HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXV (fragments)

ὁρῶν



Texte grec :

[75,15] αἴτιος δὲ τούτων αὐτὸς ὁ Σεουῆρος μάλιστ´ ἐγένετο, ὃς οὕτως αὐτῷ ὑπεῖκεν ἐς πάντα ὥστ´ ἐκεῖνον μὲν ἐν αὐτοκράτορος αὐτὸν δὲ ἐν ἐπάρχου μοίρᾳ εἶναι· τά τε γὰρ ἄλλα καὶ ὁ μὲν πάνθ´ ἁπλῶς ὅσα ὁ Σεουῆρος καὶ ἔλεγε καὶ ἔπραττεν ᾔδει, τῶν δὲ δὴ τοῦ Πλαυτιανοῦ ἀπορρήτων οὐδεὶς οὐδὲν ἠπίστατο. τήν τε θυγατέρα αὐτοῦ τῷ υἱεῖ ἐμνήστευσε, πολλὰς καὶ σεμνὰς κόρας παραλιπών, ὕπατόν τε ἀπέδειξε, καὶ διάδοχον τῆς αὐταρχίας ὡς εἰπεῖν ἔχειν ηὔξατο, καί ποτε καὶ ἐπέστειλε "φιλῶ τὸν ἄνδρα ὥστε καὶ εὔχεσθαι προαποθανεῖν αὐτοῦ". --- ὥστε --- καί τινα τολμῆσαι γράφειν πρὸς αὐτόν, πρὸς τέταρτον Καίσαρα. Ὅτι καὶ πολλῶν εἰς τιμὴν αὐτοῦ ψηφισθέντων παρὰ τῆς συγκλήτου ὀλίγα ἐδέξατο εἰπὼν αὐτοῖς "ὅτι ταῖς ψυχαῖς με φιλεῖτε καὶ μὴ τοῖς ψηφίσμασιν". ἠνείχετό γέ τοι ὁρῶν καὶ ἐν ταῖς καταλύσεσιν αὐτὸν ταῖς κρείττοσιν αὐλιζόμενον καὶ τὰ ἐπιτήδεια καὶ ἀμείνω καὶ ἀφθονώτερα αὑτοῦ ἔχοντα, ὥστε δεηθείς ποτε ἐν τῇ Νικαίᾳ τῇ πατρίδι μου κεστρέως, οὓς ἡ λίμνη μεγάλους ἐκτρέφει, παρ´ ἐκείνου μετεπέμψατο. ὅθεν εἰ καί τι ἐπὶ μειώσει τῆς δυναστείας αὐτοῦ ποιεῖν ἐδόκει, ἀλλ´ ἔκ γε τῶν ἐναντίων, πολὺ καὶ μειζόνων καὶ λαμπροτέρων ὄντων, καὶ ἐκεῖνο πᾶν ἀπημβλύνετο. ποτὲ γοῦν τοῦ Σεουήρου ἐν Τυάνοις νοσήσαντα αὐτὸν ἐπισκεπτομένου, οἱ στρατιῶται οἱ περὶ τὸν Πλαυτιανὸν ὄντες οὐκ εἴασαν τοὺς ἀκολουθοῦντας αὐτῷ συνεσελθεῖν· ὅ τε τὰς δίκας τὰς ἐπ´ αὐτοῦ λεγομένας διατάττων κελευσθείς ποτε ὑπὸ τοῦ Σεουήρου ἀργοῦντος δίκην τινὰ ἐσαγαγεῖν οὐκ ἠθέλησεν, εἰπὼν ὅτι "οὐ δύναμαι τοῦτο ποιῆσαι, ἂν μὴ Πλαυτιανός μοι κελεύσῃ". καὶ οὕτω καὶ ἐς τὰ ἄλλα πάντα ὁ Πλαυτιανὸς αὐτοῦ κατεκράτει ὥστε καὶ τὴν Ἰουλίαν τὴν Αὔγουσταν πολλὰ καὶ δεινὰ ἐργάσασθαι· πάνυ γὰρ αὐτῇ ἤχθετο, καὶ σφόδρα αὐτὴν πρὸς τὸν Σεουῆρον ἀεὶ διέβαλλεν, ἐξετάσεις τε κατ´ αὐτῆς καὶ βασάνους κατ´ εὐγενῶν γυναικῶν ποιούμενος. καὶ ἡ μὲν αὐτή τε φιλοσοφεῖν διὰ ταῦτ´ ἤρξατο καὶ σοφισταῖς συνημέρευεν· ὁ δὲ δὴ Πλαυτιανὸς ἀσωτότατός τε ἀνθρώπων γενόμενος, ὥστε καὶ εὐωχεῖσθαι ἅμα καὶ ἐμεῖν, ἐπεὶ μηδὲν ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν τε σιτίων καὶ τοῦ οἴνου πέψαι ἐδύνατο, καὶ τοῖς μειρακίοις ταῖς τε κόραις οὐκ ἄνευ διαβολῆς χρώμενος, τῇ γυναικὶ τῇ ἑαυτοῦ οὔθ´ ὁρᾶν τινα οὔθ´ ὁρᾶσθαι τὸ παράπαν, οὐδ´ ὑπὸ τοῦ Σεουήρου ἢ τῆς Ἰουλίας, μήτι γε ἑτέρων τινῶν, ἐπέτρεπεν.

Traduction française :

[75,15] 15. La cause en était principalement à Sévère qui lui cédait tout, au point que Plautianus remplissait le rôle d'empereur et Sévère celui de préfet. Plautianus, en effet, était exactement informé de toutes les paroles et de toutes les actions de Sévère, tandis que personne ne savait rien des secrets de Plautianus. L'empereur maria son fils à la fille de son favori, laissant de côté pour elle plusieurs jeunes personnes de bonnes familles ; il le nomma consul et souhaita presque l'avoir pour successeur ; il écrivit même un jour dans une lettre : "J'aime cet homme au point de souhaiter mourir avant lui." Il souffrait que, sous ses yeux, dans les endroits où l'on descendait en voyage, Plautianus se choisit des logis plus commodes et qu'il eut des provisions meilleures et plus abondantes que lui; an point qu'un jour, à Nicée, ma patrie, ayant désiré manger un mulet, poisson qui devient très gros dans notre lac, il le fit prendre chez Plautianus. Aussi, tout ce qu'il semblait faire pour amoindrir le crédit de Plautianus était-il complètement éclipsé par des actes contraires bien plus grands et bien plus éclatant. C'est ainsi qu'étant allé le voir pendant une maladie, à Tyanes, les soldats qui entouraient Plautianus ne permirent pas à la suite de Sévère d'entrer avec lui ; que I'officier chargé de classer les procès qui se plaidaient devant l'empereur refusa d'obéir à un ordre que lui donnait le prince, alors oisif, d'appeler une cause, en disant: "Je ne saurais le faire, à moins que Plautianus ne m'en donne l'ordre." Au reste, Plautianus exerçait tant d'empire sur Sévère qu'il alla jusqu'à {tourmenter de mille manières} Julia Augusta, {car il était fort irrité contre elle} et ne cessait de {l'}accuser {vivement} auprès de Sévère, employant contre elle les informations judiciaires et la torture contre des femmes nobles. C'est pour ce motif que Julia se mit à s'occuper de philosophie et qu'elle passa ses jours dans le commerce des sophistes ; tandis que Plautianus devenait le plus intempérant des hommes, au point de se livrer à la bonne chère et de se faire vomir, attendu que son estomac ne pouvait digérer les viandes et le vin, tant il le chargeait, et s'abandonnait à l'amour des jeunes garçons et des jeunes filles, non sans un scandale public, bien qu'il ne laissât à sa femme la liberté de voir qui que ce fût, pas même Sévère ni Julia, {ni, à plus forte raison, d'autres personnes.}





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Dernière mise à jour : 13/11/2008