Texte grec :
[59,9] τῷ δ´ ἑξῆς ἔτει ὕπατοι Μᾶρκος τε Ἰουλιανὸς καὶ Πούπλιος
Νώνιος ἐκ τῶν προαποδεδειγμένων ἐγένοντο. καὶ οἱ ὅρκοι περὶ μὲν
τῶν ὑπὸ τοῦ Τιβερίου πραχθέντων οὐκ ἐπήχθησαν, καὶ διὰ τοῦτο
οὐδὲ νῦν γίγνονται (οὐ γὰρ ἔστιν ὅστις αὐτὸν ἐν τοῖς αὐταρχήσασιν
ἐς τὴν τῆς οἰκείας νόμισιν καταλέγει)· περὶ δὲ δὴ τοῦ Αὐγούστου
τοῦ τε Γαΐου τά τε ἄλλα ὥσπερ εἴθιστο, καὶ ὅτι καὶ σφῶν αὐτῶν
καὶ τῶν τέκνων καὶ ἐκεῖνον καὶ τὰς ἀδελφὰς αὐτοῦ προτιμήσουσιν,
ὤμοσαν, {καὶ} τάς τε εὐχὰς ὑπὲρ πάντων αὐτῶν ὁμοίως ἐποιήσαντο.
ἐν δ´ οὖν τῇ νουμηνίᾳ αὐτῇ Μαχάων τις δοῦλος ἐπί τε τὴν κλίνην
τοῦ Διὸς τοῦ Καπιτωλίου ἐπανέβη, κἀντεῦθεν πολλὰ καὶ δεινὰ
ἀπομαντευσάμενος κυνίδιόν τέ τι ὃ ἐσενηνόχει ἀπέκτεινε καὶ ἑαυτὸν
ἔσφαξε. Γάιος δὲ καλὰ μὲν ἐπαίνου τε ἄξια τάδε ἔπραξε. τούς
τε λογισμοὺς τῶν δημοσίων χρημάτων, μὴ ἐκτεθειμένους ἐν τῷ
χρόνῳ ᾧ ὁ Τιβέριος ἐξεδήμησε, πάντας κατὰ τὸν Αὔγουστον
προέγραψε· καὶ ἔμπρησίν τινα μετὰ τῶν στρατιωτῶν κατασβέσας
ἐπήρκεσε τοῖς ζημιωθεῖσι. τοῦ τε τέλους τοῦ τῶν ἱππέων ὀλιγανδροῦντος,
τοὺς πρώτους ἐξ ἁπάσης καὶ τῆς ἔξω ἀρχῆς τοῖς τε γένεσι
καὶ ταῖς περιουσίαις μεταπεμψάμενος κατελέξατο, καί τισιν αὐτῶν
καὶ τῇ ἐσθῆτι τῇ βουλευτικῇ, καὶ πρὶν ἄρξαι τινὰ ἀρχὴν δι´ ἧς
ἐς τὴν γερουσίαν ἐσερχόμεθα, χρῆσθαι ἐπὶ τῇ τῆς βουλείας ἐλπίδι
ἔδωκε· πρότερον γὰρ μόνοις, ὡς ἔοικε, τοῖς ἐκ τοῦ βουλευτικοῦ
φύλου γεγενημένοις τοῦτο ποιεῖν ἐξῆν. ταῦτα μὲν δὴ πᾶσιν ἤρεσεν·
ὅτι δὲ τὰς ἀρχαιρεσίας τῷ τε δήμῳ καὶ τῷ πλήθει ἀπέδωκε, λύσας
ὅσα περὶ αὐτῶν ὁ Τιβέριος ὡρίκει, καὶ τὸ τέλος τῆς ἑκατοστῆς
κατέλυσε, γυμνικόν τέ τινα ἀγῶνα ποιήσας σύμβολα διέρριψε καὶ
ἐξ αὐτῶν πλεῖστα τοῖς ἁρπάσασιν αὐτὰ διέδωκε, τῷ μὲν φαύλῳ
ἐχαρίσατο, τοὺς δ´ ἔμφρονας ἐλύπησε λογισαμένους ὅτι, ἐὰν ἐπὶ
τοῖς πολλοῖς αἱ ἀρχαὶ αὖθις γένωνται καὶ τὰ ὄντα ἐξαναλωθῇ αἵ
τε εἰδικαὶ πρόσοδοι παυθῶσι, πολλὰ καὶ δεινὰ συμβήσεται.
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Traduction française :
[59,9] L'année suivante furent en charge M. Julianus et
P. Nonius, du nombre des consuls désignés. Le serment
sur les actes de Tibère ne fut pas prêté, et c'est
pour ce motif qu'aujourd'hui encore il n'a pas lieu
(personne, en récitant la formule du serment, ne le mentionne
au nombre des empereurs) ; quant à ceux d'Auguste
et de Caius, le reste se passa comme d'usage,
seulement on jura de préférer le prince et ses soeurs à
soi-même et à ses enfants, et on fit des voeux pour tous
pareillement. Le premier jour des calendes de janvier,
un esclave, du nom de Machaon, monta sur le pulvinar
de Jupiter Capitolin, et là, après une foule de prédictions
sinistres, il égorgea un petit chien qu'il avait apporté
avec lui et se donna lui-même la mort. Voici
maintenant ce que Caius fit de beau et de louable. Il publia,
à l'exemple d'Auguste, tous les comptes de finances
qui ne l'avaient pas été depuis la retraite de Tibère, et
vint au secours des victimes d'un incendie qu'il avait
éteint avec l'aide des soldats. Comme l'ordre équestre
était considérablement réduit, il fit venir les plus nobles
et les plus riches citoyens de toutes les parties de l'empire,
même du dehors de l'Italie, pour les y enrôler, et
il accorda à plusieurs d'entre eux de porter le costume
de sénateur avant d'avoir exercé aucune des charges qui
donnent entrée au sénat, avec l'espoir d'obtenir la dignité
sénatoriale : auparavant, en effet, ce privilége
était, à ce qu'il semble, réservé aux citoyens de race
patricienne. Ces mesures furent approuvées de tous : au
contraire, les comices par centuries et les comices par
tribus, rétablis par l'abrogation des règlements de Tibère
à ce sujet; l'impôt du centième supprimé, des distributions
de tessères dans un combat gymnique qu'il donna,
et la délivrance de la plupart des lots marqués à ceux
qui les avaient attrapées, furent autant de choses agréables
aux gens de basse condition, mais affligeantes pour
les hommes sensés qui pensaient que, si on remettait
les magistratures au pouvoir du peuple, si on épuisait
l'argent du trésor, si on tarissait les revenus de toute
espèce, il en résulterait une foule de malheurs.
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