HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIX

θύσας



Texte grec :

[59,17] Γάιος δὲ ἐκείνης μὲν τῆς πομπῆς οὐδὲν προετίμησεν (οὐδὲ γὰρ οὐδὲ μέγα τι ἐνόμιζεν εἶναι ἵππῳ δι´ ἠπείρου διελάσαι), διὰ δὲ τῆς θαλάσσης τρόπον τινὰ διιππεῦσαι ἐπεθύμησε, γεφυρώσας τὸ μεταξὺ τῶν τε Πουτεόλων καὶ τῶν Βαύλων. τὸ γὰρ χωρίον τοῦτο κατ´ ἀντιπέραν τῆς πόλεώς ἐστι, διέχον αὐτῆς σταδίους ἓξ καὶ εἴκοσι. πλοῖα δὲ ἐς τὴν γέφυραν τὰ μὲν ἠθροίσθη τὰ δὲ καὶ κατεσκευάσθη· οὐ γὰρ ἐξήρκεσε τὰ συλλεγῆναι δυνηθέντα ὡς ἐν βραχυτάτῳ, καίτοι πάντα ὅσα ἐνεδέχετο συναχθέντα, ἀφ´ οὗπερ καὶ λιμὸς ἔν τε τῇ Ἰταλίᾳ καὶ ἐν τῇ Ῥώμῃ μάλιστα ἰσχυρὸς ἐγένετο. ἐζεύχθη δὲ οὐχ ἁπλῶς δίοδός τις, ἀλλὰ καὶ ἀνάπαυλαι ἐν αὐτῇ καὶ καταλύσεις, ὥστε καὶ ὕδωρ αὐτὰς πότιμον ἐπίρρυτον ἔχειν, ἐποιήθησαν. ἐπειδή τε ἕτοιμα ἦν, τόν τε θώρακα τὸν Ἀλεξάνδρου, ὥς γε ἔλεγε, καὶ ἐπ´ αὐτῷ χλαμύδα σηρικὴν ἁλουργῆ, πολὺ μὲν χρυσίον πολλοὺς δὲ καὶ λίθους Ἰνδικοὺς ἔχουσαν, ἐπενέδυ, ξίφος τε παρεζώσατο καὶ ἀσπίδα ἔλαβε καὶ δρυῒ ἐστεφανώσατο, κἀκ τούτου τῷ τε Ποσειδῶνι καὶ ἄλλοις τισὶ θεοῖς Φθόνῳ τε θύσας, μὴ καὶ βασκανία τις αὐτῷ, ὡς ἔφασκε, γένηται, ἔς τε τὸ ζεῦγμα ἀπὸ τῶν Βαύλων ἐσέβαλε, παμπληθεῖς καὶ ἱππέας καὶ πεζοὺς ὡπλισμένους ἐπαγόμενος, καὶ σπουδῇ καθάπερ ἐπὶ πολεμίους τινὰς ἐς τὴν πόλιν ἐσέπεσε. κἀνταῦθα τῆς ὑστεραίας ἀναπαυσάμενος ὥσπερ ἐκ μάχης, ἀνεκομίσθη διὰ τῆς αὐτῆς γεφύρας ἐφ´ ἅρματος, χιτῶνα χρυσόπαστον ἐνδύς· ἦγον δὲ αὐτὸν οἱ ἀθληταὶ ἵπποι οἱ ἀξιονικότατοι. καὶ ἄλλα τε αὐτῷ πολλὰ ὡς καὶ λάφυρα συνηκολούθησε, καὶ Δαρεῖος ἀνὴρ Ἀρσακίδης, ἐν τοῖς ὁμηρεύουσι τότε τῶν Πάρθων ὤν· οἵ τε φίλοι καὶ οἱ ἑταῖροι αὐτοῦ ἐπὶ ὀχημάτων ἐν ἐσθῆσιν ἀνθιναῖς ἐφείποντο, καὶ ὁ στρατὸς καὶ ὅ γε λοιπὸς ὅμιλος, ἰδίως πως ἕκαστοι κεκοσμημένοι. καὶ ἔδει γὰρ αὐτόν, οἷα ἔν τε στρατιᾷ τοιαύτῃ καὶ ἐπὶ νίκῃ τηλικαύτῃ, καὶ δημηγορῆσαί τι, ἀνέβη τε ἐπὶ βῆμα ἐπὶ πλοίων καὶ αὐτὸ κατὰ μέσην που τὴν γέφυραν πεποιημένον, καὶ πρῶτον μὲν ἑαυτὸν ὡς καὶ μεγάλων τινῶν ἔργων ἐπιχειρητὴν ἀπεσέμνυνεν, ἔπειτα δὲ τοὺς στρατιώτας ὡς καὶ πεπονηκότας καὶ κεκινδυνευκότας ἐπῄνεσεν, ἄλλα τε καὶ αὐτὸ τοῦτο εἰπών, ὅτι πεζῇ διὰ τῆς θαλάσσης διέδραμον. καὶ χρήματά τε διὰ τοῦτ´ αὐτοῖς ἔδωκε, καὶ μετὰ τοῦτο αὐτός τε ἐπὶ τῆς γεφύρας ὥσπερ ἐν νήσῳ τινί, καὶ ἐκεῖνοι ἐν ἑτέροις πλοίοις περιορμοῦντες, τό τε λοιπὸν τῆς ἡμέρας καὶ τὴν νύκτα πᾶσαν εἱστιάθησαν, πολλοῦ μὲν αὐτόθεν φωτὸς πολλοῦ δὲ καὶ ἐκ τῶν ὀρῶν ἐπιλάμψαντος σφίσι. τοῦ γὰρ χωρίου μηνοειδοῦς ὄντος πῦρ πανταχόθεν, καθάπερ ἐν θεάτρῳ τινί, ἐδείχθη, ὥστε μηδεμίαν αἴσθησιν τοῦ σκότους γενέσθαι· καὶ γὰρ τὴν νύκτα ἡμέραν, ὥσπερ που τὴν θάλασσαν γῆν, ποιῆσαι ἠθέλησεν. ἐμπλησθεὶς δὲ δὴ καὶ ὑπερκορὴς καὶ σίτου καὶ μέθης γενόμενος συχνοὺς μὲν τῶν ἑταίρων ἐς τὴν θάλασσαν ἀπὸ τῆς γεφύρας ἔρριψε, συχνοὺς δὲ καὶ τῶν ἄλλων ἐν πλοίοις ἐμβόλους ἔχουσι περιπλεύσας κατέδυσεν, ὥστε καὶ ἀπολέσθαι τινάς· οἱ γὰρ πλείους καίπερ μεθύοντες ἐσώθησαν. αἴτιον δὲ ὅτι καὶ λειοτάτη καὶ στασιμωτάτη ἡ θάλασσα, καὶ ἐν ᾧ ἡ γέφυρα ἐζεύχθη καὶ ἐν ᾧ τὰ ἄλλα ἐποιήθη, ἐγένετο. καί τι καὶ ἀπὸ τούτου ὠγκώθη, λέγων ὅτι καὶ ὁ Ποσειδῶν αὐτὸν ἐφοβήθη, ἐπεὶ ἔς γε τὸν Δαρεῖον καὶ τὸν Ξέρξην οὐδὲν ὅ τι οὐκ ἀπέσκωπτεν, ὡς καὶ πολλαπλάσιόν σφων μέτρον τῆς θαλάσσης ζεύξας.

Traduction française :

[59,17] Mais Caius dédaigna cette pompe : il ne voyait rien de grand à faire marcher un cheval sur la terre ferme ; il désira, pour ainsi dire, traverser la mer à cheval, en jetant un pont entre Putéoles et Baules. Cet endroit, en effet, est en face de la ville de Putéoles, dont il est distant de vingt-six stades. Pour former le pont, des bateaux furent, les uns réunis, les autres construits exprès; car ceux qu'on put rassembler en si peu de temps ne suffirent pas, bien qu'on eût mis en réquisition tous ceux qu'il fut possible de se procurer; ce qui causa une grande famine dans l'Italie et surtout à Rome. On ne se contenta pas de joindre les deux rives pour livrer un passage, mais on ménagea des lieux de repos et de séjour où coulait de l'eau potable. Ces préparatifs achevés, Caius revêtit la cuirasse d'Alexandre, à ce qu'il prétendait, et par-dessus une chlamyde de soie couleur pourpre, ornée de nombreuses pierreries de l'Inde, ceignit une épée , se couvrit d'un bouclier et se couronna de chêne; puis, après un sacrifice à Neptune et à quelques autres dieux, et à l'Envie, de peur qu'il ne s'élevât, disait-il, contre lui quelque influence jalouse, il entra sur le pont du côté de Baules, menant avec lui une multitude de soldats, tant à cheval qu'à pied, et fondit sur la ville comme s'il eût fondu sur des ennemis. Après s'y être reposé le lendemain, comme à la suite d'une bataille, il revint par le même pont, sur un char, vêtu d'une tunique tissue d'or; il était traîné par les chevaux qui, dans les jeux, remportaient le plus souvent la victoire. Entre autres simulacres de dépouilles, il était suivi par Darius l'Arsacide, un des otages que les Parthes avaient alors donnés à Rome. Ses amis et ses familiers l'accompagnaient sur des chars, en vêtements palmés, ainsi que l'armée et le reste de la foule, parés chacun d'une façon particulière. Il fallait bien, à la suite d'une pareille expédition et d'une telle victoire, haranguer son armée : il monta donc sur une tribune construite, elle aussi, sur les bateaux, au milieu du pont, releva d'abord par des paroles magnifiques la grandeur de ses entreprises; puis donna à ses soldats des louanges pour les fatigues qu'ils avaient supportées et pour les dangers qu'ils avaient courus, leur disant, entre autres choses, qu'ils avaient la gloire d'avoir marché sur la mer. Ensuite il leur donna de l'argent en récompense de ces exploits ; après quoi, il demeura lui-même sur le pont, comme il l'aurait fait dans une île, avec son armée sur d'autres vaisseaux tout autour, où le reste du jour et la nuit entière se passèrent en festins, éclairés par une lumière éclatante qui sortait et du pont même et des montagnes. Ce lieu ayant la forme d'un croissant, le feu se voyait de tous côtés, comme sur un théâtre, en sorte qu'on ne s'apercevait nullement de l'obscurité; car il voulut faire de la nuit le jour, comme de la mer la terre. Gorgé de nourriture et plein de vin, il précipita de dessus le pont quantité de ses amis dans la mer, fit tomber dans les flots quantité de soldats en marchant sur eux avec des vaisseaux armés d'éperons, en sorte qu'il y en eut quelques-uns qui périrent, car le plus grand nombre, quoiqu'ils fussent ivres, parvinrent à se sauver. La raison en est que la mer demeura unie et calme, non seulement durant l'établissement du pont, mais aussi durant les autres opérations. Caius ne manqua pas d'en tirer vanité, disant que Neptune avait eu peur de lui ; il n'épargna pas non plus les railleries contre Darius et contre Xerxès, et cela pour avoir jeté un pont sur une étendue de mer bien plus grande qu'ils ne l'avaient fait.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta (BCS)

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/06/2006