Texte grec :
[69,2] ἦν δέ, ὅτε ἀνηγορεύθη αὐτοκράτωρ, Ἁδριανὸς ἐν τῇ μητροπόλει
Συρίας Ἀντιοχείᾳ, ἧς ἦρχεν· ἐδόκει δὲ ὄναρ πρὸ τῆς ἡμέρας
ἐκείνης πῦρ ἐκ τοῦ οὐρανοῦ, ἔν τε αἰθρίᾳ καὶ ἐν εὐδίᾳ πολλῇ, ἐς
τὴν ἀριστερὰν αὐτοῦ σφαγὴν ἐμπεσεῖν, ἔπειτα καὶ ἐπὶ τὴν δεξιὰν
παρελθεῖν, μήτε ἐκφοβῆσαν αὐτὸν μήτε βλάψαν. ἔγραψε δὲ πρὸς
τὴν βουλὴν ὁ Ἁδριανὸς ἀξιῶν βεβαιωθῆναι αὑτῷ τὴν ἡγεμονίαν
καὶ παρ´ ἐκείνης, καὶ ἀπαγορεύων μηδὲν αὐτῷ μήτε τότε μήτε ἄλλοτε
τιμὴν δή τινα φέρον, οἷα εἰώθει γίγνεσθαι, ψηφισθῆναι, πλὴν
ἄν τι αὐτός ποτε ἀξιώσῃ. τὰ δὲ τοῦ Τραϊανοῦ ὀστᾶ ἐν τῷ κίονι
αὐτοῦ κατετέθη, καὶ αἱ θέαι αἱ Παρθικαὶ ὀνομασθεῖσαι ἐπὶ πολλὰ
ἔτη ἐγένοντο· ὕστερον γὰρ καὶ αὕτη, ὥσπερ καὶ ἄλλα πολλά, κατελύθη.
ὅτι ὁ Ἁδριανὸς ἐν ἐπιστολῇ τινι ἔγραψε τά τε ἄλλα μεγαλοφρονησάμενος,
καὶ ἐπομόσας μήτε τι ἔξω τῶν τῷ δημοσίῳ συμφερόντων
ποιήσειν μήτε βουλευτήν τινα ἀποσφάξειν, καὶ ἐξώλειαν
ἑαυτῷ, ἂν καὶ ὁτιοῦν αὐτῶν ἐκβῇ, προσεπαρασάμενος· ἀλλ´ ὅμως
διεβλήθη ἐς πολλά.
Ἁδριανὸς δέ, καίτοι φιλανθρωπότατα ἄρξας, ὅμως διά τινας
φόνους ἀρίστων ἀνδρῶν, οὓς ἐν ἀρχῇ τε τῆς ἡγεμονίας καὶ πρὸς
τῇ τελευτῇ τοῦ βίου ἐπεποίητο, διεβλήθη, καὶ ὀλίγου διὰ ταῦτ´ οὐδὲ
ἐς τοὺς ἥρωας ἀνεγράφη. καὶ οἱ μὲν ἐν τῇ ἀρχῇ φονευθέντες Πάλμας
τε καὶ Κέλσος Νιγρῖνός τε καὶ Λούσιος ἦσαν, οἱ μὲν ὡς ἐν θήρᾳ
δῆθεν ἐπιβεβουλευκότες αὐτῷ, οἱ δὲ ἐφ´ ἑτέροις δή τισιν ἐγκλήμασιν,
οἷα μεγάλα δυνάμενοι καὶ πλούτου καὶ δόξης εὖ ἥκοντες· ἐφ´
οἷς Ἁδριανὸς οὕτω τῶν λογοποιουμένων ᾔσθετο ὥστε καὶ ἀπελογήσατο
καὶ ἐπώμοσε μὴ κεκελευκέναι ἀποθανεῖν αὐτούς. οἱ δὲ ἐν τῇ
τελευτῇ Σερουιανός τε ὑπῆρχον καὶ ὁ ἔγγονος αὐτοῦ Φοῦσκος.
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Traduction française :
[69,2] Adrien, lorsqu'il fut proclamé empereur, était à Antioche, métropole de
la Syrie dont il était gouverneur ; le jour précédent, il eut un songe où
il crut voir le feu du ciel, par un temps parfaitement pur et calme, lui
tomber sur le côté gauche du cou et passer ensuite sur le côté droit, sans
lui causer ni effroi ni mal. Adrien écrivit au sénat pour prier ce corps
de lui confirmer l'empire, protestant qu'il ne voulait, ni en ce moment ni
dans un autre, qu'on lui décernât aucun honneur, comme c'était auparavant
la coutume, qu'il ne l'eût demandé. Les os de Trajan furent mis sous sa
colonne ; quant aux jeux Parthiques, ils furent célébrés pendant plusieurs
années ; dans la suite, ils furent abolis comme bien d'autres. Quoique,
dans une lettre écrite par lui, il eût, entre autres témoignages de sa
grandeur d'âme, juré de ne faire rien en dehors des intérêts de l'Etat, de
ne mettre à mort aucun sénateur, et prononcé des imprécations contre
lui-même dans le cas où il transgresserait quelqu'une de ces promesses,
Adrien n'en a pas moins été accusé de s'être rendu coupable de plusieurs
crimes. Bien que le gouvernement d'Adrien fût humain, il ne laissa pas
d'être décrié par les meurtres de quelques hommes distingués, meurtres
commis au commencement de son règne et sur la fin de sa vie ; peu s'en
fallut même que ces actions ne l'empêchassent d'être divinisé. Ceux qui
furent tués au commencement sont : Palma, Celsus Nigrinus et Lusius ;
ceux-ci, soi-disant pour avoir voulu attenter à ses jours dans une chasse
; ceux-là, pour d'autres crimes dont on les accusait, tels que d'avoir
acquis une grande puissance, beaucoup de richesses et une gloire brillante
; meurtres qu'Adrien sentit si bien avoir excité des murmures, qu'il
essaya de se justifier et jura qu'il n'avait pas ordonné la mort de ces
personnages. Ceux qui périrent à la fin de son règne furent Servianus et
Fuscus, son petit-fils.
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