HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXVI (fragments)



Texte grec :

[66,8] Τοῦ Οὐεσπασιανοῦ δὲ ἐς τὴν Ἀλεξάνδρειαν ἐσελθόντος ὁ Νεῖλος παλαιστῇ πλέον παρὰ τὸ καθεστηκὸς ἐν μιᾷ ἡμέρᾳ ἐπελάγισεν· περ οὐπώποτε πλὴν ἅπαξ γεγονέναι ἐλέγετο. Καὶ Οὐεσπασιανὸς δὲ αὐτὸς τυφλόν τέ τινα καὶ ἕτερον οὐκ ἀρτίχειρα, προσελθόντας οἱ ἐξ ὄψεως ὀνειράτων, τοῦ μὲν τὴν χεῖρα πατήσας τοῦ δὲ τοῖν ὀφθαλμοῖν {πηλὸν} προσπτύσας, ὑγιεῖς ἀπέφηνε. Τὸ μὲν θεῖον τούτοις αὐτὸν ἐσέμνυνεν, οὐ μέντοι καὶ οἱ Ἀλεξανδρεῖς ἔχαιρον αὐτῷ, ἀλλὰ καὶ πάνυ ἤχθοντο, ὥστε μὴ μόνον ἰδίᾳ ἀλλὰ καὶ δημοσίᾳ καὶ σκώπτειν αὐτὸν καὶ λοιδορεῖν. Προσδοκήσαντες γὰρ μέγα τι παρ´ αὐτοῦ λήψεσθαι, τι πρῶτοι αὐτὸν αὐτοκράτορα ἐπεποιήκεσαν, οὐ μόνον οὐδὲν εὕροντο ἀλλὰ καὶ προσεπράσσοντο χρήματα. Πολλὰ μὲν γὰρ καὶ ἄλλως παρ´ αὐτῶν ἐξέλεξε, μηδένα πόρον, μηδὲ τὸν τυχόντα μηδ´ εἰ ἐπαίτιός τις ἦν, παραλείπων, ἀλλὰ καὶ ἐκ τῶν ὁσίων πάντων καὶ ἐκ τῶν ἱερῶν ὁμοίως χρηματιζόμενος· πολλὰ δὲ καὶ τέλη τὰ μέν τινα ἐκλελειμμένα ἀνενεώσατο, τὰ δὲ καὶ νομιζόμενα προσεπηύξησε, καινά τε ἕτερα προσκατεστήσατο. Τὸ δ´ αὐτὸ τοῦτο καὶ ἐν τῇ ἄλλῃ ὑπηκόῳ τῇ τε Ἰταλίᾳ καὶ αὐτῇ τῇ Ῥώμῃ μετὰ ταῦτα ἐποίησεν. Οἱ δ´ οὖν Ἀλεξανδρεῖς διά τε ἐκεῖνα, καὶ τι καὶ τῶν βασιλείων τὸ πλεῖστον ἀπέδοτο, χαλεπῶς φέροντες ἄλλα τε ἐς αὐτὸν ἀπερρίπτουν καὶ τι "ἓξ ὀβολοὺς προσαιτεῖς", ὥστε καὶ τὸν Οὐεσπασιανὸν καίπερ ἐπιεικέστατον ὄντα χαλεπῆναι, καὶ κελεῦσαι μὲν καὶ τοὺς ἓξ ὀβολοὺς κατ´ ἄνδρα ἐσπραχθῆναι, βουλεύσασθαι δὲ καὶ τιμωρίαν αὐτῶν ποιήσασθαι· αὐτά τε γὰρ τὰ λεγόμενα προπηλακισμὸν εἶχε, καὶ ἐκ τοῦ κατακεκλασμένου τοῦ τε ἀναπαίστου σφῶν οὐκ ἔστιν τι οὐκ ὀργήν οἱ ἐνεποίει. Τοῦ δ´ οὖν Τίτου ἐξαιτησαμένου αὐτοὺς τούτων ὁ Οὐεσπασιανὸς ἐφείσατο. Ἐκεῖνοι δ´ αὐτοῦ οὐκ ἀπέσχοντο ἀλλὰ μέγα πάνυ ἀθρόοι ἐν συνόδῳ τινὶ κοινῇ πρὸς τὸν Τίτον ἐξεβόησαν, εἰπόντες αὐτὸ τοῦτο "συγγινώσκομεν αὐτῷ· οὐ γὰρ οἶδε καισαρεύειν". Καὶ οἱ μὲν οὕτω τότ´ ἐρριψοκινδύνουν, καὶ τῆς ἀσελγείας, ὑφ´ ἧς ἀεί ποτε κακῶς ἀπαλλάσσουσιν, ἄδην ἐνεφοροῦντο, τῇ τοῦ αὐτοκράτορος ἐπιεικείᾳ ἀποχρώμενοι·

Traduction française :

[66,8] Lorsque Vespasien entra dans Alexandrie, le Nil monta, en un seul jour, d'un palme plus que de coutume, ce qui, disait-on, n'était jamais arrivé qu'une seule fois. Il guérit aussi un aveugle et un autre homme qui n'avait pas l'usage d'une main (ils étaient venus à sa rencontre sur la foi d'un songe), en marchant sur la main de l'un et en crachant sur les yeux de l'autre. C'était la divinité qui, par ces prodiges, le signalait à la vénération générale ; néanmoins les Alexandrins, loin de l'aimer, étaient violemment irrités contre lui, de sorte que, tant en particulier qu'en public, ils l'accablaient de railleries et d'injures. S'étant attendus à de grandes récompenses de sa part, pour l'avoir les premiers reconnu empereur, non seulement ils n'en avaient reçu aucune, mais encore on avait exigé d'eux des tributs. Vespasien, en effet, leva sur eux indifféremment une foule d'impôts, sans faire exception d'aucun pauvre, ni même d'aucun mendiant; mettant également à contribution les biens publics et les biens sacrés, il alla jusqu'à rétablir beaucoup d'impôts, dont quelques-uns avaient été abolis, et à en augmenter d'autres qui étaient en vigueur, {il en frappa même de nouveaux.} Il fit la même chose ensuite dans les autres pays soumis, {en Italie,} et même jusque dans Rome. Les Alexandrins, {irrités de ces mauvais traitements et aussi de ce qu'il avait vendu la plus grande partie des domaines royaux,} lancèrent cette raillerie, entre beaucoup d'autres : « Tu exiges six oboles de trop, » ce qui causa une telle irritation à Vespasien, malgré sa grande douceur, qu'il donna l'ordre de percevoir les six oboles par tête et délibéra sur la punition à leur infliger. {Ces paroles, en effet, renfermaient un outrage, et, dans tous leurs mètres brisés et leurs anapestes, il n'y avait rien que de capable d'exciter sa colère.} Mais, à la demande de Titus, il leur fit grâce. Les Alexandrins ne l'épargnèrent pas malgré cela ; réunis en foule dans une assemblée publique, ils crièrent ces mots à Titus : « Nous lui pardonnons ; car il ne sait pas faire le César. » C'est ainsi qu'ils s'exposaient témérairement au péril, et qu'ils se laissaient emporter sans retenue à une médisance dont les suites finissent toujours par être funestes, abusant de la clémence de l'empereur.





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Dernière mise à jour : 10/02/2009