HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LX

γενομένην



Texte grec :

[60,19] ἐν μὲν δὴ τῇ πόλει ταῦτ´ ἐγίγνετο, κατὰ δὲ τὸν αὐτὸν τοῦτον χρόνον Αὖλος Πλαύτιος βουλευτὴς λογιμώτατος ἐς τὴν Βρεττανίαν ἐστράτευσε· Βέρικος γάρ τις ἐκπεσὼν ἐκ τῆς νήσου κατὰ στάσιν ἔπεισε τὸν Κλαύδιον δύναμιν ἐς αὐτὴν πέμψαι. καὶ οὕτως ὁ Πλαύτιος στρατηγήσας τὸ μὲν στράτευμα χαλεπῶς ἐκ τῆς Γαλατίας ἐξήγαγεν· ὡς γὰρ ἔξω τῆς οἰκουμένης στρατεύσοντες ἠγανάκτουν, καὶ οὐ πρότερόν γε αὐτῷ ἐπείσθησαν πρὶν τὸν Νάρκισσον ὑπὸ τοῦ Κλαυδίου πεμφθέντα ἀναβῆναί τε ἐπὶ τὸ τοῦ Πλαυτίου βῆμα καὶ δημηγορῆσαί τι ἐθελῆσαι τότε γὰρ πολλῷ που μᾶλλον ἐπ´ αὐτῷ ἀχθεσθέντες οὔτε τι ἐκείνῳ εἰπεῖν ἐπέτρεψαν, συμβοήσαντες ἐξαίφνης τοῦτο δὴ τὸ θρυλούμενον "ἰὼ σατουρνάλια," ἐπειδήπερ ἐν τοῖς Κρονίοις οἱ δοῦλοι τὸ τῶν δεσποτῶν σχῆμα μεταλαμβάνοντες ἑορτάζουσι, καὶ τῷ Πλαυτίῳ εὐθὺς ἑκούσιοι συνέσποντο. τὴν μὲν οὖν ὁρμὴν χρονίαν διὰ ταῦτ´ ἐποιήσαντο, τριχῇ δὲ δὴ νεμηθέντες ὅπως μὴ καθ´ ἓν περαιούμενοι κωλυθῶσί ποι προσσχεῖν, κἀν τῷ διάπλῳ τὸ μέν τι δυσφορήσαντες ἐπειδὴ ἐπαλινδρόμησαν, τὸ δὲ ἀναθαρσήσαντες ὅτι λαμπὰς ἀπὸ τῶν ἀνατολῶν ἀρθεῖσα πρὸς τὰς δυσμὰς ᾗπερ ἔπλεον διέδραμε, κατῆραν ἐς τὴν νῆσον μηδενός σφισιν ἐναντιωθέντος· οἱ γὰρ Βρεττανοὶ μὴ προσδοκήσαντες αὐτοὺς δι´ ἅπερ ἐπυνθάνοντο ἥξειν, οὐ προσυνελέγησαν. οὐ μὴν οὐδὲ τότε ἐς χεῖρας αὐτοῖς ἦλθον, ἀλλ´ ἔς τε τὰ ἕλη καὶ ἐς τὰς ὕλας κατέφυγον, ἐλπίσαντές σφας ἄλλως κατατρίψειν, ὥσθ´, ὅπερ ἐπὶ τοῦ Καίσαρος τοῦ Ἰουλίου ἐγεγόνει, διὰ κενῆς αὐτοὺς ἀναπλεῦσαι.

Traduction française :

[60,19] Voilà ce qui se passait à Rome. Dans le même temps, Aulus Plautius, sénateur distingué, fit une expédition en Bretagne : un certain Béricus, chassé de l'île par une sédition, avait persuadé à Claude d'y envoyer une armée. Plautius eut peine, pour cette expédition, à emmener ses troupes de la Gaule : les soldats, persuadés qu'ils allaient combattre hors du monde habitable, s'irritèrent et refusèrent d'obéir, jusqu'au moment où Narcisse, envoyé par Claude, voulut monter sur le tribunal de Plautius et les haranguer; alors, irrités bien plus encore de cette prétention, ils l'empêchèrent de parler, en poussant subitement et tous ensemble le fameux cri « Io ! Saturnales », attendu qu'au temps des Saturnales, les esclaves, pour célébrer la fête, changent de rôles avec leurs maîtres ; et aussitôt ils suivirent volontairement Plautius. Ils partirent donc, après un long retard causé par cette mutinerie, partagés en trois corps, de peur d'être repoussés s'ils tentaient d'aborder sur un seul point. Incommodés par le roulis dans la traversée, mais ayant repris courage à la vue d'un flambeau qui courut, dans le ciel, de l'Orient à l'Occident, dans le sens de leur navigation, ils débarquèrent dans l'île sans obstacle, attendu que les Bretons, à cause de ce qu'ils avaient appris, ne croyant pas à la venue des Romains, n'avaient pas réuni leurs troupes. Cependant, même alors, ils n'en vinrent pas aux mains, mais ils se réfugièrent dans les marécages et les forêts, espérant fatiguer l'ennemi par ces vains retards, au point de le forcer, comme cela était arrivé sous Jules César, à s'en retourner sans avoir obtenu aucun résultat.





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Dernière mise à jour : 3/07/2006