HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXIX

Chapitre 17

  Chapitre 17

[69,17] ἀρξάμενος δὲ νοσεῖν (αἷμα γὰρ εἰώθει μὲν αὐτῷ καὶ πρότερον διὰ τῆς ῥινὸς προχεῖσθαι, τότε δὲ ἰσχυρῶς ἐπλεόνασεν) ἀπεγνώσθη μὲν βιώσεσθαι, καὶ διὰ τοῦτο Κόμμοδον μὲν Λούκιον, καίτοι αἷμα ἐμοῦντα, Καίσαρα Ῥωμαίοις ἀπέδειξε, Σερουιανὸν δὲ καὶ Φοῦσκον τὸν ἔγγονον αὐτοῦ ὡς καὶ ἀγανακτήσαντας ἐπὶ τούτῳ ἐφόνευσε, τὸν μὲν ἐνενηκοντούτην ὄντα τὸν δὲ ὀκτωκαιδεκέτην. πρὶν δὲ ἀποσφαγῆναι, Σερουιανὸς πῦρ ᾔτησε, καὶ θυμιῶν ἅμα "ὅτι μὲν οὐδὲν ἀδικῶ" ἔφη "ὑμεῖς θεοὶ ἴστε· περὶ δὲ Ἁδριανοῦ τοσοῦτον μόνον εὔχομαι, ἵνα ἐπιθυμήσας ἀποθανεῖν μὴ δυνηθῇ". καὶ μέντοι καὶ διετέλεσεν Ἁδριανὸς ἐπὶ πλεῖστον νοσῶν, πολλάκις μὲν ἀποσβῆναι εὐξάμενος, πολλάκις δὲ καὶ ἀποκτανεῖν ἑαυτὸν ἐθελήσας. ἔστι γε αὐτοῦ καὶ ἐπιστολὴ αὐτὸ τοῦτο ἐνδεικνυμένη, ὅσον κακόν ἐστιν ἐπιθυμοῦντά τινα ἀποθανεῖν μὴ δύνασθαι. τὸν δὲ Σερουιανὸν τοῦτον Ἁδριανὸς καὶ τῆς αὐταρχίας ἄξιον ἐνόμισεν εἶναι· εἰπὼν γοῦν ποτε ἐν συμποσίῳ τοῖς φίλοις ἵνα αὐτῷ δέκα ἄνδρας μοναρχεῖν δυναμένους ὀνομάσωσιν, εἶτ´ ὀλίγον ἐπισχὼν ἔφη ὅτι "ἐννέα δέομαι μαθεῖν· τὸν γὰρ ἕνα, τοῦτ´ ἔστι Σερουιανόν, ἔχω". [69,17] Ayant commencé à être malade (le sang d'habitude, auparavant déjà, lui sortait par le nez, mais alors il déborda avec force), il désespéra de sa vie et donna pour César aux Romains L. Commode, bien que celui-ci vomît le sang, et il fit mettre à mort, sous prétexte qu'ils avaient désapprouvé cette élection, Servianus et Fuscus, son petit-fils, âgés, l'un de quatre-vingt-dix ans, l'autre de dix-huit. Avant d'être égorgé, Servianus demanda du feu, et en offrant l'encens : «Je n'ai commis aucun crime, ô dieux ! s'écria-t-il, vous le savez ; pour ce qui est d'Adrien, je vous adresse cette seule prière, qu'il désire la mort sans pouvoir l'obtenir». Adrien vécut longtemps encore, malgré la maladie, ayant souvent désiré mourir, ayant souvent voulu se tuer lui-même. Il existe une lettre de lui qui montre quel mal affreux c'est de désirer mourir sans le pouvoir. Adrien avait jugé ce Servianus digne du pouvoir ; un jour, en effet, ayant demandé à ses amis, dans un festin, de lui nommer dix hommes qui pussent être empereurs, après un temps d'arrêt : «Je n'ai besoin d'en connaître que neuf, leur dit-il, car j'en ai un, c'est Servianus».


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Dernière mise à jour : 9/05/2007