HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXV

ἔστι



Texte grec :

[65,13] καὶ ἦν ἰδεῖν, ὁσάκις γε καὶ ἡ σελήνη διέλαμψε (νέφη γὰρ αὐτὴν πολλὰ καὶ ποικίλα διαθέοντα συνεχῶς συνέκρυπτεν), ἔστι μὲν ὅτε μαχομένους αὐτούς, ἔστι δ´ ὅτε ἑστηκότας καὶ ἐπὶ τὰ δόρατα ἐπερηρεισμένους ἢ καὶ καθημένους. καὶ τοτὲ μὲν κοινῇ τε συνεβόων, οἱ μὲν τὸν Οὐεσπασιανὸν οἱ δὲ τὸν Οὐιτέλλιον ὀνομάζοντες, καὶ ἀντιπροεκαλοῦντο ἀλλήλους, λοιδοροῦντές τε καὶ ἐπαινοῦντες ἑκάτερον· τοτὲ δὲ καὶ ἰδίᾳ ἄλλος ἄλλῳ διελάλει· "συστρατιῶτα, πολῖτα, τί ποιοῦμεν; τί μαχόμεθα; δεῦρ´ ἧκε πρὸς ἐμέ". "μὴ δῆτα, ἀλλὰ σὺ πρὸς ἐμέ". καὶ τί ἄν τις τοῦτο θαυμάσειεν, ὁπότε καὶ σιτία καὶ ποτὰ αἵ τε γυναῖκες ἐκ τῆς πόλεως τοῖς τοῦ Οὐιτελλίου στρατιώταις τῆς νυκτὸς ἐνεγκοῦσαι ἔδωκαν, καὶ ἐκεῖνοι αὐτοί τε ἔφαγον καὶ ἔπιον καὶ τοῖς ἀντιμαχομένοις ὤρεγον. καί τις αὐτῶν ὀνομαστὶ τὸν ἀντίπαλον ἀνακαλέσας (πάντες γὰρ ὡς εἰπεῖν καὶ ᾔδεσαν ἀλλήλους καὶ ἐγνώριζον) "λαβὲ" ἔφη, "συστρατιῶτα, καὶ φάγε· οὐ γὰρ ξίφος ἀλλὰ ἄρτον σοι δίδωμι. λαβὲ καὶ πίε· οὐ γὰρ ἀσπίδα ἀλλὰ κύλικά σοι προτείνω, ἵνα, ἄν τε σὺ ἀποκτείνῃς ἐμὲ ἄν τε καὶ ἐγὼ σέ, ῥᾷον ἀπαλλάξωμεν, μηδὲ ἐκλελυμένῃ καὶ ἀσθενεῖ τῇ χειρὶ μήτε σὺ ἐμὲ κατακόψῃς μήτε ἐγὼ σέ. ταῦτα γὰρ ἡμῖν ζῶσιν ἔτι τὰ ἐναγίσματα καὶ Οὐιτέλλιος καὶ Οὐεσπασιανὸς διδοῦσιν, ἵν´ ἡμᾶς τοῖς πάλαι νεκροῖς καταθύσωσι". τοιαῦτα ἄν τινες πρὸς ἀλλήλους εἰπόντες, καὶ ἀναπαυσάμενοι χρόνον τινὰ καὶ ἐμφαγόντες, πάλιν ἂν ἐμαχέσαντο· εἶτ´ ἀνασχόντες αὖθις αὖ συνέβαλον.

Traduction française :

[65,13] 13. On pouvait les voir, chaque fois que la lune se dégageait (car des nuages {nombreux et de formes diverses venaient à chaque instant} la cacher), tantôt combattre, tantôt se tenir immobiles, s'appuyant sur leurs lances, ou même assis. Un instant, on poussait en commun des cris en faveur, ceux-ci de Vespasien, ceux-là de Vitellius, et on se provoquait mutuellement de chaque côté en injuriant ou en louant les deux princes ; un autre instant, on se parlait l'un à l'autre en particulier : « Camarade, citoyen, que faisons-nous? Pourquoi nous battre? Viens de mon côté. » — « Non, mais toi, viens du mien. » Comment s'en étonner, quand les femmes sortirent, la nuit, de la ville pour aller donner à manger et à boire aux soldats de Vitellius, et que ceux-ci non seulement mangèrent et burent, mais encore en donnèrent à leurs ennemis? Un d'eux même, appelant par son nom un adversaire (tous, en effet, pour ainsi dire, savaient les noms les uns des autres et se reconnaissaient mutuellement) : « Prends, camarade, et mange ; ce n'est pas une épée, c'est du pain que je. te donne. Prends et bois; ce n'est pas un bouclier, c'est une coupe que je te tends, afin que, si tu me tues, ou si je te tue, nous en finissions plus aisément, et que, ni toi ni moi, nous ne nous percions pas d'un bras énervé et sans force. Ce sont là les repas funèbres que nous donnent de notre vivant Vitellius et Vespasien, afin de nous offrir en sacrifice aux morts d'autrefois. » Quelques-uns, après avoir échangé de tels propos, s'être un instant reposés et avoir mangé, combattirent de nouveau; puis, après un temps d'arrêt, engagèrent derechef la lutte.





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Dernière mise à jour : 6/11/2008