HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIX

παρόντος



Texte grec :

[59,19] ἐν τούτοις τοῖς τότε κριθεῖσι καὶ ὁ Ἆφρος ὁ Δομίτιος καὶ κινδύνῳ παραδόξῳ καὶ σωτηρίᾳ θαυμασιωτέρᾳ ἐχρήσατο. ἤχθετο μὲν γὰρ αὐτῷ καὶ ἄλλως ὁ Γάιος, ὅτι ἐπὶ τοῦ Τιβερίου γυναικός τινος τῇ Ἀγριππίνῃ τῇ μητρὶ αὐτοῦ προσηκούσης κατηγορήκει· ἐφ´ ᾧ δὴ ἐκείνη συναντήσασά ποτε αὐτῷ, καὶ μαθοῦσα ὅτι ἐξέστη τῆς ὁδοῦ δι´ αἰσχύνην, προσεκαλέσατό τε αὐτὸν καὶ ἔφη "θάρσει, Δομίτιε· οὐ γὰρ σύ μοι αἴτιος εἶ, ἀλλ´ Ἀγαμέμνων." τότε δὲ ἐπειδὴ εἰκόνα τινὰ αὐτοῦ στήσας ἐπίγραμμα αὐτῇ ἐπέγραψε δηλῶν ὅτι ἕβδομον καὶ εἰκοστὸν ἔτος ἄγων δεύτερον ὑπατεύοι, ἠγανάκτησεν ὡς καὶ προφέροντός οἱ αὐτοῦ τό τε μειρακιῶδες καὶ τὸ παράνομον, καὶ εὐθὺς ἐπὶ τούτῳ, ἐφ´ ᾧ καὶ τιμηθήσεσθαι προσεδόκησεν, ἔς τε τὸ συνέδριον αὐτὸν ἐσήγαγε καὶ λόγον κατ´ αὐτοῦ μακρὸν ἀνέγνω· ἄλλως τε γὰρ προέχειν ἁπάντων τῶν ῥητόρων ἠξίου, καὶ ἐκεῖνον δεινότατον εἰπεῖν εἰδὼς ὄντα ὑπερβαλεῖν ἐσπούδασε. πάντως τ´ ἂν αὐτὸν ἀπέκτεινεν, εἰ καὶ ἐφ´ ὁποσονοῦν ἀντεπεφιλοτίμητο. νῦν δὲ ἀντεῖπε μὲν οὐδὲν οὐδὲ ἀπελογήσατο οὐδέν, θαυμάζειν δὲ δὴ καὶ καταπεπλῆχθαι τὴν δεινότητα τοῦ Γαΐου προσποιησάμενος, τήν τε κατηγορίαν καθ´ ἓν ἕκαστον ἐπιλέγων, ὥσπερ τις ἀκροατὴς ἀλλ´ οὐχ ὑπεύθυνος ὤν, ἐπῄνει, καὶ ἐπειδὴ ὁ λόγος αὐτῷ ἐδόθη, πρὸς ἀντιβολίαν καὶ ὀλοφυρμὸν ἐτράπετο, καὶ τέλος ἔς τε τὴν γῆν κατέπεσε καὶ χαμαὶ κείμενος ἱκέτευσεν ὡς καὶ τὸν ῥήτορα αὐτοῦ μᾶλλον ἢ τὸν Καίσαρα φοβούμενος. καὶ οὕτως ἐκεῖνος, ὁρῶν τε ταῦτα καὶ ἀκούων, διεχύθη, πιστεύσας ὄντως τῇ τῶν λόγων παρασκευῇ κεκρατηκέναι αὐτοῦ· καὶ διά τε τοῦτο καὶ διὰ Κάλλιστον τὸν ἀπελεύθερον, ὃν αὐτός τε ἐτίμα καὶ ὁ Δομίτιος ἐτεθεραπεύκει, ἐπαύσατο ὀργιζόμενος. καὶ τῷ γε Καλλίστῳ αἰτιασαμένῳ αὐτὸν ὕστερον ὅτι καὶ τὴν ἀρχὴν αὐτοῦ κατηγόρησεν, ἀπεκρίνατο ὅτι "οὐκ ἔδει με τοιοῦτον λόγον ἀποκεκρύφθαι." Δομίτιος μὲν δὴ καταγνωσθεὶς μηκέτι δεινὸς εἶναι λέγειν ἐσώθη· ὁ δὲ δὴ Σενέκας ὁ Ἀνναῖος ὁ Λούκιος, ὁ πάντας μὲν τοὺς καθ´ ἑαυτὸν Ῥωμαίους πολλοὺς δὲ καὶ ἄλλους σοφίᾳ ὑπεράρας, διεφθάρη παρ´ ὀλίγον μήτ´ ἀδικήσας τι μήτε δόξας, ὅτι δίκην τινὰ ἐν τῷ συνεδρίῳ παρόντος αὐτοῦ καλῶς εἶπε. τοῦτον μὲν οὖν ἀποθανεῖν κελεύσας ἀφῆκε, γυναικί τινι ὧν ἐχρῆτο πιστεύσας ὅτι φθόῃ τε ἔχοιτο κακῶς καὶ οὐκ ἐς μακρὰν τελευτήσοι·

Traduction française :

[59,19] Parmi ceux qui furent alors mis en accusation, Domitius Afer se tira d'un danger imprévu par un bonheur encore plus étrange. Caius était irrité contre lui, entre autres motifs, parce que, sous Tibère, il avait traduit en justice une parente de sa mère Agrippine, à propos de quoi celle-ci, l'ayant un jour rencontré et ayant appris qu'il s'était dérangé de sa route par honte, le fit appeler et lui dit : « Rassure-toi, Domitius, ce n'est pas toi qui es coupable à mes yeux, c'est Agamemnon. » Mais, dans la circonstance présente, Domitius ayant élevé au prince une statue, avec une inscription où il était marqué que Caius, à l'âge de vingt-sept ans, était dans son second consulat, celui-ci s'en irrita, comme si on lui eût fait un reproche de sa jeunesse et de sa contravention aux lois; sur l'heure même, à raison de ce fait pour lequel l'auteur s'attendait à recevoir une récompense, il traduisit Domitius devant le sénat et lut un long discours contre lui ; car, entre autres prétentions, Caius avait celle de l'emporter sur tous les orateurs, et il s'efforça de surpasser aussi Domitius qu'il savait être fort éloquent. Il n'aurait pas manqué de le faire exécuter à mort, pour peu qu'il eût cherché à rivauser avec lui. Mais, loin de rien répondre, loin de se justifier, Domitius, feignant d'admirer l'éloquence du prince et d'en être frappé, et reprenant un à un tous les chefs d'accusation, comme s'il eût été auditeur et non accusé, se mit à donner des éloges à Caius. Ensuite, quand la parole lui fut donnée, il eut recours aux supplications et aux gémissements; enfin, il tomba à terre, et, couché sur le sol, implora Caius en homme qui craint l'orateur plus que le prince. Celui-ci, en voyant ce spectacle et en entendant ces paroles, fut transporté de joie, persuadé qu'il avait vaincu Domitius par la magnificence de son discours; et, tant pour cette considération qu'en faveur de Calliste, son affranchi, qu'il considérait et à qui Domitius aussi rendait de grands respects, il oublia sa colère. Dans la suite, Calliste lui ayant reproché d'avoir pu mettre Domitius en accusation, il lui répondit : "Il était de mon devoir de ne pas priver le public d'un pareil discours. " Domitius donc fut sauvé pour s'être laissé convaincre de manquer d'éloquence; mais L. Annius Sénèque, qui surpassait en sagesse tous ses contemporains à Rome et bien d'autres hors de Rome, faillit périr, non qu'il eût commis ou qu'il semblât avoir commis aucune faute, mais parce que, dans le sénat, en présence de l'empereur, il avait bien plaidé. Caius toutefois révoqua l'ordre déjà donné de le mettre à mort, persuadé par une des femmes avec qui il avait commerce que Sénèque était atteint de consomption et ne tarderait pas à succomber.





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Dernière mise à jour : 27/06/2006