Texte grec :
[69,11] ἀφικόμενος δὲ ἐς τὴν Ἑλλάδα ἐπώπτευσε τὰ μυστήρια.
διὰ δὲ τῆς Ἰουδαίας μετὰ ταῦτα ἐς Αἴγυπτον παριὼν καὶ
ἐνήγισε τῷ Πομπηίῳ· πρὸς ὃν καὶ τουτὶ τὸ ἔπος ἀπορρῖψαι λέγεται
τῷ ναοῖς βρίθοντι πόση σπάνις ἔπλετο τύμβου.
καὶ τὸ μνῆμα αὐτοῦ διεφθαρμένον ἀνῳκοδόμησεν. ἐν δὲ τῇ
Αἰγύπτῳ καὶ τὴν Ἀντινόου ὠνομασμένην ἀνῳκοδόμησε πόλιν. ὁ
γὰρ Ἀντίνοος ἦν μὲν ἐκ Βιθυνίου πόλεως Βιθυνίδος, ἣν καὶ Κλαυδιούπολιν
καλοῦμεν, παιδικὰ δὲ αὐτοῦ ἐγεγόνει, καὶ ἐν τῇ Αἰγύπτῳ
ἐτελεύτησεν, εἴτ´ οὖν ἐς τὸν Νεῖλον ἐκπεσών, ὡς Ἁδριανὸς
γράφει, εἴτε καὶ ἱερουργηθείς, ὡς ἡ ἀλήθεια ἔχει· τά τε γὰρ ἄλλα
περιεργότατος Ἁδριανός, ὥσπερ εἶπον, ἐγένετο, καὶ μαντείαις
μαγγανείαις τε παντοδαπαῖς ἐχρῆτο. καὶ οὕτω γε τὸν Ἀντίνοον,
ἤτοι διὰ τὸν ἔρωτα αὐτοῦ ἢ ὅτι ἐθελοντὴς ἐθανατώθη (ἑκουσίου
γὰρ ψυχῆς πρὸς ἃ ἔπραττεν ἐδεῖτο), ἐτίμησεν ὡς καὶ πόλιν ἐν τῷ
χωρίῳ, ἐν ᾧ τοῦτ´ ἔπαθε, καὶ συνοικίσαι καὶ ὀνομάσαι ἀπ´ αὐτοῦ.
καὶ ἐκείνου ἀνδριάντας ἐν πάσῃ ὡς εἰπεῖν τῇ οἰκουμένῃ, μᾶλλον
δὲ ἀγάλματα, ἀνέθηκε. καὶ τέλος ἀστέρα τινὰ αὐτός τε ὁρᾶν ὡς
καὶ τοῦ Ἀντινόου ὄντα ἔλεγε, καὶ τῶν συνόντων οἱ μυθολογούντων
ἡδέως ἤκουεν ἔκ τε τῆς ψυχῆς τοῦ Ἀντινόου ὄντως τὸν ἀστέρα
γεγενῆσθαι καὶ τότε πρῶτον ἀναπεφηνέναι.
διὰ ταῦτά τε οὖν ἐσκώπτετο, καὶ ὅτι Παυλίνῃ τῇ ἀδελφῇ
ἀποθανούσῃ παραχρῆμα μὲν οὐδεμίαν τιμὴν ἔνειμεν - - -
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Traduction française :
[69,11] Arrivé en Grèce, il se fit initier aux Mystères. Traversant ensuite la
Judée pour passer en Egypte, il offrit un sacrifice funèbre à Pompée, à
propos de qui dit-on , il laissa échapper ce vers : Pour celui qui avait
des temples nombreux, quel maigre tombeau ! Il rétablit le monument qui
était tombé en ruines. En Egypte, il éleva une ville qui tire son nom
d'Antinoüs. Antinoüs était de la ville de Bithynium, en Bithynie, ville
que nous appelons Claudiopolis ; il avait été son mignon et était mort en
Egypte, soit pour être tombé dans le Nil, comme l'écrit Adrien, soit pour
avoir été immolé en sacrifice, comme c'est la vérité ; car Adrien, ainsi
que je l'ai dit, était très curieux, et il recourait à la divination et à
des pratiques magiques de toute sorte. Aussi, soit en souvenir de son
amour, soit en récompense de sa mort volontaire (il avait en effet besoin,
pour ses pratiques, de quelqu'un qui consentît à donner sa vie),
honora-t-il Antinoüs, au point d'établir une colonie dans l'endroit où
était arrivé ce malheur et de lui donner le nom de son ami. Il dédia
aussi, par tout l'univers, des bustes ou plutôt des statues sacrées
d'Antinoüs. Enfin, Adrien prétendit voir lui-même une étoile qui était
celle d'Antinoüs, et il écoutait avec plaisir ses courtisans, qui lui
disaient mensongèrement que cette étoile était née de l'âme d'Antinoüs, et
qu'elle s'était montrée pour la première fois dans ce temps-là. Toutes ces
extravagances l'exposaient aux railleries et aussi ce fait que, sa soeur
Pauline étant morte, il ne lui accorda sur le moment aucun honneur - - -.
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