[72,19] ἐν μὲν οὖν τῇ πρώτῃ ἡμέρᾳ ταῦτ´ ἐγένετο· ἐν δὲ ταῖς ἄλλαις
τοτὲ μὲν βοτά, κάτω ἐς τὸ τοῦ κύκλου ἔδαφος καταβαίνων ἄνωθεν,
ὅσα ἐπλησίαζε, τὰ δὲ καὶ προσαγόμενα ἢ καὶ ἐν δικτύοις αὐτῷ
προσφερόμενα, κατέκοπτε, καὶ τίγριν ἔσφαξεν ἵππον τε ποτάμιον
καὶ ἐλέφαντα. πράξας δὲ ταῦτα ἀπηλλάττετο, καὶ μετὰ τοῦτο ἐξ
ἀρίστου ἐμονομάχει. ἤσκει δὲ καὶ ἐχρῆτο τῇ ὁπλίσει τῇ τοῦ σεκούτορος
καλουμένου, τὴν μὲν ἀσπίδα ἐν τῇ δεξιᾷ τὸ δὲ ξίφος τὸ ξύλινον ἐν τῇ
ἀριστερᾷ ἔχων· καὶ πάνυ καὶ ἐπὶ τούτῳ μέγα ἐφρόνει
ὅτι ἦν ἐπαρίστερος. ἀντηγωνίζετο δὲ αὐτῷ γυμναστής τις ἢ καὶ
μονομάχος νάρθηκα ἔχων, ἔστι μὲν ὅτε ὃν αὐτὸς προεκαλεῖτο, ἔστι
δὲ ὅτε ὃν ὁ δῆμος ᾑρεῖτο· καὶ γὰρ τοῦτο καὶ τἆλλα ἐξ ἴσου τοῖς
ἄλλοις μονομάχοις ἐποίει, πλὴν καθ´ ὅσον ἐκεῖνοι μὲν ὀλίγον τι
λαμβάνοντες ἐσίασι, τῷ δὲ δὴ Κομμόδῳ πέντε καὶ εἴκοσι μυριάδες
καθ´ ἑκάστην ἡμέραν ἐκ τῶν μονομαχικῶν χρημάτων ἐδίδοντο.
παρειστήκεσαν δὲ αὐτῷ μαχομένῳ Αἰμίλιός τε Λαῖτος ὁ ἔπαρχος
καὶ {ὁ} Ἔκλεκτος ὁ πρόκοιτος, οὓς καὶ σκιαμαχήσας καὶ νικήσας δῆλον
ὅτι ἐφίλει ὥσπερ εἶχε διὰ τοῦ κράνους. καὶ μετὰ τοῦτο καὶ
οἱ ἄλλοι ἐμάχοντο. καὶ τῇ γε πρώτῃ ἡμέρᾳ αὐτὸς πάντας σφᾶς
κάτωθεν, τό τε τοῦ Ἑρμοῦ σχῆμα πᾶν μετ´ ἐπιχρύσου ῥάβδου λαβὼν καὶ
ἐπὶ βῆμα ὅμοιον ἀναβάς, συνέβαλεν· ὅπερ που καὶ ἐν
τέρατος λόγῳ ἔσχομεν. καὶ μετὰ τοῦτο ἐπί τε τὴν συνήθη ἕδραν
ἀνῄει καὶ ἐκεῖθεν τὰ λοιπὰ μεθ´ ἡμῶν ἐθεώρει· ἐπράττετο δ´
οὐδὲν ἔτι παιδιᾶς ἐχόμενον, ἀλλ´ ὥστε πάνυ πολλοὺς ἀποθνήσκειν.
καὶ δή ποτε βραδυνάντων τινῶν περὶ τὰς σφαγὰς τούς τε ἀντιπάλους
συνέδησεν ἀλλήλοις καὶ πάντας ἅμα μάχεσθαι ἐκέλευσε.
κἀκ τούτου ἠγωνίσαντο μὲν εἷς πρὸς ἕνα οἱ συνδεδεμένοι, ἔσφαξαν
δέ τινες καὶ τοὺς οὐδὲν προσήκοντάς σφισιν, ὑπό τε τοῦ ὄχλου
καὶ τῆς στενοχωρίας ἐμπελασθέντες αὐτοῖς.
| [72,19] Voilà ce qui eut lieu le premier jour ; les suivants, étant descendu
du haut de sa place sur le sol même de l'amphithéâtre, il tua d'abord
toutes les bêtes qui s'approchèrent de lui, bêtes dont les unes lui
étaient amenées et les autres présentées dans des cages, puis il égorgea
un tigre, un hippopotame et un éléphant. Cela fait, il s'en alla et,
ensuite, au sortir de son dîner, il combattit comme gladiateur. Il se
livrait aux exercices de cette profession et se servait de l'armure de
ceux qu'on appelle secutores, le bouclier au bras droit et l'épée de bois
à la main gauche ; car il était fier d'être gaucher. Il avait pour
adversaire un gymnaste ou un gladiateur tenant une férule, adversaire
tantôt provoqué par lui, tantôt choisi par le peuple, car il se soumettait
à cela, ainsi qu'à tous les offices, à l'égal des autres gladiateurs, avec
cette différence, toutefois, que ceux-ci venaient à l'amphithéâtre
moyennant un faible salaire, et qu'on donnait chaque jour à Commode deux
cent cinquante mille drachmes sur les fonds destinés aux gladiateurs. A
ses côtés, tandis qu'il combattait, se tenaient Aemilius Laetus, préfet du
prétoire, et Eclectus, son cubiculaire, qu'après ce simulacre de combat et
la victoire remportée, comme on le pense bien, il embrassait dans ce
costume sans ôter son casque. Après lui combattaient les autres
gladiateurs. Le premier jour, ce fut lui-même qui, du bas de
l'amphithéàtre, en costume complet de Mercure, les accoupla, tenant une
verge d'or et assis sur trône de même métal, circonstance que nous
regardâmes comme un prodige. Après cela, il remonta sur son siège
ordinaire d'où il vit avec nous le reste du spectacle ; il ne s'y passait
plus rien qui sentît un amusement : un nombre considérable de personnes y
perdirent la vie. Comme quelques-uns tardaient à égorger leurs
adversaires, il les fit attacher deux par deux et leur ordonna de
combattre tous à la fois. De cette façon, ceux qui étaient attachés
ensemble luttèrent un contre un ; quelques-uns mêmes tuèrent des gens sur
lesquels ils n'avaient aucun droit, se trouvant au milieu d'eux
embarrassés par la foule et par le défaut d'espace.
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