Texte grec :
[60,22] μαθοῦσα δ´ ἡ γερουσία τὰ κατειργασμένα Βρεττανικόν τε αὐτὸν
ἐπεκάλεσε καὶ τὰ ἐπινίκια αὐτῷ πέμψαι ἔδωκε. πανήγυρίν τε ἐτησίαν καὶ
ἁψῖδας τροπαιοφόρους, τὴν μὲν ἐν τῇ πόλει τὴν δὲ ἐν τῇ Γαλατίᾳ,
ὅθεν ἐς τὴν Βρεττανίαν ἐξαναχθεὶς ἐπεραιώθη, γενέσθαι ἐψηφίσαντο·
τῷ τε υἱεῖ αὐτοῦ τὴν αὐτὴν ἐπωνυμίαν ἐπέθεσαν, ὥστε καὶ
κυρίως τρόπον τινὰ Βρεττανικὸν αὐτὸν ὀνομασθῆναι, καὶ τῇ Μεσσαλίνῃ
τὴν προεδρίαν ἣν καὶ ἡ Λιουία ἐσχήκει καὶ τὸ καρπέντῳ χρῆσθαι ἔδοσαν.
ἐκείνους μὲν δὴ τούτοις ἐτίμησαν, τῇ δὲ δὴ τοῦ Γαΐου μνήμῃ
ἀχθόμενοι τὸ νόμισμα τὸ χαλκοῦν πᾶν, ὅσον τὴν εἰκόνα αὐτοῦ
ἐντετυπωμένην εἶχε, συγχωνευθῆναι ἔγνωσαν. καὶ ἐπράχθη μὲν
τοῦτο, οὐ μέντοι καὶ ἐς βέλτιόν τι ὁ χαλκὸς ἐχώρησεν, ἀλλ´ ἀνδριάντας
ἀπ´ αὐτοῦ ἡ Μεσσαλῖνα τοῦ Μνηστῆρος τοῦ ὀρχηστοῦ
ἐποιήσατο. ἐπεὶ γὰρ τῷ Γαΐῳ ποτὲ ἐκεῖνος ἐκέχρητο, χάριν τινὰ
αὐτῷ ταύτην τῆς πρὸς ἑαυτὴν συνουσίας κατέθετο. σφόδρα γὰρ
ἤρα, καὶ ἐπεί γε μηδένα τρόπον μήθ´ ὑπισχνουμένη τι μήτε ἐκφοβοῦσα
αὐτὸν συγγενέσθαι αὐτῇ ἀναπεῖσαι ἐδύνατο, διελέχθη τῷ
ἀνδρί, ἀξιοῦσα αὐτὸν πειθαρχεῖν οἱ ἀναγκασθῆναι ὡς καὶ ἐπ´ ἄλλο
τι αὐτοῦ δεομένη· καὶ οὕτως εἰπόντος αὐτῷ τοῦ Κλαυδίου πάνθ´
ὅσα ἂν προστάττηται ὑπὸ τῆς Μεσσαλίνης ποιεῖν, συνῆν αὐτῇ ὡς
καὶ τοῦθ´ ὑπ´ ἐκείνου κεκελευσμένος. τὸ δ´ αὐτὸ τοῦτο καὶ πρὸς
ἄλλους συχνοὺς ἔπραττεν· ὡς γὰρ εἰδότος τε τοῦ Κλαυδίου τὰ γιγνόμενα
καὶ συγχωροῦντός οἱ ἀκολασταίνειν ἐμοιχεύετο.
τῆς μὲν οὖν Βρεττανίας οὕτω τότε ἑάλω τινά·
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Traduction française :
[60,22] Le sénat, lorsqu'il connut les succès remportés
en Bretagne, donna à Claude le surnom de Britannicus,
et lui décerna le triomphe. Il décréta, en outre,
des jeux annuels, l'érection de deux arcs de triomphe,
l'un à Rome, l'autre dans la Gaule, à l'endroit où il s'était
embarqué pour passer en Bretagne; il décora son
fils du même surnom, en sorte que le nom de Britannicus
devint, pour ainsi dire, véritablement celui de l'enfant.
Messaline eut la préséance, qu'avait eue autrefois
Livie, et l'autorisation de faire usage d'un char. Tels
furent les honneurs que le sénat rendit aux princes ; de
plus, la mémoire de Caius lui étant odieuse, il ordonna
que toutes les monnaies d'airain frappées à son image
seraient fondues. La mesure fut exécutée, mais l'airain
ne fut pas mieux employé, car Messaline en fit faire des
statues du danseur Mnester. Ce Mnester avait été autrefois
le familier de Caius, et Messaline lui témoignait
ainsi la reconnaissance de ses rapports avec elle. Car
elle était vivement éprise de ce danseur, et, comme elle
ne pouvait en aucune façon, ni par promesses, ni par
menaces, le faire consentir à ses désirs, elle s'adressa à
son mari, le priant de forcer Mnester à lui obéir, comme
si elle avait eu besoin de lui pour un service d'un autre
genre : Claude lui ayant dit alors de faire tout ce qui lui
serait commandé par Messaline, Mnester entra en commerce
avec elle, comme si cela eût été compris dans
l'ordre de l'empereur. Elle fit la même chose à l'égard
de beaucoup d'autres ; car elle commettait des adultères,
comme si Claude avait connaissance de ce qui se passait,
et lui avait permis de se plonger dans la débauche.
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