Texte grec :
[59,20] τὸν δὲ Δομίτιον καὶ ὕπατον εὐθὺς ἀπέδειξε, τοὺς τότε ἄρχοντας
καταλύσας, ὅτι τε ἐς τὰ γενέθλια αὐτοῦ ἱερομηνίαν οὐκ ἐπήγγειλαν,
καίτοι τῶν στρατηγῶν ἱπποδρομίαν ἐν αὐτοῖς ποιησάντων καὶ θηρία
ἀποκτεινάντων, ὅπερ που καθ´ ἕκαστον ἔτος ἐγίγνετο, καὶ ὅτι ἐπὶ
ταῖς τοῦ Αὐγούστου νίκαις ἃς τὸν Ἀντώνιον ἐνενικήκει ἑορτήν,
ὥσπερ εἴθιστο, ἤγαγον. ἵνα γὰρ συκοφαντήσῃ αὐτούς, τοῦ Ἀντωνίου
μᾶλλον ἢ τοῦ Αὐγούστου ἀπόγονος δοκεῖν εἶναι ἠθέλησε· καὶ
προεῖπέ γε οἷς καὶ τὰ ἄλλα ἀνεκοίνου, ὅτι πάντως ὁπότερον ἄν τι
ποιήσωσιν ἁμαρτήσουσιν, ἄν τε ἐπὶ τῇ τοῦ Ἀντωνίου συμφορᾷ βουθυτήσωσιν,
ἄν τε ἐπὶ τῇ τοῦ Αὐγούστου νίκῃ ἄθυτοι γένωνται.
ἐκείνους μὲν δὴ διὰ ταῦτα αὐθημερὸν τῆς ἀρχῆς ἔπαυσε, τὰς ῥάβδους
σφῶν προσυντρίψας, ἐφ´ ᾧ δὴ ὁ ἕτερος αὐτῶν ἀδημονήσας
ἑαυτὸν ἔσφαξε· τὸν δὲ δὴ Δομίτιον τὸν συνάρχοντα αὐτοῦ λόγῳ
μὲν ὁ δῆμος ἔργῳ δ´ αὐτὸς εἵλετο. ἀπέδωκε μὲν γὰρ τὰς ἀρχαιρεσίας
αὐτοῖς· ἅτε δὲ ἐκείνων τε ἀργοτέρων ὑπὸ τοῦ πολλῷ χρόνῳ μηδὲν
ἐλευθέρως κεχρηματικέναι ἐς τὸ δρᾶν τι τῶν προσηκόντων σφίσιν
ὄντων, καὶ τῶν σπουδαρχιώντων μάλιστα μὲν μὴ πλειόνων ἢ ὅσους
αἱρεῖσθαι ἔδει ἐπαγγελλόντων, εἰ δέ ποτε καὶ ὑπὲρ τὸν ἀριθμὸν
γένοιντο, διομολογουμένων πρὸς ἀλλήλους, τὸ μὲν σχῆμα τῆς δημοκρατίας
ἐσώζετο, ἔργον δ´ οὐδὲν αὐτῆς ἐγίγνετο. καὶ διὰ τοῦτο
ὑπ´ αὐτοῦ αὖθις τοῦ Γαΐου κατελύθησαν. κἀκ τούτου τὰ μὲν ἄλλα
καθάπερ καὶ ἐπὶ τοῦ Τιβερίου καθίστατο, στρατηγοὶ δὲ τοτὲ μὲν
πεντεκαίδεκα, ἔστι δ´ ὅτε ἑνὶ πλείους ἢ καὶ ἐλάττους, ὥς που καὶ
ἔτυχον, ᾑροῦντο.
περὶ μὲν οὖν τὰς ἀρχαιρεσίας ταῦτ´ ἔπραξεν, οὕτω δὲ δὴ τὸ
σύμπαν καὶ βάσκανος καὶ ὕποπτος πρὸς πάντα ὁμοίως ἦν ὥστε
καὶ Καρρίναν Σεκοῦνδον ῥήτορα φυγαδεῦσαί ποτε, ὅτι λόγον τινὰ
ἐν γυμνασίᾳ κατὰ τυράννων εἶπεν. ἐπειδή τε Λούκιος Πίσων ὁ τῆς
τε Πλαγκίνης καὶ τοῦ Γναίου Πίσωνος υἱὸς ἄρξας τῆς Ἀφρικῆς
ἔτυχεν, ἐφοβήθη μὴ νεωτερίσῃ τι ὑπὸ μεγαλαυχίας, ἄλλως τε καὶ
ὅτι δύναμιν πολλὴν καὶ πολιτικὴν καὶ ξενικὴν ἕξειν ἔμελλε, καὶ
δίχα τὸ ἔθνος νείμας ἑτέρῳ τό τε στρατιωτικὸν καὶ τοὺς Νομάδας
τοὺς περὶ αὐτὸ προσέταξε· καὶ ἐξ ἐκείνου καὶ δεῦρο τοῦτο γίγνεται.
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Traduction française :
[59,20] Pour revenir à Domitius, Caius le nomma consul
sur-le-champ, après avoir déposé les consuls alors en
charge, parce qu'ils n'avaient pas annoncé de supplications
à l'occasion de son jour natal, bien que les préteurs
eussent donné, en son honneur, les jeux du cirque et des
chasses, ce qui se pratiquait tous les ans, et parce que,
en mémoire des victoires remportées par Auguste sur
Antoine, ils avaient célébré la fête accoutumée. Afin
d'accuser les consuls, Caius voulut se faire passer comme
le descendant d'Antoine, plutôt que comme celui d'Auguste;
il dit même à ses confidents habituels que les consuls
seraient coupables de toutes les façons, quelle que
fût leur conduite, soit qu'ils immolassent des victimes en
souvenir de la défaite d'Antoine, soit qu'ils s'abstinssent
d'offrir des sacrifices en souvenir de la victoire d'Auguste.
Ce fut le motif pour lequel il les destitua le même
jour, après avoir auparavant brisé leurs faisceaux;
destitution qui produisit une impression si vive sur l'un des
deux consuls qu'il se donna la mort. Quant à Domitius,
il fut nommé collègue du prince, en apparence par le
peuple, en réalité par le prince lui–même. Caius, en effet,
avait rendu au peuple ses comices; mais, comme ils
se montraient (attendu que depuis longtemps ils avaient
perdu l'habitude de la liberté) indifférents pour ce qui
touchait à leurs intérêts, et surtout comme il ne se
présentait pour les charges que le nombre de candidats
à élire, ou que si, parfois, leur nombre était plus
grand, ils traitaient les uns avec les autres, l'apparence
de gouvernement républicain était sauvée, sans
que pour cela il y en eût aucune réalité. Aussi Caius
lui-même les supprima-t-il de nouveau. A partir de ce
moment, tout le reste fut réglé comme sous Tibère : il
y eut tantôt quinze préteurs élus ; d'autres fois il y en
eut un de plus ou un de moins, selon le nombre des
candidats. Telle fut la conduite de Caius en ce qui concerne
les comices ; il se montrait en somme si méfiant
et si soupçonneux sur toute chose, qu'il exila l'orateur
Sécundus Carinas, pour avoir déclamé, en manière
d'exercice, un discours contre les tyrans. Le gouverneur
de l'Afrique se trouvant être Pison, fils de Plancine et
de Cn. Pison, Caius craignit que Pison, poussé par la
noblesse de ses sentiments, ne tentât quelque mouvement,
surtout quand il allait avoir à sa disposition des
forces nombreuses, composées à la fois de citoyens et
d'étrangers, il divisa en deux la province, afin de donner
à un autre chef les soldats et les Numides qui en font
partie, et cette division a été maintenue jusqu'à présent.
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