὲ ἑκατοντάρχῳ τῷ τὸ λῃστρικὸν καθαιροῦντι προσελθὼν κατηγόρησεν αὐτὸς ἑαυτοῦ ὥσπερ ἄλλος τις ὤν, καὶ ὑπέσχετο, εἰ ἀκολουθήσει αὐτῷ, παραδοῦναί οἱ τὸν λῃστήν· καὶ οὕτως αὐτὸν ἐς κοῖλόν τινα καὶ λοχμώδη τόπον ὡς καὶ ἐπὶ τὸν Φήλικα ἀγαγών (καὶ τοῦτο γὰρ αὐτὸς προσωνόμαστο) ῥᾳδίως συνέλαβε. καὶ μετὰ τοῦτ´ ἐπὶ τὸ βῆμα ἀνέβη σχῆμα ἄρχοντος ἀναλαβών, καὶ καλέσας τὸν ἑκατόνταρχον τῆς τε κεφαλῆς ἀπεξύρησε, καὶ ἔφη "ἄγγελλε τοῖς δεσπόταις σου ὅτι τοὺς δούλους ὑμῶν τρέφετε, ἵνα μὴ λῃστεύωσι". πλείστους γὰρ ὅσους τῶν Καισαρείων εἶχε, τοὺς μὲν ὀλιγομίσθους τοὺς δὲ καὶ παντελῶς ἀμίσθους γεγονότας. ταῦτ´ οὖν ὁ Σεουῆρος ὡς ἕκαστα πυνθανόμενος, ὀργῇ ἔφερεν ὅτι ἐν τῇ Βρεττανίᾳ τοὺς πολέμους δι´ ἑτέρων νικῶν αὐτὸς ἐν τῇ Ἰταλίᾳ λῃστοῦ ἥττων ἐγένετο· καὶ τέλος χιλίαρχον ἐκ τῶν σωματοφυλάκων σὺν ἱππεῦσι πολλοῖς ἔστειλε, δεινὰ ἄττα αὐτῷ ἀπειλήσας, ἂν μὴ ζῶντα αὐτὸν ἀγάγῃ. καὶ οὕτως ἐκεῖνος μαθὼν ὅτι γυναικί τινι ἀλλοτρίᾳ χρῷτο, ἀνέπεισεν αὐτὴν διὰ τοῦ ἀνδρὸς ἐπ´ ἀδείᾳ συνάρασθαι σφίσι. κἀκ τούτου ἐν σπηλαίῳ τινὶ καθεύδων συνελήφθη. καὶ αὐτὸν ὁ Παπινιανὸς ὁ ἔπαρχος ἀνήρετο "διὰ τί ἐλῄστευσας;" καὶ αὐτὸς ἀπεκρίνατο "διὰ τί σὺ ἔπαρχος εἶ;" καὶ θηρίοις μετὰ τοῦτο ὑπὸ κηρύγματος ἐδόθη, καὶ αὐτοῦ καὶ τὸ λῃστρικὸν διελύθη· οὕτω που ἐν ἐκείνῳ πᾶσα ἡ τῶν ἑξακοσίων ἰσχὺς ἦν.

Traduction française :

[76,10] 10. Vers ce temps, un Italien, nommé Bullas, ayant réuni une troupe de six cent hommes, mit, pendant deux ans, l'Italie au pillage, malgré la présence des empereurs et de tant de soldats. Il était poursuivi par un grand nombre de gens, attendu que Sévère se piquait d'ambitions à sa recherche : mais, quand on le voyait, on ne le voyait pas ; quand on le trouvait, on ne le trouvait pas ; quand on le saisissait, il n'était pas pris ; tant il savait user de largesses et de ruse. Il s'informait de ceux qui partaient de Rome et de ceux qui abordaient à Brundusium, de leur qualité, de leur nombre, de la nature et de la valeur de leurs biens : il renvoyait aussitôt les voyageurs après avoir pris une partie de ce qu'ils possédaient ; mais les ouvriers, il les retenait quelque temps, et, après s'être servi d'eux, il les laissait libres de s'en retourner comblés de présents. Une fois, deux voleurs de sa troupe ayant été pris et étant sur le point d'être livrés aux bêtes, il alla trouver le gardien de la prison en faisant semblant d'être le gouverneur du pays et d'avoir besoin de gens de cette espèce, et, se les faisant ainsi remettre, il leur sauva la vie. Une autre fois, étant venu auprès du centurion chargé d'exterminer la bande, il se fit auprès de lui son propre accusateur, comme s'il eût été un autre, et promit de lui livrer le voleur s'il voulait le suivre ; puis, l'ayant de cette façon, amené dans un lieu creux et couvert, comme s'il l'eût conduit vers Félix (Bullas prenait aussi ce nom), il se rendit aisément maître de lui. Après cela, il monta sur un tribunal, revêtu du costume de magistrat, et, après avoir cité le centurion, il lui fit raser la tête et lui dit : "Va dire à tes maîtres : Nourrissez vos esclaves, afin qu'ils ne volent pas." Il avait, en effet, avec lui un grand nombre de Césariens qui s'étaient vus ne recevoir, les uns qu'une faible solde, les autres absolument rien. Sévère, instruit de ces circonstances, conçut une grande colère de ce qu'après avoir, à la guerre, remporté en Bretagne des victoires par ses lieutenants, il était, lui en Italie, tenu en échec par un voleur, et il envoya un tribun de ses gardes du corps à la tête d'une nombreuse cavalerie, avec des menaces terribles s'il ne lui amenait pas vif le voleur. Le tribun, ayant eu avis que Bullas entretenait des relations avec la femme d'un autre, décida cette femme, par le moyen de son mari, en lui promettant l'impunité, à leur prêter son concours. C'est ainsi que Bullas fut pris dans une grotte où il s'était endormi. Papinianus, préfet du prétoire, lui demanda : "Pourquoi t'es-tu fait voleur ?" celui-ci répondit : "Pourquoi es-tu préfet ?" Bullas fut ensuite livré aux bêtes au cri du héraut, et sa bande fut dispersée, car en lui était toute la force des six cents.





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Dernière mise à jour : 13/11/2008