HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXV (fragments)

ὀξύτατα



Texte grec :

[75,6] ὁ δὲ δὴ ἀγὼν τῷ τε Σεουήρῳ καὶ τῷ Ἀλβίνῳ πρὸς τῷ Λουγδούνῳ τοιόσδε ἐγένετο. πεντεκαίδεκα μὲν μυριάδες στρατιωτῶν συναμφοτέροις ὑπῆρχον, παρῆσαν δὲ καὶ ἀμφότεροι τῷ πολέμῳ ἅτε περὶ ψυχῆς θέοντες, καίτοι τοῦ Σεουήρου μηδεμιᾷ πω μάχῃ ἑτέρᾳ παραγεγονότος. ἦν δὲ ὁ μὲν Ἀλβῖνος καὶ τῷ γένει καὶ τῇ παιδείᾳ προήκων, ἅτερος δὲ 〈τὰ〉 πολέμια κρείττων καὶ δεινὸς στρατηγῆσαι. συνέβη δὲ τὸν Ἀλβῖνον προτέρᾳ μάχῃ νικῆσαι τὸν Λοῦπον τῶν τοῦ Σεουήρου στρατηγῶν ὄντα, καὶ πολλοὺς τῶν σὺν αὐτῷ διαφθεῖραι στρατιωτῶν. ὁ δὲ τότε ἀγὼν πολλὰς ἔσχεν ἰδέας τε καὶ τροπάς. τὸ μὲν γὰρ λαιὸν κέρας τοῦ Ἀλβίνου ἡττήθη τε καὶ κατέφυγεν ἐς τὸ ἔρυμα. καὶ οἱ Σεουήρειοι στρατιῶται διώκοντες συνεσέπεσον, καὶ ἐκείνους τε ἐφόνευον καὶ τὰς σκηνὰς διήρπαζον. ἐν δὲ τούτῳ οἱ περὶ τὸ δεξιὸν κέρας τεταγμένοι τοῦ Ἀλβίνου στρατιῶται, κρυπτὰς τάφρους ἔχοντες πρὸ αὑτῶν καὶ ὀρύγματα γῇ ἐπιπολαίως κεκαλυμμένα, μέχρι μὲν ἐκείνων προῄεσαν καὶ ἠκόντιζον πόρρωθεν, περαιτέρω δὲ οὐ προεχώρουν, ἀλλὰ καὶ ὡς δεδιότες ἀνέστρεφον, ὅπως ἐπισπάσωνται τοὺς ἐναντίους ἐς δίωξιν· ὃ δή ποτε καὶ ἐγένετο. ἀγανακτήσαντες γὰρ οἱ Σεουήρειοι πρὸς τὴν δι´ ὀλίγου αὐτῶν ἐξόρμησιν, καὶ καταφρονήσαντες αὖ πρὸς τὴν ἐκ βραχέος ἀνάφευξιν, ὥρμησαν ἐπ´ αὐτοὺς ὡς καὶ παντὸς τοῦ μεταιχμίου σφῶν ἐμβατοῦ ὄντος, καὶ γενόμενοι κατὰ τὰς τάφρους παθήματι δεινῷ συνηνέχθησαν· οἵ τε γὰρ πρωτοστάται καταρραγέντων εὐθὺς τῶν ἐξ ἐπιπολῆς ἐπικειμένων ἐς τὰ ὀρύγματα ἐνέπεσον, καὶ οἱ ἐπιτεταγμένοι σφίσιν ἐμπίπτοντες αὐτοῖς ἐσφάλλοντο καὶ κατέπιπτον, καὶ οἱ λοιποὶ δείσαντες ἀνεχώρουν ὀπίσω καὶ ἅτε ἐξαίφνης ἀναστρεφόμενοι αὐτοί τε ἔπταιον καὶ τοὺς οὐραγοῦντας ἀνέτρεπον, ὥστε καὶ ἐς φάραγγα αὐτοὺς βαθεῖαν συνῶσαι. ἐγένετο δὴ τούτων τε καὶ τῶν ἐς τὰς τάφρους πεσόντων φόνος πολὺς ἀναμὶξ ἵππων τε καὶ ἀνδρῶν. ἐν δὲ τῷ θορύβῳ τούτῳ καὶ οἱ μεταξὺ τῆς τε φάραγγος καὶ τῶν τάφρων βαλλόμενοί τε καὶ τοξευόμενοι διεφθείροντο. ἰδὼν δὲ ταῦτα ὁ Σεουῆρος ἐπεκούρησε μὲν αὐτοῖς μετὰ τῶν δορυφόρων, τοσούτου δὲ ἐδέησεν αὐτοὺς ὠφελῆσαι ὥστε καὶ τοὺς δορυφόρους ὀλίγου δεῖν προσαπώλεσε καὶ αὐτὸς τὸν ἵππον ἀποβαλὼν ἐκινδύνευσεν. ὡς δὲ εἶδε φεύγοντας πάντας τοὺς ἑαυτοῦ, τὴν χλαμύδα περιρρηξάμενος καὶ τὸ ξίφος σπασάμενος ἐς τοὺς φεύγοντας ἐσεπήδησεν, ὅπως ἢ αἰσχυνθέντες ὑποστρέψωσιν ἢ καὶ αὐτὸς αὐτοῖς συναπόληται. ἔστησαν γοῦν τινες τοιοῦτον αὐτὸν ἰδόντες καὶ ὑπέστρεψαν, κἀν τούτῳ τοῖς ἐφεπομένοις σφίσιν ἐναντίοι ἐξαίφνης φανέντες συχνοὺς μὲν ἐκείνων ὡς καὶ Ἀλβινείους κατέκοψαν, πάντας δὲ τοὺς ἐπιδιώκοντάς σφας ἔτρεψαν. καὶ αὐτοῖς ἐνταῦθα ἱππεῖς ἐκ πλαγίου οἱ μετὰ τοῦ Λαίτου ἐπιγενόμενοι τὸ λοιπὸν ἐξειργάσαντο. ὁ γὰρ Λαῖτος, ἕως μὲν ἀγχωμάλως ἠγωνίζοντο, περιεωρᾶτο ἐλπίζων ἐκείνους τε ἀμφοτέρους ἀπολεῖσθαι καὶ ἑαυτῷ τὸ κράτος τοὺς λοιποὺς στρατιώτας ἑκατέρωθεν δώσειν, ἐπεὶ δὲ εἶδεν ἐπικρατέστερα τὰ τοῦ Σεουήρου γενόμενα, προσεπελάβετο τοῦ ἔργου. ὁ μὲν δὴ Σεουῆρος οὕτως ἐνίκησεν

Traduction française :

[75,6] An de Rome 959. Latéranus et Rufinus consuls. 6. Quant à la bataille entre Sévère et Albinus, près de Lyon, voici de quelle manière elle fut donnée. Il y avait cent cinquante mille hommes de chaque côté ; les deux chefs assistaient en personne à la lutte, attendu qu'il y allait de leur vie, bien que Sévère n'eût encore pris part à aucun autre combat. Albinus était supérieur en noblesse et en instruction, Sévère l'emportait par la science militaire, et il excellait à conduire une armée. Or il arriva que, dans la première affaire, Albinus vainquit Lupus, un des généraux de Sévère, et lui tua un grand nombre de soldats. Mais le combat d'alors présenta des vicissitudes et des aspects divers. L'aile gauche d'Albinus fut vaincue et se réfugia dans ses retranchements les soldats de Sévère, en les poursuivant, s'y jetèrent avec eux, en firent un grand carnage et pillèrent les tentes. Pendant ce temps, les soldats placés par Albinus à l'aile droite, ayant pratiqué en avant d'eux des fosses secrètes et des trous recouverts de terre à la superficie, s'avancèrent jusque sur les bords de ces ouvrages et lancèrent de loin des javelots, mais n'allèrent pas au-delà ; au contraire, ils firent retraite comme s'ils avaient peur, afin d'attirer l'ennemi à leur poursuite, ce qui arriva en effet. Les gens de Sévère, indignés du peu de durée de l'attaque, et pleins de mépris pour une fuite si prompte, s'élancèrent contre eux, comme si tout le terrain qui séparait les deux armées eût été solide sous leurs pas, mais arrivés aux fosses, ils éprouvèrent une perte considérable ; les premières files, entraînées par la rupture subite des objets placés à la superficie, tombèrent dans les trous, et celles qui venaient à leur suite, se heurtant centre elles, chancelèrent et tombèrent à leur tour ; le reste, saisi de crainte, recula ; mais la précipitation de la retraite produisit un choc parmi eux et jeta le désordre dans les derniers rangs, de sorte qu'ils se trouvèrent acculés dans un ravin profond. Il s'en fit alors un grand carnage, ainsi que de ceux qui étaient tombés dans les fosses, hommes et chevaux indistinctement. Dans ce tumulte, ceux qui étaient entre le ravin et les fosses périrent sous les coups des javelots et des flèches. A cette vue, Sévère vint à leur secours à la tête des prétoriens ; loin de leur être d'aucun secours, il faillit perdre les prétoriens, et courut lui-même des dangers, son cheval ayant été abattu. Mais, lorsqu'il vit les siens fuir sur toute la ligne, déchirant ses vêtements et tirant son épée, il s'élança au milieu des fuyards, afin ou de les ramener à la charge par la honte, ou de mourir avec eux. Quelques-uns, voyant cette résolution, s'irritèrent et revinrent à la charge, et, sur ces entrefaites, rencontrant plusieurs des leurs qui marchaient derrière eux, ils les taillèrent en pièces comme s'ils eussent été du parti d'Albinus, et mirent en déroute tous les ennemis qui les poursuivaient. Alors la cavalerie, commandée par Laetus, ayant exécuté une charge par le flanc, acheva le reste. Laetus, en effet, tant que les chances du combat se balancèrent, etait resté spectateur, dans l'espérance que les deux rivaux se détruiraient mutuellement et que les soldats qui survivraient de part et d'autre lui donneraient l'empire ; mais, lorsqu'il vit que Sévère était le plus fort, il prit part à l'action. Ce fut ainsi que Sévère remporta la victoire.





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Dernière mise à jour : 13/11/2008