Texte grec :
[71,8] Μαρκομάνους μὲν οὖν καὶ Ἰάζυγας πολλοῖς καὶ μεγάλοις ἀγῶσι
καὶ κινδύνοις Μᾶρκος ὑπέταξεν· ἐπὶ δὲ τοὺς καλουμένους Κουάδους
καὶ πόλεμος αὐτῷ συνέστη μέγας καὶ νίκη παράδοξος εὐτυχήθη,
μᾶλλον δὲ παρὰ θεοῦ ἐδωρήθη. κινδυνεύσαντας γὰρ ἐν τῇ μάχῃ
τοὺς Ῥωμαίους παραδοξότατα τὸ θεῖον ἐξέσωσε. κυκλωσάντων
γὰρ αὐτοὺς τῶν Κουάδων ἐν τόποις ἐπιτηδείοις συνασπίσαντες οἱ
Ῥωμαῖοι προθύμως ἠγωνίζοντο, καὶ οἱ βάρβαροι τὴν μὲν μάχην
ἐπέσχον, προσδοκήσαντές σφας ῥᾳδίως ὑπό τε τοῦ καύματος καὶ
ὑπὸ τοῦ δίψους αἱρήσειν, πάντα δὲ τὰ πέριξ διαλαβόντες ἀπέφραξαν,
ὅπως μηδαμόθεν ὕδωρ λάβωσι· πολὺ γὰρ καὶ τῷ πλήθει
περιῆσαν. τῶν οὖν Ῥωμαίων ἐν παντὶ κακοῦ καὶ ἐκ τοῦ καμάτου
καὶ ἐκ τῶν τραυμάτων τοῦ τε ἡλίου καὶ τοῦ δίψους γενομένων,
καὶ μήτε μάχεσθαι διὰ ταῦτα μήτε χωρῆσαί πῃ δυναμένων, ἀλλ´
ἔν τε τῇ τάξει καὶ τοῖς τόποις ἑστηκότων καὶ κατακαιομένων,
νέφη πολλὰ ἐξαίφνης συνέδραμε καὶ ὑετὸς πολὺς οὐκ ἀθεεὶ κατερράγη·
καὶ γάρ τοι λόγος ἔχει Ἀρνοῦφίν τινα μάγον Αἰγύπτιον
συνόντα τῷ Μάρκῳ ἄλλους τέ τινας δαίμονας καὶ τὸν Ἑρμῆν τὸν
ἀέριον ὅτι μάλιστα μαγγανείαις τισὶν ἐπικαλέσασθαι καὶ δι´ αὐτῶν
τὸν ὄμβρον ἐπισπάσασθαι.
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Traduction française :
[71,8] Marc-Antonin soumit les Marcomans et les Iazyges, après avoir livré
plusieurs combats importants et couru des dangers ; il soutint aussi une
grande guerre contre le peuple appelé Quades, et il eut le bonheur de
remporter la victoire contre son attente, ou plutôt elle lui fut donnée
par un dieu. Ce fut, en effet, la protection divine qui sauva, contre
toute attente, les Romains du danger où ils étaient engagés dans le
combat. Entourés par les Quades qui avaient pour eux l'avantage de la
position, les Romains se défendaient vaillamment avec leurs boucliers ;
les barbares cessèrent de combattre, dans l'espoir que la chaleur et la
soif leur livreraient l'ennemi sans peine, et s'emparèrent de tous les
alentours, qu'ils fortifièrent, afin de l'empêcher de prendre de l'eau
nulle part, car ils étaient bien supérieurs en nombre. Or, tandis que les
Romains étaient réduits à la dernière extrémité par la fatigue, les
blessures, le soleil et la soif, ne pouvant ni combattre ni faire
retraite, et qu'ils se tenaient à leurs rangs et à leur poste, dévorés par
la chaleur, tout à coup des nuages s'assemblèrent en grand nombre, et il
tomba des flots de pluie, non sans une intervention divine ; car, dit-on,
un mage égyptien, Arnuphis, qui était avec Marc-Antonin, invoqua par des
enchantements plusieurs autres génies, et principalement Mercure Aérien,
et, grâce à eux, amena la pluie.
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