Texte grec :
[60,4] τά τε τέλη τὰ ἐπὶ τοῦ Γαΐου ἐσαχθέντα, καὶ τἆλλα ὅσα ἐπηγορίαν
τινὰ τῶν πραχθέντων ὑπ´ αὐτοῦ εἶχε, κατέλυσε μέν, οὐκ ἀθρόα δέ,
ἀλλ´ ὡς ἑκάστῳ πῃ προσέτυχε. καὶ τοὺς ἐκπεσόντας ἀδίκως ὑπ´
αὐτοῦ, τούς τε ἄλλους καὶ τὰς ἀδελφάς, τήν τε Ἀγριππῖναν καὶ τὴν
Ἰουλίαν, καταγαγὼν τὰς οὐσίας σφίσιν ἀπέδωκεν. τῶν τε ἐκ τοῦ
οἰκήματος (πλεῖστοι δὲ ἐδέδεντο) τοὺς μὲν ἐπ´ ἀσεβείᾳ τοιούτοις
τέ τισιν ἑτέροις ἐγκλήμασιν ἐμπεπτωκότας ἀπήλλαξε, τοὺς δ´
ὄντως ἀδικοῦντας ἐκόλασε. σφόδρα γὰρ ἀκριβῶς σφας ἐξήτασεν,
ὅπως μήθ´ οἱ κακουργήσαντές τι διὰ τοὺς συκοφαντουμένους ἀφεθῶσι,
μήθ´ οὗτοι δι´ ἐκείνους παραπόλωνται. καὶ καθ´ ἑκάστην
γε ὡς εἰπεῖν ἡμέραν, ἤτοι μετὰ πάσης τῆς γερουσίας ἢ καὶ ἰδίᾳ,
τὸ μὲν πλεῖστον ἐν τῇ ἀγορᾷ, ἤδη δὲ καὶ ἄλλοθι, ἐπὶ βήματος
ἐδίκαζε· καὶ γὰρ τὸ κατὰ τοὺς συνέδρους, ἐκλειφθὲν ἐξ οὗ ὁ Τιβέριος
ἐς τὴν νῆσον ἐξεχώρησεν, ἀνενεώσατο. πολλάκις δὲ καὶ τοῖς
ὑπάτοις τοῖς τε στρατηγοῖς, καὶ μάλιστα τοῖς τὴν διοίκησιν ἔχουσι,
συνεξητάζετο, καὶ ὀλίγα παντελῶς τοῖς ἄλλοις δικαστηρίοις ἐπέτρεπε.
τά τε φάρμακα ἃ πολλὰ ἐν τοῦ Γαΐου εὑρέθη, καὶ τὰ
βιβλία τὰ τοῦ Πρωτογένους, ὃν καὶ ἀπέκτεινε, τά τε γράμματα ἃ
ἐπλάσσετο μὲν ὁ Γάιος κεκαυκέναι εὑρέθη δὲ ἐν τῷ βασιλικῷ ὄντα,
τοῖς τε βουλευταῖς ἐπέδειξε, καὶ ἔδωκε καὶ αὐτοῖς ἐκείνοις
τοῖς τε γράψασιν αὐτὰ καὶ καθ´ ὧν ἐγέγραπτο ἀναγνῶναι, καὶ
μετὰ τοῦτο κατέφλεξε. τῆς τε γερουσίας ἀτιμῶσαι τὸν Γάιον ἐθελησάσης
ψηφισθῆναι μὲν αὐτὸς ἐκώλυσεν, ἰδίᾳ δὲ τὰς εἰκόνας
αὐτοῦ νυκτὸς ἁπάσας ἠφάνισε. καὶ διὰ ταῦτα τὸ μὲν ὄνομα αὐτοῦ
οὐκ ἔστιν ἐν τῷ καταλόγῳ τῶν αὐτοκρατόρων ὧν μνήμην ἐπί
τε τοῖς ὅρκοις καὶ ἐπὶ ταῖς εὐχαῖς ποιούμεθα, ὥσπερ οὐδὲ τὸ
τοῦ Τιβερίου, οὐ μέντοι καὶ ἐκ δόγματος ἀτιμίαν οὐδέτερός σφων ὦφλε.
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Traduction française :
[60,4] Il abolit les impôts établis sous le règne de Caius et
rapporta celles des mesures prises par ce prince qui méritaient
le blâme, sans toutefois le faire d'un seul coup,
mais selon que l'occasion se présenta pour chacune d'elles.
Il rappela les citoyens injustement exilés par son prédécesseur,
ainsi qu'Agrippine et Julie, soeurs de Caius, à
qui il rendit leurs biens. Parmi les citoyens jetés en
prison (beaucoup étaient dans les fers), il fit relâcher
ceux qui étaient accusés de lèse-majesté ou d'autres
crimes de ce genre et punir ceux qui étaient véritablement
coupables : il porta, en effet, une attention sérieuse
à empêcher que ceux qui avaient commis quelque
crime fussent relâchés parce qu'il y avait des calomniateurs,
ou que les gens calomniés fussent confondus
avec les coupables! Chaque jour, pour ainsi dire, il
rendait la justice, soit en compagnie du sénat entier,
soit en son particulier, la plupart du temps sur le Forum,
quelquefois aussi dans un autre endroit, sur son
tribunal ; car il rétablit l'usage des assesseurs, usage
tombé en désuétude depuis la retraite de Tibère dans
son île. Souvent aussi il examinait les causes de concert
avec les consuls et avec les préteurs, surtout avec ceux
qui étaient chargés de l'administration du trésor public,
et il en confiait fort peu aux autres tribunaux. Les nombreux
poisons trouvés dans les coffres de Caius, les livres
de Protogène, qu'il fit mettre à mort, les lettres que
Caius feignait d'avoir brùlées et qui furent retrouvées
dans la demeure impériale, Claude les montra aux sénateurs,
les donna à lire tant à ceux qui les avaient écrites
qu'à ceux contre qui elles étaient écrites, et ensuite
les livra aux flammes. Cependant, lorsque le sénat voulut
noter Caius d'infamie, Claude s'opposa au décret,
et, la nuit, il fit, en son privé nom, disparaître toutes
les statues de ce prince. C'est pour cela que le nom de
Caius, non plus que celui de Tibère, ne se trouve dans la
liste des empereurs dont nous faisons mention soit dans
nos serments soit dans nos prières; néanmoins ni l'un
ni l'autre n'ont été notés d'infamie.
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