HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LX

ἑκὼν



Texte grec :

[60,2] οὕτω μὲν Τιβέριος Κλαύδιος Νέρων Γερμανικός, ὁ τοῦ Δρούσου τοῦ τῆς Λιουίας παιδὸς υἱός, τὴν αὐτοκράτορα ἀρχὴν ἔλαβε, μὴ πρὶν ἐν ἡγεμονίᾳ τινὶ τὸ παράπαν ἐξητασμένος, πλὴν ὅτι μόνον ὑπάτευσεν· ἦγε δὲ πεντηκοστὸν ἔτος τῆς ἡλικίας. ἐγένετο δὲ τὴν μὲν ψυχὴν οὐ φαῦλος ἀλλὰ ἀεὶ καὶ ἐν παιδείᾳ ἤσκητο, ὥστε καὶ συγγράψαι τινά, τὸ δὲ δὴ σῶμα νοσώδης, ὥστε καὶ τῇ κεφαλῇ καὶ ταῖς χερσὶν ὑποτρέμειν. καὶ διὰ τοῦτο καὶ τῷ φωνήματι ἐσφάλλετο, καὶ οὐ πάντα ὅσα ἐς τὸ συνέδριον ἐσέφερεν αὐτὸς ἀνεγίγνωσκεν, ἀλλὰ τῷ ταμίᾳ, τήν γε πρώτην καὶ παρὼν ὥς γε πλήθει, ἀναλέγεσθαι ἐδίδου. ὅσα δ´ οὖν αὐτὸς ἀνεγίγνωσκε, καθήμενος ὡς τὸ πολὺ ἐπελέγετο. καὶ μέντοι καὶ δίφρῳ καταστέγῳ πρῶτος Ῥωμαίων ἐχρήσατο, καὶ ἐξ ἐκείνου καὶ νῦν οὐχ ὅτι οἱ αὐτοκράτορες ἀλλὰ καὶ ἡμεῖς οἱ ὑπατευκότες διφροφορούμεθα· πρότερον δὲ ἄρα ὅ τε Αὔγουστος καὶ ὁ Τιβέριος ἄλλοι τέ τινες ἐν σκιμποδίοις, ὁποίοις αἱ γυναῖκες ἔτι καὶ νῦν νομίζουσιν, ἔστιν ὅτε ἐφέροντο. οὐ μέντοι καὶ διὰ ταῦθ´ οὕτως, ὅσον ὑπό τε τῶν ἐξελευθέρων καὶ ὑπὸ τῶν γυναικῶν αἷς συνῆν, ἐκακύνετο. περιφανέστατα γὰρ τῶν ὁμοίων ἐδουλοκρατήθη τε ἅμα καὶ ἐγυναικοκρατήθη· ἅτε γὰρ ἐκ παίδων ἔν τε νοσηλείᾳ καὶ ἐν φόβῳ πολλῷ τραφείς, καὶ διὰ τοῦτο ἐπὶ πλεῖον τῆς ἀληθείας εὐήθειαν προσποιησάμενος, ὅπερ που καὶ αὐτὸς ἐν τῇ βουλῇ ὡμολόγησε, καὶ πολὺν μὲν χρόνον τῇ τήθῃ τῇ Λιουίᾳ πολὺν δὲ καὶ τῇ μητρὶ Ἀντωνίᾳ τοῖς τ´ ἀπελευθέροις συνδιαιτηθείς, καὶ προσέτι καὶ ἐν συνουσίαις γυναικῶν πλείοσι γενόμενος, οὐδὲν ἐλευθεροπρεπὲς ἐκέκτητο, ἀλλὰ καίπερ καὶ τῶν Ῥωμαίων ἁπάντων καὶ τῶν ὑπηκόων αὐτῶν κρατῶν ἐδεδούλωτο. ἐπετίθεντο δ´ αὐτῷ ἔν τε τοῖς πότοις μάλιστα καὶ ἐν ταῖς μίξεσι· πάνυ γὰρ ἀπλήστως ἀμφοτέροις σφίσι προσέκειτο, καὶ ἦν ἐν τῷ καιρῷ τούτῳ εὐαλωτότατος. πρὸς δὲ καὶ δειλίαν εἶχεν, ὑφ´ ἧς πολλάκις ἐκπληττόμενος οὐδὲν τῶν προσηκόντων ἐξελογίζετο. καὶ αὐτοῦ καὶ τοῦτο προσλαμβάνοντες οὐκ ἐλάχιστα κατειργάζοντο· {καὶ} ἐκεῖνόν τε γὰρ ἐκφοβοῦντες ἐξεκαρποῦντο, καὶ τοῖς ἄλλοις τοσοῦτον δέος ἐνέβαλλον ὥσθ´, ἵνα συλλαβὼν εἴπω, πολλοὶ ἐπὶ δεῖπνον ἐν τῇ αὐτῇ ἡμέρᾳ ὑπό τε τοῦ Κλαυδίου καὶ ὑπ´ αὐτῶν καλούμενοι τὸν μὲν ὡς καὶ κατ´ ἄλλο τι παρίεντο, πρὸς δὲ ἐκείνους ἐφοίτων.

Traduction française :

[60,2] C'est ainsi que Claude Tibère Néron Germanicus, fils de Drusus fils de Livie, parvint à l'empire, bien qu'auparavant il n'eût exercé absolument aucune charge, sinon, une seule fois, celle de consul; il était alors âgé de cinquante ans. Son esprit n'était pas sans distinction: il s'était exercé aux lettres assez pour avoir composé des mémoires; mais son corps était tellement maladif, qu'il avait un tremblement dans la tête et dans les mains. Aussi sa voix manquait-elle de fermeté, et, quand il apportait au sénat quelque projet, ce n'était pas toujours lui qui le lisait; presque toujours, dans les premiers temps, il en faisait, même lorsqu'il était présent, communication par le questeur. Tout ce qu'il lisait lui-même, il le prononçait assis. Il fut le premier des Romains qui fit usage d'une chaise couverte; depuis lui, non seulement les empereurs, mais nous aussi, lorsque nous avons passé par le consulat, nous avons une chaise; auparavant, Auguste et Tibère, ainsi que quelques autres, se faisaient porter parfois dans des litières semblables à celles dont les femmes se servent encore communément aujourd'hui. Néanmoins, ce ne furent pas tant ces infirmités que ses affranchis et les femmes avec qui il eut commerce, qui lui firent tort. Parmi ceux de sa famille, nul ne fut plus que lui dominé d'une façon aussi manifeste par les esclaves et par les femmes; car ayant été, dès son enfance, sujet aux maladies et d'une timidité extrême, affectant pour cette raison, comme il l'avoua lui-même un jour dans le sénat, une sottise plus grande que celle qu'il avait réellement, longtemps dans la compagnie de son aïeule Livie, de sa mère Antonia et des affranchis, et, de plus, ayant eu des relations avec beaucoup de femmes, il n'y eut chez lui aucun sentiment libéral ; et, bien qu'il fùt maître de l'empire romain et de ses sujets, il n'en fut pas moins esclave. C'était surtout par les plaisirs de la table et de l'amour qu'on l'attaquait, car il avait pour les deux une passion insatiable, et, dans ces occasions, il était très facile à circonvenir. En outre, il était d'une faiblesse de coeur qui, souvent, le saisissait si vivement, qu'il ne raisonnait plus. C'était par ce moyen que ceux qui s'étaient emparés de son esprit accomplissaient beaucoup de choses ; ils l'effrayaient pour profiter de sa peur, et ils inspiraient aux autres tant de crainte, que, pour tout dire en un mot, bien des gens invités à souper, le même jour à la fois, et par Claude et par ses ministres, négligeaient l'invitation de l'empereur, comme chose indifférente, et se rendaient à celle des autres.





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Dernière mise à jour : 3/07/2006