HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXIII (fragments)

κρύφα



Texte grec :

[73,1] Περτίναξ δὲ ἦν μὲν τῶν καλῶν κἀγαθῶν, ἦρξε δὲ πάνυ βραχύν τινα χρόνον, εἶτα πρὸς τῶν στρατιωτῶν ἀνῃρέθη. λανθάνοντος γὰρ ἔτι τοῦ γεγενημένου περὶ τὸν Κόμμοδον ἦλθον πρὸς αὐτὸν οἱ περὶ τὸν Ἔκλεκτον καὶ Λαῖτον, καὶ τὸ πραχθὲν ἐμήνυσαν· διὰ τὴν ἀρετὴν γὰρ καὶ τὸ ἀξίωμα αὐτοῦ ἡδέως αὐτὸν ἐπελέξαντο. ἰδὼν δὲ αὐτοὺς ἐκεῖνος, καὶ ἀκούσας ὧν ἔλεγον, ἔπεμψε τὸν πιστότατον τῶν ἑταίρων τὸ σῶμα τὸ τοῦ Κομμόδου ὀψόμενον. ὡς δὲ τὸ πραχθὲν ἐβεβαιώσατο, οὕτω δὴ ἐς τὸ στρατόπεδον κρύφα ἐσεκομίσθη, καὶ ἔκπληξιν μὲν τοῖς στρατιώταις παρέσχε, τῇ δὲ δὴ παρουσίᾳ τῶν περὶ τὸν Λαῖτον, καὶ ἐξ ὧν ὑπέσχετο (τρισχιλίας γὰρ αὐτοῖς δραχμὰς κατ´ ἄνδρα δώσειν ἐπηγγείλατο), προσεποιήσατο αὐτούς. κἂν πάντως ἡσύχασαν, εἰ μὴ τελευτῶν τὸν λόγον ὧδέ πως εἶπε, "πολλὰ μέν, ὦ ἄνδρες συστρατιῶται, καὶ δυσχερῆ τῶν παρόντων ἐστίν, ἀλλὰ τὰ μὲν ἄλλα αὖθις σὺν ὑμῖν ἐπανορθώσεται·" ἀκούσαντες γὰρ τοῦτο ὑπετόπησαν πάντα τὰ ἑαυτοῖς ὑπὸ τοῦ Κομμόδου παρὰ τὸ καθεστηκὸς δεδομένα καταλυθήσεσθαι, καὶ ἐδυσκόλαναν μέν, ἡσύχασαν δὲ ὅμως ἐπικρύπτοντες τὴν ὀργήν. ἐξελθὼν δὲ ἐκ τοῦ τείχους πρὸς τὸ συνέδριον νυκτὸς ἔτι οὔσης ἀφίκετο, καὶ ἀσπασάμενος ἡμᾶς ὅπως τις, οἷα ἐν ὁμίλῳ καὶ ἐν ὠθισμῷ τοσούτῳ, προσελθεῖν αὐτῷ ἠδυνήθη, ἔπειτα ἐκ τοῦ αὐτοσχεδίου εἶπεν ὅτι "ὠνόμασμαι μὲν ὑπὸ τῶν στρατιωτῶν αὐτοκράτωρ, οὐδὲν μέντοι τῆς ἀρχῆς δέομαι, ἀλλ´ ἐξίσταμαι ἤδη καὶ τήμερον αὐτῆς διά τε τὴν ἐμαυτοῦ ἡλικίαν καὶ ἀρρωστίαν καὶ διὰ τὴν τῶν πραγμάτων δυσχέρειαν". λεχθέντων δὲ καὶ ἐπῃνοῦμεν αὐτὸν ἀπὸ γνώμης καὶ ὡς ἀληθῶς ᾑρούμεθα· τήν τε γὰρ ψυχὴν ἄριστος ἦν καὶ τῷ σώματι ἔρρωτο, πλὴν καθ´ ὅσον βραχύ τι ὑπὸ τῶν ποδῶν ἐνεποδίζετο.

Traduction française :

[73,1] An de Rome 946. Sossius Falcon et Erycius Clarus consuls. 1- Pertinax était un prince vertueux ; mais il ne régna que peu de temps, car il fut tué par les soldats. Avant que I'assassinat de Commode fût encore rendu public, Eclectus et Laetus vinrent le trouver et lui déclarèrent ce qui s'était passé ; ils n'hésitaient pas, en considération de sa vertu et de sa dignité, à le choisir pour empereur. A leur vue et au langage qu'ils lui tenaient, Pertinax envoya le plus fidèIe de ses amis visiter le corps de Commode. Lorsque le fait lui fut confirmé, alors il se rendit secrètement au camp, ce qui d'abord frappa les soldats d'étonnement, mais la présence de Laetus et les promesses du nouvel empereur (il promettait de leur donner trois mille drachmes par tête) les lui concilièrent. Ils se seraient sûrement tenus tranquilles, si, à la fin de son discours, il ne leur eût dit : "Il y a, compagnons d'armes, beaucoup de désordres en notre siècle ; mais, avec votre concours, nous les corrigerons." Ces paroles leur firent craindre qu'il n'eût dessein de retrancher tout ce que Commode leur avait accordé contre les usages, et ils en conçurent de l'irritation ; néanmoins ils se tinrent tranquilles, dissimulant leur colère. Au sortir du camp, il vint au sénat comme il faisait encore nuit : après nous avoir salués selon que chacun put, au milieu de la foule et de la presse si grandes, arriver jusqu'à lui, il prononça ces paroles improvisées : "J'ai été nommé empereur par les soldats, mais je n'ai nul besoin du pouvoir, j'y renonce dès aujourd'hui même, tant à cause de mon âge et de mes infirmités que de l'état fâcheux des affaires". Ce discours lui valut de notre part des éloges sincères, et nous l'élûmes véritablement, car il avait l'âme bonne et le corps robuste, excepté qu'il avait un peu mal aux pieds.





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Dernière mise à jour : 6/11/2008