HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXIX

ἐπετήδευε



Texte grec :

[69,4] Ἁδριανὸς δὲ τούτων μέν, καίπερ ἀχθεσθείς σφισιν, ἐφείσατο, μηδεμίαν εὔλογον ὀλέθρου κατ´ αὐτῶν ἀφορμὴν λαβών· τὸν δ´ Ἀπολλόδωρον τὸν ἀρχιτέκτονα τὸν τὴν ἀγορὰν καὶ τὸ ᾠδεῖον τό τε γυμνάσιον, τὰ τοῦ Τραϊανοῦ ποιήματα, ἐν τῇ Ῥώμῃ κατασκευάσαντα τὸ μὲν πρῶτον ἐφυγάδευσεν, ἔπειτα δὲ καὶ ἀπέκτεινε, λόγῳ μὲν ὡς πλημμελήσαντά τι, τὸ δ´ ἀληθὲς ὅτι τοῦ Τραϊανοῦ κοινουμένου τι αὐτῷ περὶ τῶν ἔργων εἶπε τῷ Ἁδριανῷ παραλαλήσαντί τι ὅτι "ἄπελθε καὶ τὰς κολοκύντας γράφε· τούτων γὰρ οὐδὲν ἐπίστασαι". ἐτύγχανε δὲ ἄρα τότε ἐκεῖνος τοιούτῳ τινὶ γράμματι σεμνυνόμενος. αὐτοκρατορεύσας οὖν τότε ἐμνησικάκησε καὶ τὴν παρρησίαν αὐτοῦ οὐκ ἤνεγκεν. αὐτὸς μὲν γὰρ τοῦ τῆς Ἀφροδίτης τῆς τε Ῥώμης ναοῦ τὸ διάγραμμα αὐτῷ πέμψας, δι´ ἔνδειξιν ὅτι καὶ ἄνευ ἐκείνου μέγα ἔργον γίγνεσθαι δύναται, ἤρετο εἰ εὖ ἔχοι τὸ κατασκεύασμα· ὁ δ´ ἀντεπέστειλε περί τε τοῦ ναοῦ {καὶ} ὅτι καὶ μετέωρον αὐτὸν καὶ ὑπεκκεκενωμένον γενέσθαι ἐχρῆν, ἵν´ ἔς τε τὴν ἱερὰν ὁδὸν ἐκφανέστερος ἐξ ὑψηλοτέρου εἴη καὶ ἐς τὸ κοῖλον τὰ μηχανήματα ἐσδέχοιτο, ὥστε καὶ ἀφανῶς συμπήγνυσθαι καὶ ἐξ οὐ προειδότος ἐς τὸ θέατρον ἐσάγεσθαι, καὶ περὶ τῶν ἀγαλμάτων ὅτι μείζονα ἢ κατὰ τὸν τοῦ ὕψους τοῦ μεγάρου λόγον ἐποιήθη· "ἂν γὰρ αἱ θεαί" ἔφη "ἐξαναστήσεσθαί τε καὶ ἐξελθεῖν ἐθελήσωσιν, οὐ δυνηθήσονται". ταῦτα γὰρ ἄντικρυς αὐτοῦ γράψαντος καὶ ἠγανάκτησε καὶ ὑπερήλγησεν ὅτι καὶ ἐς ἀδιόρθωτον ἁμαρτίαν ἐπεπτώκει, καὶ οὔτε τὴν ὀργὴν οὔτε τὴν λύπην κατέσχεν, ἀλλ´ ἐφόνευσεν αὐτόν. καὶ οὕτω γε τῇ φύσει τοιοῦτος ἦν ὥστε μὴ μόνον τοῖς ζῶσιν ἀλλὰ καὶ τοῖς τελευτήσασι φθονεῖν· τὸν γοῦν Ὅμηρον καταλύων Ἀντίμαχον ἀντ´ αὐτοῦ ἐσῆγεν, οὗ μηδὲ τὸ ὄνομα πολλοὶ πρότερον ἠπίσταντο.

Traduction française :

[69,4] Adrien, bien qu'irrité contre tous les deux, ne trouvant aucune couleur spécieuse pour les perdre, leur fit grâce ; quant à Apollodore, architecte qui avait construit à Rome le Forum, l'Odéon et le Gymnase de Trajan, il l'exila d'abord, puis il le mit à mort sous prétexte qu'il avait commis quelque crime, mais, en réalité, parce qu'un jour que Trajan lui donnait des instructions pour ses travaux, Apollodore avait répondu à une observation déplacée d'Adrien : «Va-t-en peindre tes citrouilles ; car, pour ceci, tu n'y entends rien». Or, dans le moment, Adrien tirait vanité de cette sorte de peinture. Lorsqu'il fut devenu empereur, il en garda ressentiment et ne supporta pas la liberté de parole de l'architecte. Il lui envoya, pour lui montrer qu'on pouvait faire de grandes choses sans lui, le plan du temple de Vénus et Rome, en lui demandant s'il était bien conçu ; Apollodore répondit que le temple aurait dû être construit sur une hauteur et l'emplacement, creusé en dessous, afin de le mettre, par cette élévation, mieux en vue sur la voie Sacrée et de loger ses machines dans la cavité, de façon à les assembler sans qu'on les aperçût, et à les amener insensiblement à l'amphithéâtre ; quant aux statues, qu'elles étaient trop grandes pour les proportions de l'édifice, «Car, ajouta-t-il, en supposant que les déesses veuillent se lever et sortir, elles ne le pourront pas». Cette réponse sans détours courrouça le prince et lui causa une vive douleur d'être tombé dans une faute qui ne se pouvait corriger ; il ne contint ni son ressentiment ni sa peine, et fit mourir Apollodore. Il était de son naturel tellement jaloux qu'il portait envie, non seulement aux vivants, mais même aux morts. C'est ainsi que, dans le dessein d'éclipser Homère, il lui opposa Antimaque, dont beaucoup auparavant ignoraient même le nom.





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Dernière mise à jour : 9/05/2007