HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXV (fragments)

Ἀλβῖνος



Texte grec :

[75,7] ἡ δὲ δύναμις ἡ τῶν Ῥωμαίων ἰσχυρῶς ἔπταισεν ἅτε ἀμφοτέρωθεν ἀναριθμήτων πεσόντων. καὶ πολλοὶ καὶ τῶν κρατησάντων ὠλοφύραντο τὸ πάθος· τό τε γὰρ πεδίον πᾶν μεστὸν νεκρῶν καὶ ἀνδρῶν καὶ ἵππων ἑωρᾶτο, καὶ αὐτῶν οἱ μὲν τραύμασι πολλοῖς κατακεκομμένοι καὶ οἷα κρεουργηθέντες ἔκειντο, οἱ δὲ καὶ ἄτρωτοι ἐσεσώρευντο, τά τε ὅπλα ἔρριπτο, καὶ τὸ αἷμα πολὺ ἐρρύη, ὥστε καὶ ἐς τοὺς ποταμοὺς ἐσπεσεῖν. ὁ δ´ Ἀλβῖνος καταφυγὼν ἐς οἰκίαν τινὰ πρὸς τῷ Ῥοδανῷ κειμένην, ἐπειδὴ πάντα τὰ πέριξ φρουρούμενα ᾔσθετο, ἑαυτὸν ἀπέκτεινε· λέγω γὰρ οὐχ ὅσα ὁ Σεουῆρος ἔγραψεν, ἀλλ´ ὅσα ἀληθῶς ἐγένετο. ἰδὼν δ´ οὖν τὸ σῶμα αὐτοῦ, καὶ πολλὰ μὲν τοῖς ὀφθαλμοῖς πολλὰ δὲ τῇ γλώττῃ χαρισάμενος, τὸ μὲν ἄλλο ῥιφῆναι ἐκέλευσε, τὴν δὲ κεφαλὴν ἐς τὴν Ῥώμην πέμψας ἀνεσταύρωσεν. ἐφ´ οἷς δῆλος γενόμενος ὡς οὐδὲν εἴη αὐτοκράτορος ἀγαθοῦ, ἔτι μᾶλλον ἡμᾶς τε καὶ τὸν δῆμον, οἷς ἐπέστειλεν, ἐξεφόβησεν· ἅτε γὰρ παντὸς ἤδη τοῦ ὡπλισμένου κεκρατηκὼς ἐξέχεεν ἐς τοὺς ἀνόπλους πᾶν ὅσον ὀργῆς ἐς αὐτοὺς ἐκ τοῦ πρὶν χρόνου ἠθροίκει. μάλιστα δ´ ἡμᾶς ἐξέπληξεν ὅτι τοῦ τε Μάρκου υἱὸν καὶ τοῦ Κομμόδου ἀδελφὸν ἑαυτὸν ἔλεγε, τῷ τε Κομμόδῳ, ὃν πρῴην ὕβριζεν, ἡρωικὰς ἐδίδου τιμάς.

Traduction française :

[75,7] 7. La puissance romaine éprouva là un rude échec, attendu que des deux côtés il tomba une quantité innombrable de combattants. Plusieurs même, des vainqueurs pleurèrent la défaite ; car on voyait la plaine entière couverte de cadavres d'hommes et de chevaux, et, parmi eux, les uns étaient étendus criblés de blessures, les chairs comme en lambeaux, les autres, bien que sans blessures, étaient ensevelis sous un monceau de cadavres ; les armes étaient jetées çà et là, et le sang était répandu en telle abondance qu'il coulait jusque dans les fleuves. Albinus, réfugié dans une maison près du Rhône, quand il se vit investi, se donna lui-même la mort ; car je raconte ici, non ce que Sévère a écrit, mais ce qui s'est réellement passe. A la vue du corps, après avoir, par son regard et par ses paroles, témoigné toute la grandeur de sa joie, il ordonna de jeter le tronc et envoya la tête à Rome au bout d'une pique. Bien qu'il eût, par cette conduite, montré qu'il n'y avait en lui aucune des qualités d'un bon prince, il nous effraya davantage encore, nous et le peuple, par ses lettres : maître désormais de tous ceux qui avaient pris les armes, il déversait sur des gens sans armes tout ce qu'il avait auparavant amassé de colère contre eux. Mais ce qui nous épouvanta le plus, c'est qu'il se dit fils de Marc-Antonin et frère de Commode, et qu'après avoir naguère flétri Commode, il lui décerna les honneurs divins.





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Dernière mise à jour : 13/11/2008