HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXVI (fragments)



Texte grec :

[66,2] Οὕτω μὲν οὖν καὶ ὁ Οὐεσπασιανὸς ἐς τὴν ἀρχήν, ὡς καὶ ἄλλοι τινές, ἐγεγέννητο, ἀπόντος δὲ αὐτοῦ ἔτι ἐν τῇ Αἰγύπτῳ ὁ Μουκιανὸς τὰ τοῦ κράτους πάντα μετὰ τοῦ Δομιτιανοῦ διῴκει. Μέγα γάρ τι, ὡς καὶ αὐτὸς τὴν ἡγεμονίαν τῷ Οὐεσπασιανῷ δεδωκώς, ἠγάλλετο διά τε τἆλλα καὶ τι ἀδελφὸς ὑπ´ αὐτοῦ ὠνομάζετο, καὶ τι ἐξουσίαν εἶχε πάνθ´ σα ἐβούλετο καὶ ἄνευ τῆς αὐτοῦ προστάξεως διοικεῖν καὶ γράφειν, τὸ ὄνομα αὐτοῦ μόνον ἐπιγραφόμενος. Καὶ διὰ τοῦτό γε καὶ δακτύλιον πεμφθέντα οἱ ἐφόρει, ἵνα τὸ αὐτοκρατορικὸν σφράγισμα τὰ σημαινόμενα λαμβάνῃ. Πολλοῖς γοῦν ἀρχάς τε καὶ ἐπιτροπείας αὐτὸς καὶ ὁ Δομιτιανὸς ἔδοσαν, καὶ ἐπάρχους ἄλλους ἐπ´ ἄλλοις καὶ ὑπάτους ἀπέδειξαν. Τό τε σύμπαν οὕτω πάντα αὐτοὶ ὡς αὐταρχοῦντες ἐποίουν ὥστε τὸν Οὐεσπασιανὸν ἐπιστεῖλαί ποτε τῷ Δομιτιανῷ τι "χάριν ἔχω σοι, τέκνον, τι με ἐᾷς ἄρχειν καὶ οὐδέπω με καταλέλυκας". { Ὅτι ὁ Μουκιανὸς τιμᾶσθαι ὑφ´ ἁπάντων ὑπὲρ πάντας ἤθελεν, καὶ ἤχθετο εἰ καὶ ὁστισοῦν οὐχ τι ὑβρίσειεν αὐτόν, ἀλλ´ οὐ μὴ οὐ μεγάλως ἀγήλειε. Καὶ διὰ τοῦτο, ὥσπερ ἄπληστος ἐν ταῖς τιμαῖς πρὸς τοὺς ὑπουργοῦντάς τι αὐτῷ καὶ τὸ βραχύτατον ἦν, οὕτω καὶ μίσει ἀγριωτάτῳ πρὸς τοὺς μὴ τοιούτους ἐχρῆτο.} Ὁ δὲ Μουκιανὸς καὶ χρήματα ἀμύθητα πανταχόθεν, θεν ἐνεδέχετο, ἐς τὸ δημόσιον ἤθροιζεν ἑτοιμότατα, τὴν ἐπ´ αὐτῷ ἐπηγορίαν ἐς ἑαυτὸν ἀντὶ τοῦ Οὐεσπασιανοῦ ἀναδεχόμενος. Νεῦρα γὰρ τῆς ἡγεμονίας τὰ χρήματα ἀεί ποτε εἶναι ἔλεγε, καὶ κατὰ τοῦτο καὶ ἐκείνῳ πανταχόθεν πορίζειν παρῄνει καὶ αὐτὸς ἀπ´ ἀρχῆς ἀργυρολογῶν διετέλεσε, καὶ μεγάλα μὲν καὶ τῇ βασιλείᾳ χρήματα παρεσκεύασε, μεγάλα δὲ καὶ αὐτὸς ἐκτήσατο.

Traduction française :

[66,2] C'est ainsi que Vespasien, comme bien d'autres, était né pour l'empire; pendant qu'il était encore en Égypte, Mucien, de concert avec Domitien, administrait toutes les affaires. Mucien se vantait avec orgueil d'avoir donné l'empire à Vespasien, entre autres raisons, parce que le prince l'appelait son frère, lui permettait de régler tout comme il voulait sans attendre son ordre, et de rendre des décrets rien qu'en mettant en tête du décret le nom de Vespasien. Aussi portait-il un anneau qui lui avait été envoyé, afin que ses ordonnances fussent scellées du sceau impérial. {Ils nommèrent, lui et Domitien, divers procurateurs ainsi que des préfets, et même des gouverneurs de province, et jusqu'à des consuls.} En un mot, ils agissaient en tout comme s'ils eussent été empereurs, au point que Vespasien écrivit un jour à Domitien : « Je te rends grâces, mon fils, de me laisser empereur et de ne m'avoir pas encore destitué. » {Mucien voulait être honoré de tous au-dessus de tous, et il s'irritait non seulement lorsqu'un citoyen, quel qu'il fût, lui faisait injure, mais même lorsqu'on n'avait pas pour lui les plus grands égards. Aussi, de même qu'il comblait d'honneurs sans mesure ceux qui lui rendaient le moindre devoir, de même il poursuivait d'une haine implacable ceux qui y manquaient.} Mucien, de plus, amassait avec zèle, par tous les moyens possibles, des sommes fabuleuses dans le trésor public, prenant sur lui l'odieux de la chose pour en décharger Vespasien ; il répétait à chaque instant que l'argent est le nerf du gouvernement, et, pour ce motif, il conseillait de s'en procurer de tout côté ; quant à lui, dès le commencement, il ne cessa d'en ramasser ; il entassa dans le trésor impérial et il acquit pour lui-même de fort grosses sommes.





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Dernière mise à jour : 10/02/2009