[69,22] Ἁδριανὸς δὲ μαγγανείαις μέν τισι καὶ γοητείαις ἐκενοῦτό ποτε
τοῦ ὑγροῦ, πάλιν δ´ αὐτοῦ διὰ ταχέος ἐπίμπλατο. ἐπεὶ οὖν πρὸς
τὸ χεῖρον ἀεὶ ἐπεδίδου καὶ καθ´ ἑκάστην τρόπον τινὰ ἡμέραν ἀπώλλυτο,
ἀποθανεῖν ἐπεθύμησε, καὶ ᾔτει μὲν πολλάκις καὶ φάρμακον
καὶ ξίφος, ἐδίδου δὲ οὐδείς. ὡς δ´ οὖν οὐδεὶς αὐτῷ καίτοι χρήματα
καὶ ἄδειαν ὑπισχνουμένῳ ὑπήκουε, μετεπέμψατο Μάστορα
ἄνδρα βάρβαρον Ἰάζυγα, ᾧ αἰχμαλώτῳ γενομένῳ πρὸς τὰς θήρας
διά τε ἰσχὺν καὶ δι´ εὐτολμίαν ἐκέχρητο, καὶ τὰ μὲν ἀπειλῶν αὐτῷ
τὰ δὲ ὑπισχνούμενος ἠνάγκασεν αὐτὸν ἐπαγγείλασθαι τὴν σφαγήν.
καί τι καὶ χωρίον ὑπὸ τὸν μαστόν, πρὸς Ἑρμογένους τοῦ ἰατροῦ
ὑποδειχθέν, χρώματί τινι περιέγραψεν, ὅπως κατ´ αὐτὸ πληγεὶς
καιρίαν ἀλύπως τελευτήσῃ. ἐπεὶ δ´ οὐδὲ τοῦτο αὐτῷ προεχώρησεν
(ὁ γὰρ Μάστωρ φοβηθεὶς τὸ πρᾶγμα καὶ ἐκπλαγεὶς ὑπεχώρησε),
πολλὰ μὲν ἑαυτὸν ἐπὶ τῇ νόσῳ ὠδύρατο πολλὰ δὲ καὶ ἐπὶ τῇ οὐκ
ἐξουσίᾳ, ὅτι μὴ οἷός τ´ ἦν ἑαυτὸν ἀναχρήσασθαι, καίτοι τοὺς ἄλλους
ἔτι καὶ τότε δυνάμενος· καὶ τέλος τῆς τε ἀκριβείας τῆς κατὰ
τὴν δίαιταν ἀπέσχετο, καὶ ταῖς μὴ προσηκούσαις ἐδωδαῖς καὶ ποτοῖς
χρώμενος ἐτελεύτησε, λέγων καὶ βοῶν τὸ δημῶδες, ὅτι πολλοὶ
ἰατροὶ βασιλέα ἀπώλεσαν.
| [69,22] Adrien, à l'aide de la magie et des enchantements, parvint à épuiser
l'eau qui enflait son corps ; mais elle ne tarda pas à le remplir de
nouveau. Comme le mal faisait sans cesse des progrès, et que chaque jour,
pour ainsi dire, il se sentait périr, il désira la mort : souvent il
demandait du poison et une épée ; mais personne ne lui en donnait. Ne
trouvant, malgré l'argent et l'impunité qu'il promettait, personne qui lui
obéit, il fit appeler un barbare Iazyge, Mastor, captif dont il se servait
à la chasse à cause de sa force et de sa hardiesse, et, tant par menaces
que par promesses, il le contraignit à lui promettre de le tuer. Il traça
un cercle de couleur autour d'une certaine place au-dessous du sein, place
qui lui avait été montrée par Hermogène, son médecin, afin de mourir sans
douleur en y recevant un coup mortel. Mais ce moyen ne lui ayant pas
réussi (Mastor, redoutant l'action qu'il allait commettre, s'enfuit
épouvanté), il se répandit en plaintes sur sa maladie et sur le refus
qu'on lui faisait, attendu, disait-il, qu'il était dans l'impossibilité de
se donner lui-même la mort, bien qu'ayant encore, en ce moment même, le
pouvoir de la donner aux autres. Enfin, il cessa d'observer un régime
exact, et, faisant usage de mets et de boissons contraires à sa maladie,
il mourut en répétant à grands cris ce proverbe populaire : «Le prince est
mort d'avoir eu trop de médecins».
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