HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXXIV (fragments)

Chapitre 1

  Chapitre 1

[74,0] LIVRE LXXIV (fragments). [74,0] LIVRE LXXIV (fragments).
[74,1] Σεουῆρος μὲν δὴ αὐτοκράτωρ οὕτω γενόμενος τοὺς μὲν δορυφόρους τοὺς χειρουργήσαντας τὸ κατὰ τὸν Περτίνακα ἔργον θανάτῳ ἐζημίωσε, τοὺς δὲ ἄλλους, πρὶν ἐν τῇ Ῥώμῃ γενέσθαι {δορυφόρους} μεταπεμψάμενος καὶ ἐν πεδίῳ περισχὼν οὐκ εἰδότας τὸ μέλλον σφίσι συμβήσεσθαι, πολλά τε καὶ πικρὰ ὑπὲρ τῆς ἐς τὸν αὐτοκράτορά σφων παρανομίας ὀνειδίσας αὐτοῖς, τῶν τε ὅπλων ἀπέλυσε τούς τε ἵππους ἀφείλετο καὶ τῆς Ῥώμης ἀπήλασεν. ἔνθα δὴ οἱ μὲν ἄλλοι καὶ ἄκοντες τά τε ὅπλα ἀπερρίπτουν καὶ τοὺς ἵππους ἠφίεσαν, ἔν τε τοῖς χιτῶσιν ἄζωστοι ἐσκεδάννυντο· εἷς δέ τις, οὐκ ἐθελήσαντος τοῦ ἵππου ἀποστῆναι ἀλλ´ ἐπακολουθοῦντος αὐτῷ καὶ χρεμετίζοντος, καὶ ἐκεῖνον καὶ ἑαυτὸν κατεχρήσατο· καὶ ἐδόκει τοῖς ὁρῶσι καὶ ἵππος ἡδέως ἀποθνήσκειν. πράξας δὲ Σεουῆρος ταῦτα ἐς τὴν Ῥώμην ἐσῄει, {καὶ} μέχρι μὲν τῶν πυλῶν ἐπί τε τοῦ ἵππου καὶ ἐν ἐσθῆτι ἱππικῇ ἐλθών, ἐντεῦθεν δὲ τήν τε πολιτικὴν ἀλλαξάμενος καὶ βαδίσας· καὶ αὐτῷ καὶ στρατὸς πᾶς, καὶ οἱ πεζοὶ καὶ οἱ ἱππεῖς, ὡπλισμένοι παρηκολούθησαν. καὶ ἐγένετο θέα πασῶν ὧν ἑόρακα λαμπροτάτη· τε γὰρ πόλις πᾶσα ἄνθεσί τε καὶ δάφναις ἐστεφάνωτο καὶ ἱματίοις ποικίλοις ἐκεκόσμητο, φωσί τε καὶ θυμιάμασιν ἔλαμπε, καὶ οἱ ἄνθρωποι λευχειμονοῦντες καὶ γανύμενοι πολλὰ ἐπευφήμουν, οἵ τε στρατιῶται ἐν τοῖς ὅπλοις ὥσπερ ἐν πανηγύρει τινὶ πομπῆς ἐκπρεπόντως ἀνεστρέφοντο, καὶ προσέτι ἡμεῖς ἐν κόσμῳ περιῄειμεν. δ´ ὅμιλος ἰδεῖν τε αὐτὸν καί τι φθεγγομένου ἀκοῦσαι, ὥσπερ τι ὑπὸ τῆς τύχης ἠλλοιωμένου, ποθοῦντες ἠρεθίζοντο· καί τινες καὶ ἐμετεώριζον ἀλλήλους, ὅπως ἐξ ὑψηλοτέρου αὐτὸν κατίδωσιν. [74,1] An de Rome 946. Falcon et Erecius Clarus consuls. 1. Sévère, étant ainsi parvenu à l'empire, punit de mort ceux qui avaient tué Pertinax ; puis, avant d'entrer dans Rome, ayant mandé près de lui les autres prétoriens et les ayant fait entourer en rase campagne, sans qu'ils sussent ce qui allait arriver, après leur avoir amèrement reproché leur perfidie envers leur empereur, il les fit désarmer, leur ôta leurs chevaux et les chassa de Rome. Ceux-ci, bien que malgré eux, jetèrent leurs armes, abandonnèrent leurs chevaux et se dispersèrent en simples tuniques sans ceintures : un d'entre eux, que son cheval n'avait pas voulu quitter et suivait en hennissant, le tua et se tua lui-même ; et il sembla à ceux qui les virent que le cheval mourait avec joie. Cela fait, Sévère se rendit à Rome, toujours sur son cheval et en habit de cavalier jusqu'à son arrivée aux portes, où il le quitta pour l'habit de ville et marcha à pied ; son armée tout entière, infanterie et cavalerie, suivait en armes à ses côtés. C'était le plus magnifique de tous les spectacles que j'aie jamais vus : la ville entière était couronnée de fleurs et de lauriers, décorée de tapisseries de diverses couleurs, resplendissante de flambeaux et du feu des sacrifices ; les habitants, vêtus de blanc et laissant éclater leur joie, faisaient entendre leurs acclamations ; les soldats, en armes comme s'ils accompagnaient une marche triomphale, s'avançaient en bel ordre ; pour nous, nous marchions en avant avec les ornements de notre dignité. La multitude s'empressait, désireuse de le voir et de I'entendre parler, comme si la fortune I'eût transformé ; quelques-uns même se soulevaient les uns les autres afin d'être plus haut pour le regarder.


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Dernière mise à jour : 13/11/2008