HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LX

γενομένην



Texte grec :

[60,16] ἄνδρες τε οὖν ἐν τούτῳ πολλοὶ καὶ γυναῖκες, καὶ ἐν αὐτῷ γε εἰσὶν αἳ τῷ δεσμωτηρίῳ, ἐκολάσθησαν. μέλλουσαί τε ἀποθνήσκειν ἐπὶ βῆμα καὶ αὐταὶ ἀνήγοντο δεδεμέναι ὥσπερ αἰχμάλωτοι, καὶ τὰ σώματα καὶ ἐκείνων ἐς τοὺς ἀναβασμοὺς ἐρριπτεῖτο· τῶν γὰρ ἔξω που θανατωθέντων αἱ κεφαλαὶ μόναι ἐνταῦθα προετίθεντο. ἤδη δ´ οὖν τινες καὶ τῶν πάνυ ὑπαιτίων, οἱ μὲν χάρισιν οἱ δὲ καὶ χρήμασιν, ὑπό τε τῆς Μεσσαλίνης καὶ ὑπὸ τῶν περὶ τὸν Νάρκισσον Καισαρείων περιεγένοντο. καὶ οἵ γε παῖδες τῶν ἀπολλυμένων τὴν μὲν ἄδειαν πάντες, εἰσὶ δὲ οἳ καὶ χρήματα ἐλάμβανον. ἐκρίνοντο δὲ ἐν τῷ συνεδρίῳ, τοῦ τε Κλαυδίου καὶ τῶν ἐπάρχων τῶν τε ἐξελευθέρων αὐτοῦ παρόντων· τὴν μὲν γὰρ ἐσήγησιν ἐν μέσῳ τῶν ὑπάτων ἐπὶ δίφρου ἀρχικοῦ ἢ καὶ ἐπὶ βάθρου καθήμενος ἐποιεῖτο, μετὰ δὲ τοῦτο αὐτός τε ἐπὶ τὴν συνήθη ἕδραν μετήρχετο, καὶ ἐκείνοις οἱ δίφροι ἐτίθεντο. καὶ ταῦτα μὲν καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων τῶν μεγίστων ὁμοίως ἐγίγνετο· τότε δὲ Γάλαισός τις ἀπελεύθερος τοῦ Καμίλλου πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα ἐσαχθεὶς ἐς τὸ βουλευτήριον ἐπαρρησιάσατο, ἓν δὲ δὴ καὶ τόδε μνήμης ἄξιον. τοῦ γὰρ Ναρκίσσου παρελθόντος ἐς τὸ μέσον καὶ εἰπόντος αὐτῷ "τί ἂν ἐποίησας, Γάλαισε, εἰ Κάμιλλος ἐμεμοναρχήκει;" ἀπεκρίνατο ὅτι "εἱστήκειν ἂν ὄπισθεν αὐτοῦ καὶ ἐσιώπων." αὐτός τε οὖν ἐπὶ τούτῳ καὶ Ἀρρία αὖ ἐφ´ ἑτέρῳ ὀνομαστοὶ ἐγένοντο. αὕτη γὰρ γυνὴ Καικίνου Παίτου οὖσα οὔτ´ ἠθέλησε θανατωθέντος αὐτοῦ ζῆσαι, καίπερ καὶ ἐν τιμῇ τινι εἶναι δυναμένη (τῇ γὰρ Μεσσαλίνῃ σφόδρα ᾠκείωτο), καὶ προσέτι καὶ τὸν ἄνδρα ἀποδειλιῶντα ἐπέρρωσε· τὸ γὰρ ξίφος λαβοῦσα ἑαυτήν τε ἔτρωσε, καὶ ἐκείνῳ ὤρεξεν εἰποῦσα "ἰδού, Παῖτε, οὐκ ἀλγῶ." καὶ οἱ μὲν ἐπῃνοῦντο· ἤδη γὰρ ὑπὸ τῆς συνεχείας τῶν κακῶν ἐς τοῦτο τὰ πράγματα προεληλύθει ὥστ´ ἀρετὴν μηκέτ´ ἄλλο μηδὲν ἢ τὸ γενναίως ἀποθανεῖν νομίζεσθαι· Κλαύδιος δὲ οὕτω που πρὸς τὴν τιμωρίαν τήν τε ἐκείνων καὶ τὴν τῶν ἄλλων ἔσχεν ὥστε καὶ σύνθημα τοῖς στρατιώταις τὸ ἔπος τοῦτο συνεχῶς διδόναι, τὸ ὅτι χρὴ ἄνδρα ἀπαμύνασθαι ὅτε τις πρότερος χαλεπήνῃ. καὶ ἄλλα δὲ πολλὰ καὶ πρὸς ἐκείνους καὶ πρὸς τὴν βουλὴν τοιουτότροπα ἑλληνιστὶ παρεφθέγγετο, ὥστε καὶ γέλωτα παρὰ τοῖς δυναμένοις ἔστιν ἃ αὐτῶν συνεῖναι ὀφλισκάνειν. τότε μὲν δὴ ταῦτά τε ἐγένετο, καὶ οἱ δήμαρχοι τελευτήσαντός σφων ἑνὸς αὐτοὶ τὴν γερουσίαν ἐς τὸ τὸν δημαρχήσοντα ἀντικαταστῆσαι, καίτοι τῶν ὑπάτων παρόντων, ἤθροισαν.

Traduction française :

[60,16] Beaucoup d'hommes et de femmes, quelques-unes dans la prison même, furent, en cette circonstance, livrés au supplice. Les femmes condamnées à mourir étaient amenées au tribunal chargées de chaînes comme des captives, et leurs corps, à elles aussi, étaient précipités aux Gémonies ; car les têtes seules de ceux qui étaient mis à mort hors de la prison étaient exposées en cet endroit. Néanmoins quelques-uns des plus coupables échappèrent par faveur et par argent, grâce à l'intervention de Messaline et des Césariens qui entouraient Narcisse. Aucun des enfants de ceux qui périrent ne furent inquiétés, quelques-uns même eurent les biens de leurs pères. Les informations avaient lieu dans l'assemblée du sénat, en présence de Claude, des préfets du prétoire et des affranchis du prince. Claude faisait lui-même le rapport, assis au milieu des consuls, sur la chaise curule ou sur le banc des tribuns ; après quoi, il retournait à sa place ordinaire, et on plaçait des siéges pour ces magistrats aussi. Ces formalités s'observaient également dans les affaires les plus importantes; mais alors un certain Galèse, affranchi de Camillus, ayant été amené dans le sénat, fit entendre, entre autres paroles libres, celle-ci qui mérite d'être rapportée. Narcisse s'étant avancé au milieu de l'assemblée et lui ayant demandé : « Qu'aurais-tu fait, Galèse, si Camillus eût régné? » - « Je me serais, répondit celui-ci, tenu debout derrière lui en silence. » Galèse par ce mot, Arria par un autre, ont rendu leur nom célèbre. Arria, femme de Cæcina Poetus, ne voulut pas survivre à son mari condamné à mort, bien qu'elle pût, en le faisant, jouir d'une certaine considération (elle était, en effet, grande amie de Messaline); bien plus, le voyant trembler, elle le rassura : saisisissant l'épée de son mari, elle s'en porta un coup, puis elle la lui présenta en disant : « Tiens, Poetus, cela ne fait pas de mal. On leur donna des éloges; car, par la continuité des maux, on en était venu au point qu'on ne voyait plus la vertu que dans le courage de mourir. Quant à Claude, il avait tellement à coeur leur punition et celle des autres coupables, qu'il donnait sans cesse comme mot d'ordre aux soldats ce vers, « qu'il faut se venger de qui nous a le premier fait une injure. » Il leur faisait aussi, à eux et au sénat, une foule de citations grecques de ce genre, et dont quelques-unes excitaient le rire de ceux qui étaient capables de les comprendre. Voilà ce qui se passait alors; de plus, un des tribuns étant mort, ses collègues, bien que les consuls fussent présents, convoquèrent eux-mêmes le sénat pour lui élire un successeur.





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Dernière mise à jour : 3/07/2006