Texte grec :
[66,6] Διακοπέντος δὲ τοῦ τείχους μηχαναῖς κατὰ μὲν τοῦτο οὐδ´ ὣς
ἑάλωσαν, ἀλλὰ καὶ πάνυ πολλοὺς ἐσβιαζομένους ἀπέκτειναν·
ἐμπρήσαντες δέ τινα τῶν ἐγγὺς οἰκοδομημάτων ὡς καὶ ἐκ τούτου τοὺς
Ῥωμαίους περαιτέρω, κἂν τοῦ κύκλου κρατήσωσι, προελθεῖν κωλύσοντες,
τό τε τεῖχος ἐλυμήναντο καὶ τὸν περίβολον τὸν περὶ τὸ τεμένισμα ἄκοντες
συγκατέφλεξαν, καὶ ἀνεῴχθη ἡ ἔσοδος ἡ ἐπὶ τὸν νεὼν τοῖς Ῥωμαίοις. Οὐ
μὴν καὶ παραχρῆμα διὰ τὸ δεισιδαιμονῆσαι ἐσέδραμον, ἀλλ´ ὀψέ ποτε, τοῦ
Τίτου σφᾶς καταναγκάσαντος, εἴσω προεχώρησαν. Καὶ αὐτοὺς οἱ Ἰουδαῖοι
πολὺ προθυμότερον, ὥσπερ τι ἕρμαιον τὸ πρός τε τῷ ναῷ καὶ ὑπὲρ αὐτοῦ
μαχόμενοι πεσεῖν εὑρηκότες, ἠμύνοντο, ὁ μὲν δῆμος κάτω ἐν τῷ προνάῳ,
οἱ δὲ βουλευταὶ ἐν τοῖς ἀναβασμοῖς, οἵ θ´ ἱερῆς ἐν αὐτῷ τῷ μεγάρῳ
τεταγμένοι. Καὶ οὐ πρότερόν γε ἐνικήθησαν, καίπερ ὀλίγοι πρὸς πολλῷ
πλείους μαχόμενοι, πρὶν ὑποπρησθῆναί τι τοῦ νεώ· τότε γὰρ ἐθελούσιοι οἱ
μὲν ξίφεσί σφας τοῖς τῶν Ῥωμαίων περιέπειρον, οἱ δὲ ἀλλήλους ἐφόνευον,
ἄλλοι ἑαυτοὺς κατεχρῶντο, οἱ δὲ ἐς τὸ πῦρ ἐσεπήδων. Καὶ ἐδόκει πᾶσι
μέν, μάλιστα δὲ ἐκείνοις, οὐχ ὅτι ὄλεθρος ἀλλὰ καὶ νίκη καὶ σωτηρία
εὐδαιμονία τε εἶναι, ὅτι τῷ ναῷ συναπώλλυντο.
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Traduction française :
[66,6] Le mur ayant été abattu par les machines, les Juifs, malgré cela,
ne se rendirent pas encore ; bien plus, ils tuèrent un grand nombre de
soldats qui cherchaient à s'ouvrir un passage par la force ; puis, mettant le
feu à quelques édifices voisins dans l'intention d'empêcher les Romains,
bien que maîtres du cercle, d'avancer plus loin, ils endommagèrent le
mur et brûlèrent avec lui, malgré eux, l'enceinte qui protégeait le lieu
sacré, et le chemin du temple fut ouvert aux Romains. Néanmoins les
Juifs n'y coururent pas sur-le-champ, retenus par la superstition ; ce ne fut
que tard que, forcés par Titus, ils se retirèrent dedans. Ils repoussèrent
les Romains avec bien plus d'ardeur encore, comme s'ils avaient
rencontré une heureuse occasion, en tombant auprès du temple et pour
sa défense, rangés, le peuple dans le vestibule, les sénateurs sur les
degrés, les prêtres dans le sanctuaire même. Ils ne furent vaincus, bien
que combattant en petit nombre contre des forces bien supérieures, que
lorsque le feu eut dévoré une partie du temple ; alors, volontairement, les
uns se percèrent des épées des Romains, les autres s'entre tuèrent,
d'autres s'égorgèrent eux-mêmes, d'autres enfin s'élancèrent dans le feu.
Il semblait à tous, mais surtout aux derniers, que c'était non la perte, mais
la victoire, le salut et le bonheur de périr avec le temple.
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