HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIX

αὐτῷ



Texte grec :

[59,3] τῷ δ´ αὐτῷ τούτῳ τρόπῳ καὶ ἐς τἆλλα πάντα ὡς εἰπεῖν ἐχρῆτο. δημοκρατικώτατός τε γὰρ εἶναι τὰ πρῶτα δόξας, ὥστε μήτε τῷ δήμῳ ἢ τῇ γε βουλῇ γράψαι τι μήτε τῶν ὀνομάτων τῶν ἀρχικῶν προσθέσθαι τι, μοναρχικώτατος ἐγένετο, ὥστε πάντα ὅσα ὁ Αὔγουστος ἐν τοσούτῳ τῆς ἀρχῆς χρόνῳ μόλις καὶ καθ´ ἓν ἕκαστον ψηφισθέντα οἱ ἐδέξατο, ὧν ἔνια ὁ Τιβέριος οὐδ´ ὅλως προσήκατο, ἐν μιᾷ ἡμέρᾳ λαβεῖν. πλὴν γὰρ τῆς τοῦ πατρὸς ἐπικλήσεως οὐδὲν ἄλλο ἀνεβάλετο· καὶ ἐκείνην δὲ οὐκ ἐς μακρὰν προσεκτήσατο. μοιχικώτατός τε ἀνδρῶν γεγενημένος, καὶ γυναῖκα μίαν μὲν ἐκδιδομένην ἀνδρὶ ἁρπάσας, ἄλλας δὲ συνοικούσας τισὶν ἀποσπάσας, ἔπειτα αὐτὰς πλὴν μιᾶς ἐμίσησε· πάντως δ´ ἂν καὶ ἐκείνην ἤχθηρεν, εἰ ἐπὶ πλεῖον ἐβεβιώκει. ἔς τε τὴν μητέρα καὶ ἐς τὰς ἀδελφὰς τήν τε τήθην τὴν Ἀντωνίαν πλεῖστα ὅσα εὐσεβῶς ποιήσας· ταύτην τε γὰρ Αὔγουστάν τε εὐθὺς καὶ ἱέρειαν τοῦ Αὐγούστου ἀποδείξας πάντα αὐτῇ καθάπαξ, ὅσα ταῖς ἀειπαρθένοις ὑπάρχει, ἔδωκε, καὶ ταῖς ἀδελφαῖς ταῦτά τε τὰ τῶν ἀειπαρθένων καὶ τὸ τὰς ἱπποδρομίας οἱ ἐν τῇ αὐτῇ προεδρίᾳ συνθεᾶσθαι, τό τε τάς τε εὐχὰς τὰς κατ´ ἔτος ὑπὸ τῶν ἀρχόντων καὶ ὑπὸ τῶν ἱερέων ὑπέρ τε ἑαυτοῦ καὶ ὑπὲρ τοῦ δημοσίου ποιουμένας καὶ τοὺς ὅρκους τοὺς ἐς τὴν ἀρχὴν αὐτοῦ φέροντας καὶ ὑπὲρ ἐκείνων ὁμοίως γίγνεσθαι ἔνειμε· τά τε ὀστᾶ τά τε τῆς μητρὸς καὶ τὰ τῶν ἀδελφῶν τῶν ἀποθανόντων αὐτός τε πλεύσας καὶ αὐτὸς αὐτοχειρίᾳ ἀνελόμενος ἐκόμισε καὶ ἐς τὸ τοῦ Αὐγούστου μνῆμα κατέθετο, τὸ ἱμάτιον τὸ περιπόρφυρον ἐνδὺς καὶ ῥαβδούχοις τισὶν ὥσπερ ἐν ἐπινικίοις κοσμηθείς· τά τε ψηφισθέντα κατ´ αὐτῶν πάντα ἀπήλειψε, καὶ τοὺς ἐπιβουλεύσαντάς σφισι πάντας ἐκόλασε, τούς τε φεύγοντας δι´ αὐτοὺς κατήγαγε— ταῦτ´ οὖν ποιήσας ἀνοσιώτατος ἀνθρώπων καὶ περὶ τὴν τήθην καὶ περὶ τὰς ἀδελφὰς ἐγένετο· ἐκείνην τε γὰρ ἐπιτιμήσασάν τι αὐτῷ ἐς ἀνάγκην ἑκουσίου θανάτου κατέστησε, καὶ τὰς ἀδελφὰς πάσας διαφθείρας ἐς νῆσον τὰς δύο κατέκλεισεν· ἡ γὰρ τρίτη προαπέθανε. τόν τε Τιβέριον αὐτόν, ὃν καὶ πάππον προσωνόμαζε, τῶν αὐτῶν τῷ Αὐγούστῳ τιμῶν παρὰ τῆς βουλῆς τυχεῖν ἀξιώσας, ἔπειτ´ ἐπειδὴ μὴ παραχρῆμα ἐψηφίσθησαν (οὔτε γὰρ τιμῆσαι αὐτὸν ὑπομένοντες οὔτ´ ἀτιμάσαι θαρσοῦντες, ἅτε μηδέπω τὴν τοῦ νεανίσκου γνώμην σαφῶς εἰδότες, ἐς τὴν παρουσίαν αὐτοῦ πάντα ἀνεβάλλοντο), οὐδενὶ ἄλλῳ πλὴν τῇ δημοσίᾳ ταφῇ ἤγηλε, νυκτός τε ἐς τὴν πόλιν τὸ σῶμα αὐτοῦ ἐσαγαγὼν καὶ ἅμα τῇ ἕῳ προθέμενος. ἐποιήσατο μὲν γὰρ καὶ λόγους ἐπ´ αὐτῷ, ἀλλ´ οὔτι γε καὶ ἐκεῖνον οὕτως ἐπαινῶν ὡς τοῦ τε Αὐγούστου καὶ τοῦ Γερμανικοῦ τὸν δῆμον ἀναμιμνήσκων, καὶ ἑαυτὸν αὐτοῖς παρακατατιθέμενος.

Traduction française :

[59,3] Il en usait de même en tout, pour ainsi dire. Après s'être, dans les premiers temps, montré populaire au point de ne rien prescrire au peuple ni au sénat par édit et de ne pas se donner les titres ordinaires aux princes, ses manières devinrent monarchiques au point que certains titres qu'Auguste, pendant un si long règne, n'avait acceptés qu'avec peine, et qui ne lui avaient été décernés qu'un à un par décrets successifs, titres dont Tibère refusa même complètement quelques-uns, il les prit tous en un seul jour. Il ne différa que pour celui de Père de la patrie, et encore ne tarda-t-il pas à se l'attribuer aussi. Le plus porté des hommes aux plaisirs de l'amour, il prit en haine une femme qu'il avait ravie à son fiancé et d'autres qu'il avait arrachées des bras de leurs maris, une seule exceptée qui, elle aussi, eût infailliblement éprouvé son aversion s'il eût vécu plus longtemps. Après des marques d'une piété sans borne envers sa mère, ses soeurs et son aïeule Antonia (après l'avoir proclamée Augusta et prêtresse d'Auguste, il lui décerna en une seule fois tous les privilèges des Vestales); quant à ses soeurs , il décida qu'elles auraient ces mêmes priviléges des Vestales, que, dans les jeux du cirque, elles occuperaient une place pareille à la sienne, qu'elles seraient comprises dans les voeux exprimés chaque année par les magistrats et par les pontifes, pour le salut du prince et du peuple, et que les serments prêtés pour le maintien de son pouvoir auraient lieu également pour leur prospérité ; il traversa la mer pour recueillir lui-même de sa propre main les ossements de sa mère et de ses frères morts, les rapporta à Rome et les déposa dans le monument d'Auguste, revêtu de la toge prétexte et entouré de licteurs comme dans une cérémonie triomphale. Il annula tous les décrets portés contre eux, punit tous ceux qui leur avaient voulu du mal, et rappela ceux qui avaient été exilés à leur sujet; après une telle conduite, il devint le plus impie des hommes envers son aïeule et envers ses soeurs : il réduisit son aïeule, qui lui avait adressé certains reproches, à la nécessité de se donner volontairement la mort, et relégua, après les avoir toutes déshonorées, deux de ses soeurs dans une île; la troisième mourut auparavant. Il avait demandé au sénat pour Tibère, qu'il appelait son aïeul, les distinctions accordées à Auguste; comme elles ne furent pas immédiatement décrétées (les sénateurs, en effet, ne supportant pas de conférer des honneurs à Tibère et n'osant pas le noter d'infamie, attendu qu'ils ne connaissaient pas bien encore le caractère du jeune prince, différaient tout jusqu'à son arrivée), il se contenta de lui décerner l'honneur d'une sépulture aux frais de l'État, et, rapportant de nuit le corps à Rome, l'exposa, le matin, aux regards du public. Il prononça son oraison funèbre, de manière à faire moins l'éloge du défunt qu'à rappeler au peuple le souvenir d'Auguste et celui de Germanicus, et à se comparer lui-même à eux.





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Dernière mise à jour : 27/06/2006