Texte grec :
[59,15] ἐς δ´ οὖν τοὺς πόρους τῶν χρημάτων πρότερον μὲν ἐψήφιστο
ὅπως ὅσοι τινὰ τῷ Τιβερίῳ καταλιπεῖν ἐθελήσαντες περιῆσαν, τῷ
Γαΐῳ αὐτὰ τελευτῶντες χαρίσωνται· ἵνα γὰρ δὴ καὶ παρὰ τοὺς
νόμους καὶ κληρονομεῖν καὶ δωρήματα τοιαῦτα λαμβάνειν, ὅτι
μήτε γυναῖκα τότε γε μήτε παῖδας εἶχε, δύνασθαι δοκῇ, δόγμα τι
προέθετο. ἐν δὲ τῷ παρόντι πάσας ἁπλῶς τὰς τῶν ἐν τοῖς ἑκατοντάρχοις
ἐστρατευμένων οὐσίας, ὅσοι μετὰ τὰ ἐπινίκια ἃ ὁ πατὴρ
αὐτοῦ ἔπεμψεν ἄλλῳ τινὶ αὐτὰς καὶ μὴ τῷ αὐτοκράτορι κατελελοίπεσαν,
αὐτὸς ἑαυτῷ καὶ ἄνευ ψηφίσματος ἐσέπραξε. καὶ ἐπειδὴ
μηδὲ ταῦτα ἐξικνεῖτο, τρίτην τοιαύτην ἀφορμὴν ἀργυρισμοῦ ἐπενόησε.
Γναῖος Δομίτιος Κορβούλων βουλευτής, κακῶς ἐπὶ τοῦ
Τιβερίου τὰς ὁδοὺς ἐχούσας ὁρῶν, τοῖς τε ἐπιμεληταῖς αὐτῶν ἀεί
ποτε ἐνέκειτο, καὶ προσέτι καὶ τῇ γερουσίᾳ ὀχληρὸς ὑπὲρ αὐτῶν
ἐγίγνετο. τοῦτον οὖν παραλαβὼν ἐπέθετο δι´ αὐτοῦ πᾶσιν οὐχ ὅτι
τοῖς ζῶσιν ἀλλὰ καὶ τοῖς τεθνηκόσιν, ὅσοι ποτὲ ἐπιστάται τῶν
ὁδῶν ἐγεγόνεσαν καὶ χρήματα ἐς τὰς ἐπισκευὰς αὐτῶν εἰλήφεσαν,
καὶ ἐκείνους τε καὶ τοὺς ἐργολαβήσαντάς τι παρ´ αὐτῶν ὡς οὐδὲν
δὴ δαπανήσαντας ἐζημίου. ἐφ´ οὗ δὴ ὁ Κορβούλων τότε μὲν ὑπάτευσεν,
ὕστερον δὲ ἐπὶ Κλαυδίου αἰτίαν τε ἔσχε καὶ εὐθύνθη· ὁ
γὰρ Κλαύδιος οὔτε τὰ ἐποφειληθέντα ἀπῄτησε, καὶ τὰ δεδομένα,
τὰ μὲν ἐκ τοῦ δημοσίου τὰ δὲ καὶ παρ´ αὐτοῦ τοῦ Κορβούλωνος
ἐσπράξας, ἀπέδωκε τοῖς ζημιωθεῖσι. τοῦτο μὲν ὕστερον ἐγένετο·
τότε δ´ οὗτοί τε ὡς ἕκαστοι καὶ οἱ ἄλλοι πάντες ὡς εἰπεῖν οἱ ἐν
τῇ πόλει τρόπον τινὰ ἀπεσυλῶντο, καὶ ἀζήμιος τῶν γέ τι ἐχόντων
οὐδείς, οὐκ ἀνὴρ οὐ γυνή, ἦν. καὶ γὰρ εἴ τινα τῶν ἀφηλικεστέρων
ζῆν εἴα, ἀλλὰ πατέρας τε καὶ πάππους μητέρας τε καὶ τήθας σφᾶς
ὀνομάζων ζῶντάς τε ἐξεκαρποῦτο καὶ τελευτῶντας τῶν οὐσιῶν
ἐκληρονόμει.
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Traduction française :
[59,15] On avait décrété, afin de se procurer de l'argent,
que tous ceux qui survivaient des citoyens ayant eu
l'intention de léguer quelque chose à Tibère, le donneraient
en mourant à Caius; c'est lui qui proposa un
sénatus-consulte à ce sujet, pour pouvoir paraître ne pas
contrevenir aux lois en recevant des héritages et des legs
de cette nature, vu qu'il n'avait alors ni femme ni enfants.
Pour le moment, il s'appropria purement et simplement,
de sa propre autorité et sans aucun décret, tous les legs
faits par des centurions, depuis le triomphe de son père,
à d'autres qu'à l'empereur. Comme ces moyens étaient
encore insuffisants, il imagina une troisième manière de
se procurer de l'argent. Un sénateur, Cn. Domitius Corbulon,
voyant que, sous Tibère, les routes avaient été
mal entretenues, ne cessait d'en poursuivre les curateurs,
et s'était même, par ces instances, rendu odieux au
sénat. Caius se servit de lui pour chercher querelle à
tous ceux qui avaient pris soin des routes et avaient
reçu de l'argent pour les réparer, et, vivants ou morts,
il leur infligea une amende, à eux et à ceux qui avaient
été chargés de cette entreprise sous leurs ordres, comme
n'ayant rien dépensé. Corbulon, en raison de cette conduite,
obtint alors le consulat, mais, plus tard, sous
Claude, il fut mis en accusation et il eut à rendre ses
comptes. Claude, en effet, non seulement ne réclama pas
les sommes dues, mais, de plus, il restitua, partie aux
dépens du trésor public, partie aux dépens de Corbulon
lui-même, les sommes payées par ceux qui avaient encouru
l'amende. Mais cela n'eut lieu que plus tard ; pour
le moment, chacun d'eux, et, pour ainsi dire, tous
les autres habitants de Rome furent en quelque sorte
dépouillés, et aucun, du moins de ceux qui possédaient
quelque fortune, ne fut à l'abri de ces exactions, homme
ou femme. Car, s'il laissait la vie à quelques gens d'un
âge avancé, Caius, en leur donnant les noms de pères,
de mères et d'aïeuls, prélevait, de leur vivant, le revenu
de leurs biens, et, après leur mort, s'emparait de leur héritage.
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