HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIX

ἔς



Texte grec :

[59,22] οὐ μέντοι καὶ περιεποιεῖτό τι, ἀλλ´ ἔς τε τἆλλα ἐδαπάνα ὥσπερ εἰώθει (καὶ γὰρ θέας τινὰς ἐν τῷ Λουγδούνῳ ἐπετέλεσε), καὶ ἐς τὰ στρατεύματα· εἴκοσι γάρ, ὡς δέ τινές φασι, πέντε καὶ εἴκοσι μυριάδας στρατιωτῶν ἤθροισε. καὶ ὑπ´ αὐτῶν ἑπτάκις αὐτοκράτωρ, ὥς που καὶ ἔδοξεν αὐτῷ, μήτε μάχην τινὰ νικήσας μήτε πολέμιόν τινα ἀποκτείνας ἐπωνομάσθη. ἐκείνων μὲν γὰρ ὀλίγους ποτὲ ἀπάτῃ τινὶ συλλαβὼν ἔδησε, τοῦ δὲ δὴ οἰκείου πολὺ μέρος ἀνάλωσε, τοὺς μὲν καθ´ ἑκάστους κατακόπτων, τοὺς δὲ καὶ ἀθρόους ἅμα πάντας φονεύσας. ἰδὼν γάρ ποτε ὄχλον εἴτε δεσμωτῶν εἴτε καὶ ἄλλων τινῶν, προσέταξε τοῦτο δὴ τὸ λεγόμενον, ἀπὸ τοῦ φαλακροῦ μέχρι τοῦ φαλακροῦ πάντας αὐτοὺς σφαγῆναι. κυβεύων δέ ποτε, καὶ μαθὼν ὅτι οὐκ εἴη οἱ ἀργύριον, ᾔτησέ τε τὰς τῶν Γαλατῶν ἀπογραφάς, καὶ ἐξ αὐτῶν τοὺς πλουσιωτάτους θανατωθῆναι κελεύσας ἐπανῆλθέ τε πρὸς τοὺς συγκυβευτὰς καὶ ἔφη ὅτι "ὑμεῖς περὶ ὀλίγων δραχμῶν ἀγωνίζεσθε, ἐγὼ δὲ ἐς μυρίας καὶ πεντακισχιλίας μυριάδας ἤθροισα." καὶ οὗτοι μὲν ἐν οὐδενὶ λόγῳ ἀπώλοντο· ἀμέλει εἷς τις αὐτῶν Ἰούλιος Σακερδὼς ἄλλως μὲν εὖ χρημάτων ἥκων, οὐ μέντοι καὶ ὑπερπλουτῶν ὥστε καὶ ἐπιβουλευθῆναι δι´ αὐτά, ὅμως ἐξ ἐπωνυμίας ἀπεσφάγη· οὕτως ἀκρίτως πάντα ἐγίγνετο. τῶν δὲ ἄλλων τοὺς μὲν πολλοὺς οὐδὲν δέομαι ὀνομαστὶ καταλέγειν, ὧν δὲ δὴ ἡ ἱστορία τὴν μνήμην ἀπαιτεῖ, φράσω. τοῦτο μὲν γὰρ Γαιτούλικον Λέντουλον, τά τε ἄλλα εὐδόκιμον ὄντα καὶ τῆς Γερμανίας δέκα ἔτεσιν ἄρξαντα, ἀπέκτεινεν, ὅτι τοῖς στρατιώταις ᾠκείωτο· τοῦτο δὲ τὸν Λέπιδον ἐκεῖνον τὸν ἐραστὴν τὸν ἐρώμενον, τὸν τῆς Δρουσίλλης ἄνδρα, τὸν καὶ ταῖς ἄλλαις αὐτοῦ ἀδελφαῖς τῇ τε Ἀγριππίνῃ καὶ τῇ Ἰουλίᾳ μετ´ αὐτοῦ ἐκείνου συνόντα, ᾧ πέντε ἔτεσι θᾶσσον τὰς ἀρχὰς παρὰ τοὺς νόμους αἰτῆσαι ἐπέτρεψεν, ὃν καὶ διάδοχον τῆς ἡγεμονίας καταλείψειν ἐπηγγέλλετο, κατεφόνευσε. καὶ τοῖς τε στρατιώταις ἀργύριον ἐπὶ τούτῳ, καθάπερ πολεμίων τινῶν κεκρατηκώς, ἔδωκε, καὶ ξιφίδια τρία τῷ Ἄρει τῷ Τιμωρῷ ἐς τὴν Ῥώμην ἔπεμψε. τάς τε ἀδελφὰς ἐπὶ τῇ συνουσίᾳ αὐτοῦ ἐς τὰς Ποντίας νήσους κατέθετο, πολλὰ περὶ αὐτῶν καὶ ἀσεβῆ καὶ ἀσελγῆ τῷ συνεδρίῳ γράψας· καὶ τῇ γε Ἀγριππίνῃ τὰ ὀστᾶ αὐτοῦ ἐν ὑδρίᾳ ἔδωκε, κελεύσας οἱ ἐν τοῖς κόλποις αὐτὴν διὰ πάσης τῆς ὁδοῦ ἔχουσαν ἐς τὴν Ῥώμην ἀνενεγκεῖν. ἐπειδή τε συχνὰ αὐταῖς δι´ ἐκεῖνον δῆλον ὅτι προεψήφιστο, ἀπηγόρευσε μηδενὶ τῶν συγγενῶν αὐτοῦ μηδεμίαν τιμὴν δίδοσθαι.

Traduction française :

[59,22] A tout cela, il ne gagnait rien et continuait ses dépenses habituelles (il donna des spectacles à Lyon), et entre autres celles qui regardaient les légions ; car il rassembla jusqu'à deux cent mille soldats, suivant quelques historiens, et deux cent cinquante mille, suivant d'autres. Il fut sept fois, autant de fois qu'il le voulut, proclamé imperator par eux, sans avoir remporté la victoire dans aucun combat et sans avoir tué un ennemi. Il fit, il est vrai, enchaîner un petit nombre d'ennemis dont il s'était emparé par ruse, mais il perdit une grande partie de ses soldats, tuant les uns homme par homme et massacrant les autres en masse. Ayant un jour vu un groupe soit de captifs , soit d'autres gens, il donna l'ordre d'égorger tout, depuis le chauve jusqu'au chauve, comme dit le proverbe. Une autre fois qu'il jouait aux dés, informé qu'il manquerait d'argent, il demanda l'état de la Gaule, et, après avoir commandé de mettre à mort les plus riches habitants , il revint trouver ses compagnons de jeu : «Vous, leur dit-il, vous vous disputez quelques drachmes; moi, je viens d'en ramasser à peu près soixante millions". Il fit donc mourir ces hommes, sans qu'ils lui en eussent donné aucun sujet, et l'un d'entre eux, par exemple, Julius Sacerdos, citoyen d'une grande fortune, mais dont les, richesses n'étaient pas tellement considérables qu'on dût attenter à sa vie, périt néanmoins, à cause de son nom. C'est ainsi que tout se faisait sans forme de justice. Quant à la plupart des autres, je n'ai nul besoin de citer leurs noms; je ne parlerai que de ceux dont l'histoire réclame une mention. Ici, c'est Lentulus Gétulicus, illustre, entre autres titres, pour avoir dix ans gouverné la Germanie, que l'empereur fait tuer, parce qu'il s'est concilié la bienveillance des soldats; là, c'est le fameux Lépidus, son amant et son mignon, mari de Drusilla, qui avait eu, conjointement avec lui, commerce avec ses autres soeurs et avec Agrippine et Livilla; Lépidus, à qui il avait permis de demander les charges dix ans avant l'âge légal, Lépidus son successeur désigné à l'empire, qu'il fait mettre à mort. A l'occasion de ce meurtre, il distribue de l'argent aux soldats, comme s'il eût vaincu des ennemis, et envoie à Rome trois poignards à Mars Vengeur. Ses soeurs, pour avoir eu commerce avec Lépidus, furent reléguées dans des îles du Pont, à la suite d'une lettre au sénat dans laquelle il les accusait d'impiété et de libertinage. Il remit à Agrippine les os de Lépidus dans une aiguière, avec ordre de la porter à Rome en la tenant, toute la route, sur son sein. De plus, comme on avait auparavant, évidemment à cause de lui, rendu beaucoup de décrets honorifiques pour ses soeurs, il défendit d'accorder aucune distinction à aucun de ses parents.





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Dernière mise à jour : 27/06/2006