HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXIII (fragments)

Περτίναξ



Texte grec :

[73,2] καὶ οὕτως ὅ τε Περτίναξ αὐτοκράτωρ καὶ ὁ Κόμμοδος πολέμιος ἀπεδείχθη, πολλά γε ἐς αὐτὸν καὶ δεινὰ καὶ τῆς βουλῆς καὶ τοῦ δήμου συμβοησάντων. ἠθέλησαν μὲν γὰρ καὶ τὸ σῶμα αὐτοῦ σῦραι καὶ διασπάσαι ὥσπερ καὶ τὰς εἰκόνας, εἰπόντος δὲ τοῦ Περτίνακος τῇ γῇ ἤδη τὸν νεκρὸν κεκρύφθαι, τοῦ μὲν σώματος ἀπέσχοντο, τῶν δ´ ἄλλων ἐνεφοροῦντο, οὐδὲν ὅ τι οὐκ ἐπιλέγοντες· Κόμμοδον μὲν γὰρ οὐδεὶς οὐδ´ αὐτοκράτορα αὐτὸν ὠνόμαζεν, ἀλιτήριον δέ τινα καὶ τύραννον ἀποκαλοῦντες προσετίθεσαν ἐπισκώπτοντες τὸν μονομάχον, τὸν ἁρματηλάτην, τὸν ἀριστερόν, τὸν κηλήτην. τοῖς τε βουλευταῖς, ὅσοις καὶ μάλιστα ἐκ τοῦ Κομμόδου φόβος ἐπήρτητο, ὁ ὄχλος ἐπέλεγεν "εὖγε εὖγε, ἐσώθης, ἐνίκησας". ὅσα τε εἰώθεσαν ἐν τοῖς θεάτροις ἐπὶ τῇ τοῦ Κομμόδου θεραπείᾳ εὐρύθμως πως ἐκβοᾶν, ταῦτα τότε μετασχηματίζοντες ἐς τὸ γελοιότατον ἐξῇδον. τοῦ μὲν γὰρ ἀπηλλαγμένοι, τὸν δὲ οὐδέπω φοβούμενοι, τό τε διὰ μέσου αὐτῶν ὡς ἐλεύθεροι ἐκαρποῦντο, καὶ ἀξίωμα παρρησίας ἐν τῷ ἀδεεῖ αὐτοῦ ἐλάμβανον· οὐ γὰρ ἐξήρκει σφίσι τὸ μηκέτι φοβεῖσθαι, ἀλλ´ ἐν τῷ θαρσοῦντι καὶ ἐξυβρίζειν ἤθελον. ὅτι τοσοῦτον τὸ διάφορον τῆς περὶ Περτίνακος δόξης πρὸς τὸν Κόμμοδον πάντες εἶχον, ὥστε τοὺς ἀκούοντας τὰ γεγονότα ὑποπτεύειν ὑπὸ τοῦ Κομμόδου τὸν λόγον τοῦτον ἐπὶ πείρᾳ καθεῖσθαι, καὶ διὰ τοῦτο πολλοὺς τῶν ἐν τοῖς ἔθνεσιν ἀρχόντων τοὺς ἀγγείλαντάς σφισιν αὐτὰ καταδῆσαι, οὐχ ὅτι οὐκ ἤθελον ἀληθῆ εἶναι, ἀλλ´ ὅτι μᾶλλον ἐφοβοῦντο δόξαι τὸν Κόμμοδον ἀπολωλέναι ἢ τῷ Περτίνακι μὴ προστίθεσθαι, διότι τὸν μὲν καὶ ἁμαρτών τι τοιοῦτο πᾶς ἐθάρσει, τὸν δὲ οὐδεὶς οὐδ´ ἀναμάρτητος ὤν.

Traduction française :

[73,2] 2. Voilà comment Pertinax fut déclaré empereur, et Commode ennemi public, au milieu des injures du sénat et du peuple. On voulut même traîner son corps par les rues et le mettre en pièces, comme on fit pour ses images ; mais, Pertinax ayant dit que le cadavre était en terre, on n'y toucha pas ; en revanche, il n'y eut pas d'insultes qu'on ne prodiguât au mort; personne ne lui donnait les noms de Commode ni d'empereur, mais on l'appelait la peste de l'état, le tyran, ajoutant, en manière de moquerie, les titres de gladiateur, de conducteur de chars, de gaucher, d'homme à la hernie. La foule disait aux sénateurs, surtout à ceux sur la tête de qui Commode avait tenu la menace suspendue : "Courage, courage, tu es sauvé, tu as remporté la victoire." Toutes les acclamations cadencées qu'on avait coutume de faire entendre en l'honneur de Commode au théâtre, on les chantait alors, mais changées de sens et tournées en ridicule. Débarrassé de ce prince et ne craignant pas encore l'autre, on jouissait de la liberté dans l'intervalle, et, grâce à la sécurité qu'elle donnait, on était capable de parler hardiment ; car ce n'était plus assez d'être délivré de la crainte, on voulait exprimer sa confiance par des insultes. {Telle était la différence d'opinion que tout le monde avait de Pertinax et de Commode, que les personnes qui avaient entendu raconter ce qui s'était passé craignaient que ce ne fût un bruit répondu par Commode à dessein de les éprouver, et que beaucoup de gouverneurs de provinces firent jeter dans les fers ceux qui leur apportaient cette nouvelle, non qu'ils désirassent qu'elle ne fût pas vraie, mais parce qu'il y avait plus à craindre pour eux en croyant à la mort de Commode qu'en n'embrassant pas le parti de Pertinax ; aussi tout le monde était-il rassuré en commettant une faute de ce genre à l'égard de l'un, tandis que personne ne l'était à l'égard de l'autre, même sans en commettre.}





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Dernière mise à jour : 6/11/2008