Texte grec :
[66,19] Οὐ μὴν ἀλλ´ ὁ Τίτος οὐδένα τῶν βουλευτῶν ἐν τῇ αὑτοῦ ἡγεμονίᾳ ἀπέκτεινεν, ἀλλ´ οὐδὲ ἄλλος τις αὐτῷ ἐπὶ τῆς αὐτοῦ ἀρχῆς ἐτελεύτησε. Τάς τε δίκας τὰς τῆς ἀσεβείας οὔτ´ αὐτός ποτε ἐδέξατο οὔτ´ ἄλλοις ἐπέτρεψεν, λέγων ὅτι "ἐγὼ μὲν οὐδὲν οὔθ´ ὑβρισθῆναι οὔτε προπηλακισθῆναι δύναμαι· οὔτε γὰρ ἄξιόν τι ἐπηγορίας ποιῶ, οὔτε μοι μέλει τῶν ψευδῶς λεγομένων· οἱ δὲ μετηλλαχότες τῶν αὐτοκρατόρων αὐτοὶ ἑαυτοῖς, ἄνπερ ὡς ἀληθῶς ἥρωές τε ὦσι καὶ δύναμίν τινα ἔχωσι, τιμωρήσουσιν ἄν τί τις αὐτοὺς ἀδικήσῃ" πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα πρός τε τὸ ἀσφαλὲς καὶ πρὸς τὸ ἄλυπον τῶν ἀνθρώπων κατεστήσατο· καὶ γὰρ γράμματα ἐξέθηκε βεβαιῶν πάντα τὰ ὑπὸ τῶν προτέρων αὐτοκρατόρων δοθέντα τισίν, ὥστε μὴ καθ´ ἑκάστους σφῶν αἰτοῦντας αὐτὸν πράγματα ἔχειν, τούς τε μηνυτὰς ἐξήλασεν ἐκ τῆς πόλεως.
Ἦν δὲ περὶ χρήματα ἀκριβὴς καὶ οὐ μάτην ἀνήλισκεν, οὐδένα μέντοι ποτὲ διὰ ταῦτα ἐκόλασεν. Ἐπὶ τούτου καὶ ὁ Ψευδονέρων ἐφάνη, ὃς Ἀσιανὸς ἦν, ἐκαλεῖτο δὲ Τερέντιος Μάξιμος, προσεοικὼς δὲ τῷ Νέρωνι καὶ τὸ εἶδος καὶ τὴν φωνήν (καὶ γὰρ καὶ ἐκιθαρῴδει). Ἔκ τε τῆς Ἀσίας τινὰς προσεποιήσατο καὶ ἐπὶ τὸν Εὐφράτην προχωρῶν πολλῷ πλείους ἀνηρτήσατο, καὶ τέλος πρὸς Ἀρτάβανον τὸν τῶν Πάρθων κατέφυγεν ἀρχηγόν, ὃς καὶ δι´ ὀργῆς τὸν Τίτον ποιούμενος καὶ ἐδέξατο τοῦτον καὶ καταγαγεῖν εἰς Ῥώμην παρεσκευάζετο.
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Traduction française :
[66,19] Quoi qu'il en soit, Titus ne fit mourir aucun sénateur durant son
règne, et aucun autre citoyen ne périt par son ordre tant qu'il occupa le
pouvoir. Il n'accueillit jamais les accusations de lèse-majesté et il ne
souffrit pas que d'autres les accueillissent : « Je ne saurais, disait-il,
recevoir ni injure ni outrage, car je ne fais rien qui mérite le blâme, et je ne
m'inquiète pas des propos mensongers ; quant aux empereurs qui sont
morts, ils vengeront eux-mêmes, si un jour ils sont vraiment devenus
dieux et s'ils ont quelque puissance, les injures qui leur auront été faites. »
Il établit aussi plusieurs autres règlements relatifs à la sûreté et à la
tranquillité des citoyens : ainsi, il publia un édit pour confirmer tous les
bienfaits accordés par ses prédécesseurs, afin d'épargner à chacun des
bénéficiaires l'ennui de demander ; il chassa de Rome les délateurs.
Il était scrupuleux pour l'argent et ne dépensait pas inutilement, sans
que, cependant, il ait jamais puni personne pour ce motif. Sous ce règne
parut le faux Néron, qui était originaire d'Asie et se nommait Terentius
Maximus : ressemblant à Néron de figure et de voix (il jouait aussi de la
lyre), il rangea plusieurs peuples de l'Asie à sa cause; puis, s'avançant
vers l'Euphrate, il s'en attacha un bien plus grand nombre encore ; à la fin,
il se réfugia près d'Artabanus, roi des Perses, qui, irrité contre Titus,
accueillit l'imposteur et fit même des préparatifs pour le ramener à Rome.
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