HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXVI (fragments)

λέγεται



Texte grec :

[76,14] ἐξέπληττε δὲ αὐτὸν ὁ Ἀντωνῖνος καὶ ἐς φροντίδας ἀνηνύτους καθίστη, ὅτι τε ἀκολάστως ἔζη, καὶ ὅτι καὶ τὸν ἀδελφὸν δῆλος ἦν, εἰ δυνηθείη, φονεύσων, καὶ τὸ τελευταῖον ὅτι καὶ αὐτῷ ἐκείνῳ ἐπεβούλευσε. ποτὲ μὲν γὰρ ἐξεπήδησεν ἐξαίφνης ἐκ τοῦ σκηνώματος βοῶν καὶ κεκραγὼς ὡς ὑπὸ τοῦ Κάστορος ἀδικούμενος· οὗτος δὲ ἀνὴρ ἄριστος τῶν περὶ τὸν Σεουῆρον Καισαρείων ἦν, καὶ ἐπεπίστευτο τήν τε γνώμην αὐτοῦ καὶ τὸν κοιτῶνα. καὶ συνέστησαν μέν τινες ἐπὶ τούτῳ στρατιῶται προπαρεσκευασμένοι καὶ συνεβόησαν, κατελήφθησαν δὲ δι´ ὀλίγου αὐτοῦ τε τοῦ Σεουήρου ἐπιφανέντος σφίσι καὶ τοὺς ταραχωδεστέρους κολάσαντος. ἄλλοτε δὲ προσήλαυνον μὲν ἀμφότεροι πρὸς τοὺς Καληδονίους, ἵνα τά τε ὅπλα παρ´ αὐτῶν λάβωσι καὶ περὶ τῶν ὁμολογιῶν διαλεχθῶσιν, ὁ δ´ Ἀντωνῖνος ἀποκτεῖναι αὐτὸν ἄντικρυς αὐτοχειρίᾳ ἐπεχείρησεν. ᾔεσαν μὲν γὰρ ἐπὶ ἵππων, καὶ ὁ Σεουῆρος, καίπερ καὶ τοὺς ταρσοὺς ὑπὸ ἀσθενείας ὑποτετμηκώς, ὅμως ἵππευσε καὶ αὐτός, καὶ τὸ ἄλλο στράτευμα συνεφείπετο, τό τε τῶν πολεμίων καὶ αὐτὸ συνεωρᾶτο· κἀν τῷ καιρῷ τούτῳ τῇ τε σιγῇ καὶ τῷ κόσμῳ τὸν ἵππον ὁ Ἀντωνῖνος ἀναχαιτίσας ἐσπάσατο τὸ ξίφος ὡς καὶ κατὰ νώτου τὸν πατέρα πατάξων. ἰδόντες δὲ τοῦτο οἱ ἄλλοι οἱ συνιππεύοντες ἐξεβόησαν, καὶ οὕτως ἐκεῖνός τε ἐκπλαγεὶς οὐκέτι οὐδὲν ἔδρασε, καὶ ὁ Σεουῆρος μετεστράφη μὲν πρὸς τὴν βοὴν αὐτῶν καὶ εἶδε τὸ ξίφος, οὐ μέντοι καὶ ἐφθέγξατό τι, ἀλλ´ ἀναβὰς ἐπὶ τὸ βῆμα, καὶ τελέσας ὅσα ἐχρῆν, ἐς τὸ στρατήγιον ἐπανῆλθε. καὶ καλέσας τόν τε υἱὸν καὶ τὸν Παπινιανὸν καὶ τὸν Κάστορα ξίφος τέ τι τεθῆναι ἐς τὸ μέσον ἐκέλευσε, καὶ ἐγκαλέσας αὐτῷ ὅτι τε ἄλλως τοιοῦτόν τι ἐτόλμησε καὶ ὅτι πάντων ὁρώντων τῶν τε συμμάχων καὶ τῶν πολεμίων τηλικοῦτον κακὸν δράσειν ἔμελλεν, τέλος ἔφη "ἀλλ´ εἴγε ἀποσφάξαι με ἐπιθυμεῖς, ἐνταῦθά με κατάχρησαι· ἔρρωσαι γάρ, ἐγὼ δὲ καὶ γέρων εἰμὶ καὶ κεῖμαι. ὡς εἴγε τοῦτο μὲν οὐκ ἀναδύῃ, τὸ δὲ αὐτόχειρ μου γενέσθαι ὀκνεῖς, παρέστηκέ σοι Παπινιανὸς ὁ ἔπαρχος, ᾧ δύνασαι κελεῦσαι ἵνα με ἐξεργάσηται· πάντως γάρ που πᾶν τὸ κελευσθὲν ὑπὸ σοῦ, ἅτε καὶ αὐτοκράτορος ὄντος, ποιήσει". τοιαῦτα εἰπὼν ὅμως οὐδὲν δεινὸν αὐτὸν ἔδρασε, καίπερ πολλάκις μὲν τὸν Μᾶρκον αἰτιασάμενος ὅτι τὸν Κόμμοδον οὐχ ὑπεξεῖλε, πολλάκις δὲ καὶ αὐτὸς τῷ υἱεῖ ἀπειλήσας τοῦτο ποιήσειν. ἀλλ´ ἐκεῖνα μὲν ὀργιζόμενος ἀεί ποτε ἔλεγε, τότε δὲ φιλότεκνος μᾶλλον ἢ φιλόπολις ἐγένετο· καίτοι καὶ τὸν ἕτερον ἐν τούτῳ παῖδα προέδωκε, σαφῶς εἰδὼς τὰ γενησόμενα.

Traduction française :

[76,14] 14. Antonin aussi l'inquiétait et lui causait des soucis inextricables, tant par les désordres de sa vie que par l'intention manifeste de tuer son frère aussitôt qu'il le pourrait, et, enfin, par les trames qu'il avait ourdies contre lui. Un jour, en effet, Antonin était sorti tout à coup de sa tente en criant à tue-tête que Castor lui avait fait outrage ; or, ce Castor était le plus homme de bien des Césariens qui environnaient Sévère, il était son confident et le gardien de sa chambre. Quelques soldats, apostés à cet effet, prirent parti pour Antonin et répondirent à ses cris ; mais ils ne tardèrent pas à être arrêtés, Sévère en personne s'étant montré à eux et ayant puni les plus turbulents. Une autre fois, ils allaient tous les deux chez les Calédoniens pour recevoir leurs armes et conférer sur les conditions de la paix ; Antonin essaya ouvertement de le tuer de sa propre main. Ils étaient à cheval ; car Sévère, bien qu'ayant la plante des pieds entamée par la maladie, n'en était pas moins monté à cheval, leur armée les accompagnait, celle de l'ennemi était même en vue ; en ce moment, Antonin, arrêtant son cheval en silence et sans affectation, tira son épée comme pour en donner à son père un coup dans le dos. A cette vue, ceux qui étaient à cheval à côté des princes poussèrent un cri, et Antonin, effrayé, n'acheva pas. Sévère se retourna à leur cri et vit l'épée, mais il ne prononça pas une parole ; mais loin de là, étant monté sur son tribunal et ayant expédié les affaires les plus nécessaires, il rentra au praetorium. Appelant alors son fils, Papianus et Castor, il fit mettre une épée au milieu d'eux, et, après des reproches à son fils sur l'inutilité d'une pareille audace et sur la grandeur de la faute qu'il avait été sur le point de commettre en présence de tous, alliés et ennemis, il finit en lui disant : "Si tu as envie de m'assassiner, tue-moi ici ; tu es plein de vigueur ; moi, je suis vieux et abattu. Si tu recules devant cette responsabilité, si tu crains d'employer ta main, tu as à tes côtés le préfet du prétoire, Papinianus, à qui tu peux commander de m'achever ; il exécutera en tout tous les ordres qui lui seront donnés par toi, puisque tu es empereur." Malgré ces paroles, il ne le traita pas avec rigueur, bien qu'il eût souvent blâmé Marc-Antonin de ne s'être pas défait de Commode, et que lui-même il eut plus d'une fois menacé son fils de le faire mourir. Mais ce n'était jamais que quand il était en colère qu'il tenait ce langage ; en cette occasion il montra plus d'amour de ses enfants que de la patrie, bien que, par cette conduite, il trahît son autre fils, puisqu'il savait, à n'en pas douter, ce qui devait arriver.





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Dernière mise à jour : 13/11/2008