Texte grec :
[60,28] οὐ μὴν ἀλλὰ ταῦτα μὲν καὶ πάνυ τοῦ Κλαυδίου ἐπῄνουν, καὶ
νὴ Δία καὶ ἐκεῖνο ὅτι ἐντυχόντος τινὸς τοῖς δημάρχοις κατὰ τοῦ
ἐξελευθερώσαντος αὐτόν, καὶ ὑπηρέτην ἐπ´ αὐτὸν αἰτήσαντος καὶ
λαβόντος, ἠγανάκτησε, καὶ ἐκεῖνόν τε καὶ τοὺς συνεξετασθέντας
αὐτῷ ἐκόλασε, καὶ προσέτι καὶ ἀπηγόρευσε μηδὲ τοῖς οὕτω κατὰ
τῶν δεσποτευσάντων αὐτῶν βοηθεῖν, εἰ δὲ μή, στέρεσθαι τοῦ δίκην
αὐτοὺς ἑτέροις λαγχάνειν. δουλεύοντα μέντοι αὐτὸν τῇ τε γυναικὶ
καὶ τοῖς ἀπελευθέροις ὁρῶντες ἤσχαλλον, ἄλλως τε καὶ ἐπειδὴ
σπουδασάντων ποτὲ τῶν τε ἄλλων καὶ αὐτοῦ τοῦ Κλαυδίου τὸν
Σαβῖνον τὸν τῶν Κελτῶν ἐπὶ τοῦ Γαΐου ἄρξαντα ἐν μονομαχίᾳ
τινὶ ἀποκτεῖναι, ἡ Μεσσαλῖνα ἔσωσε· καὶ γὰρ ἐκείνῳ ἐπλησίαζε.
τοῦτό τε οὖν αὐτοὺς ἠνία, καὶ ὅτι τὸν Μνηστῆρα ἀποσπάσασα
ἀπὸ τοῦ θεάτρου εἶχε, καὶ ὁπότε γε λόγος τις ἐν τῷ δήμῳ περὶ
αὐτοῦ ὅτι μὴ ὀρχοῖτο γίγνοιτο, θαῦμά τε ὁ Κλαύδιος ἐποιεῖτο καὶ
ἀπελογεῖτο τά τε ἄλλα καὶ ὀμνὺς ὅτι μὴ συνείη αὐτῷ. πιστεύοντες
γὰρ ὄντως ἀγνοεῖν αὐτὸν τὰ γιγνόμενα, ἐλυποῦντο μὲν ὅτι μόνος
οὐκ ἠπίστατο τὰ ἐν τῷ βασιλείῳ δρώμενα, ὅσα καὶ ἐς τοὺς πολεμίους
ἤδη διεπεφοιτήκει, οὐ μὴν καὶ ἐξελέγχειν αὐτὰ ἤθελον, τὸ
μέν τι τὴν Μεσσαλῖναν αἰδούμενοι, τὸ δὲ καὶ τοῦ Μνηστῆρος φειδόμενοι·
ὅσον γὰρ ἐκείνῃ διὰ τὸ κάλλος, τοσοῦτον τῷ δήμῳ διὰ
τὴν τέχνην ἤρεσκεν. οὕτω γάρ που δεινὸς σοφιστὴς ἐν τῇ ὀρχήσει
ἦν ὥστε τοῦ ὁμίλου μεγάλῃ ποτὲ σπουδῇ δρᾶμά τι αὐτὸν ἐπιβόητον
ὀρχήσασθαι δεομένου, παρακῦψαί τε ἐκ τῆς σκηνῆς καὶ
εἰπεῖν ὅτι "οὐ δύναμαι τοῦτο ποιῆσαι· τῷ γὰρ Ὀρέστῃ συγκεκοίμημαι".
ὁ δ´ οὖν Κλαύδιος ταῦτά τε οὕτως ἔπραττε, καὶ ἐπειδὴ πλῆθός
τε δικῶν ἀμύθητον ἦν καὶ οὐκ ἀπήντων ἐπ´ αὐτὰς οἵ τι προσδοκῶντες
ἐλαττωθήσεσθαι, προεῖπε διὰ προγράμματος ὅτι καὶ κατὰ
ἀπόντων αὐτῶν ἐντὸς ῥητῆς τινος ἡμέρας δικάσει, καὶ ἐνεπέδωσε τοῦτο.
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Traduction française :
[60,28] Claude obtint pour cet acte des éloges sans réserve,
et aussi, par Jupiter! parce qu'un affranchi ayant,
non content de citer devant les tribuns du peuple le patron
qui lui avait donné la liberté, demandé et obtenu
l'assistance d'un licteur, il s'en montra indigné, punit
l'affranchi et ceux qui lui avaient prêté leur concours, et
défendit que, par la suite, personne prêtât aide à des affranchis
qui présenteraient pareilles requêtes contre leurs
anciens maîtres, sous peine d'être privé à jamais du droit
d'intenter une accusation. On n'en était pas moins chagrin
de le voir esclave de sa femme et de ses affranchis,
surtout depuis le jour où plusieurs citoyens, et Claude lui-même,
ayant cherché à faire périr, dans un combat de
gladiateurs, Sabinus, gouverneur de la Gaule sous Caius,
Messaline lui avait sauvé la vie; Sabinus, en effet, était
son amant. Les Romains étaient affligés de cela, et aussi
de ce que Messaline retenait près d'elle Mnester, qu'elle
avait enlevé au théâtre, et parce que, toutes les fois que
le peuple parlait des motifs qui empêchaient Mnester
de danser, Claude en témoignait sa surprise et protestait
avec serment, entre autres choses, qu'il n'avait pas
de relations avec lui. Comme on croyait qu'il n'avait
réellement pas connaissance de ce qui se passait, on était
peiné qu'il fût le seul à ignorer les désordres de la maison
impériale, désordres dont le bruit s'était déjà répandu
jusque chez les ennemis; mais on ne voulait pas l'en
avertir, par respect pour Messaline, et par crainte de
nuire à Mnester, qui, s'il était agréable à Messaline pour
sa beauté, ne l'était pas moins au peuple pour son talent.
En effet, il était si habile danseur, qu'un jour, les
spectateurs l'ayant prié avec de grandes instances de
danser une pièce célèbre, il les regarda de la scène et
répondit : « Je ne saurais, car j'ai couché avec Oreste. »
Tels étaient donc les actes de Claude ; de plus, comme
le nombre des procès était infini, et que ceux qui craignaient
de succomber ne se rendaient pas à l'appel de
leur cause, il avertit par un édit les parties intéressées
que, passé un certain jour, qu'il fixa, il statuerait sur
elles, même en leur absence, et il tint parole.
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