[76,7] οἱ δὲ τοῦ Σεουήρου παῖδες, ὅ τε Ἀντωνῖνος καὶ ὁ Γέτας, οἷον
παιδαγωγοῦ τινος ἀπηλλαγμένοι τοῦ Πλαυτιανοῦ, οὐδὲν ὅ τι οὐκ
ἐποίουν. καὶ γὰρ καὶ γυναῖκας ᾔσχυνον καὶ παῖδας ὕβριζον χρήματά
τε παρεξέλεγον, καὶ τοὺς μονομάχους τούς τε ἁρματηλάτας προσηταιρίζοντο,
τῇ μὲν ὁμοιότητι τῶν ἔργων ζηλοῦντες ἀλλήλους, τῷ
δὲ ἀντισπουδάζειν στασιάζοντες· εἰ γάρ τῳ ὁ ἕτερος προσέθετο,
πάντως ἂν τὸ ἐναντίον ὁ ἕτερος ἀνθῃρεῖτο. καὶ τέλος συμβαλόντες
ἐν γυμνασίᾳ τινὶ ἵππων σμικρῶν ζεύγεσιν ἐς μεγάλην φιλονεικίαν
ἤλασαν, ὥστε τὸν Ἀντωνῖνον ἐκπεσεῖν τε ἐκ τοῦ δικύκλου καὶ τὸ
σκέλος κατεάξαι. παθόντος δὲ αὐτοῦ τοῦτο καὶ νοσηλευομένου ὁ
Σεουῆρος οὐδὲν τῶν ἀναγκαίων τὸ παράπαν ἐξέλιπεν, ἀλλὰ καὶ ἐδίκαζεν
καὶ πάντα τὰ τῇ ἀρχῇ προσήκοντα διῴκει. καὶ ἐπὶ μὲν τούτῳ
καὶ ἐπῃνεῖτο, τὸν δὲ δὴ Κύντιλλον τὸν Πλαυτιανὸν φονεύσας αἰτίαν
ἔσχεν. ἀπέκτεινε δὲ καὶ ἄλλους πολλοὺς βουλευτάς, τοὺς μὲν κατηγορηθέντας
παρ´ αὐτῷ καὶ ἀπολογησαμένους καὶ ἁλόντας.
ὅτι ὁ Κύντιλλος εὐγενέστατός τε ὢν καὶ ἐπὶ πλεῖστον ἐν τοῖς
πρώτοις τῆς βουλῆς ἀριθμηθείς, ἔν τε ταῖς τοῦ γήρως πύλαις ἑστὼς
καὶ ἐν ἀγρῷ ζῶν, καὶ οὔτε πολυπραγμονῶν τι οὔτε παραπράσσων,
ὅμως καὶ ἐσυκοφαντήθη καὶ ἀνῃρέθη. μέλλων δ´ οὖν τελευτήσειν
ᾔτησε τὰ ἐντάφια, ἃ πρὸ πολλοῦ παρεσκεύαστο· καὶ ἐπειδὴ διερρυηκότα
αὐτὰ ὑπὸ τοῦ χρόνου εἶδε, "τί τοῦτο;" ἔφη, "ἐβραδύναμεν".
καὶ μετὰ τοῦτο λιβανωτοῦ θυμιάσας εἶπεν ὅτι "τὴν αὐτὴν εὐχὴν
εὔχομαι ἣν καὶ Σερουιανὸς ἐπ´ Ἀδριανῷ ηὔξατο". ἐκεῖνός τε οὖν
ἀπώλετο, καὶ μονομάχων ἀγῶνες ἐγένοντο ἐν οἷς τά τε ἄλλα καὶ
τίγριδες δέκα ἅμα ἐσφάγησαν.
| [76,7] 7. Cependant Antonin et Géta, fils de Sévère, délivrés de Plautianus comme d'un pédagogue, se
livrèrent à tous les excès. Ils déshonoraient les femmes et outrageaient les enfants ; ils ramassaient
de l'argent par des voies iniques, et faisaient leur société des gladiateurs et des conducteurs de chars,
émules l'un de l'autre par la similitude de leur conduite, amis rivaux par la contrariété de leurs
prétentions ; car, si l'un s'attachait à un parti, c'était raison immanquable pour que l'autre soutînt le
parti opposé. Enfin, dans un gymnase, sur des chars attelés de petits chevaux, ils engagèrent une
lutte où ils se laissèrent aller si fort à une altercation, qu'Antonin tomba et se rompit la cuisse.
{Tandis qu'à la suite de cet accident, on soignait la blessure d'Antonin, Sévère ne négligea
absolument aucun des soins réclamés par les affaires ; il rendit la justice et s'acquitta de tous les
devoirs de l'administration. Cette conduite lui valut des éloges, mais la mort de Quintillus
Plautianus lui attira le blâme. Il fit périr aussi plusieurs autres sénateurs qui avaient été cités devant
son tribunal, s'étaient défendus et avaient été convaincus. Quant à Quintillus,} personnage d'une
haute naissance, qui avait été longtemps au nombre des principaux du sénat, qui était arrivé aux
portes de la vieillesse, qui vivait à la campagne, ne s'occupait pas des affaires et ne cherchait à rien
entraver, il fut calomnieusement accusé et mis à mort. Au moment de mourir, il demanda les objets
qu'il avait depuis longtemps préparés pour sa sépulture, et les voyant gâtés par le temps : "Qu'est-ce
que cela ? dit-il. Nous avons bien tardé." Puis, faisant brûler l'encens dans un sacrifice, il dit : "Je
demande aux dieux la même faveur que Servianus demanda pour Adrien." Quintillus fut mis à mort
et il y eut des combats de gladiateurs où parmi les autres animaux, on égorgea dix tigres à la fois.
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