Texte grec :
[59,13] μετὰ δὲ τοῦτο ὑπατεύσας αὖθις τὸν μὲν τοῦ Διὸς ἱερέα ἐκώλυσεν
ἐν τῷ συνεδρίῳ ὀμόσαι (ἰδίᾳ γὰρ καὶ τότε, ὥσπερ ἐπὶ τοῦ
Τιβερίου, τὸν ὅρκον ἐποιοῦντο), αὐτὸς δὲ καὶ ἐνιστάμενος ἐς τὴν
ἀρχὴν καὶ ἀπαλλαττόμενος ἀπ´ αὐτῆς ἐξ ἴσου τοῖς ἄλλοις ἀπὸ
τοῦ βήματος, ὃ δὴ καὶ μεῖζον τοῦ προτέρου ἐπεποίητο, ὤμοσε.
τριάκοντα δὲ δὴ ἡμέρας ἦρξε, καίτοι Λουκίῳ Ἀπρωνίῳ τῷ συνάρχοντι
ἓξ μῆνας ἐπιτρέψας· καὶ αὐτὸν Σαγκυΐνιος Μάξιμος πολιαρχῶν
διεδέξατο. καὶ ἔν τε ἐκείναις καὶ ἐν ταῖς ἔπειτα πολλοὶ μὲν
τῶν πρώτων καταδικασθέντες (συχνοὶ γὰρ δὴ καὶ τῶν ἐκ τοῦ δεσμωτηρίου
ἀφειμένων, δι´ αὐτὰ ἐκεῖνα δι´ ἃ ὑπὸ τοῦ Τιβερίου ἐδέδεντο,
ἐκολάσθησαν) πολλοὶ δὲ καὶ τῶν ἄλλων μονομαχήσαντες ἀπώλοντο.
καὶ ἦν ἔξω τῶν φόνων οὐδέν· οὐδὲ γὰρ οὐδὲ τῷ πλήθει ἔτι τι
ἐχαρίζετο, ἀλλὰ καὶ πάνυ πρὸς πάντα ὅσα ἐβούλετο ἀντέπραττε.
καὶ διὰ τοῦτο καὶ ἐκεῖνοι πᾶσι τοῖς ἐπιθυμήμασιν αὐτοῦ ἀντέσπευδον,
καὶ ἦν καὶ ἀκούειν καὶ ὁρᾶν οἷα ἂν ἐν τῷ τοιούτῳ ὁ μὲν
ὀργιζόμενος οἱ δ´ ἀνταγωνιζόμενοι καὶ εἴποιεν καὶ πράξειαν. οὐ
μέντοι καὶ ἐξ ἴσου σφίσι τὸ πρᾶγμα ἐγίγνετο· οἱ μὲν γὰρ ἔξω τοῦ
λαλεῖν ἢ καὶ τοῖς σχήμασί τι προσενδείκνυσθαι οὐδὲν ἐδύναντο, ὁ
δὲ δὴ Γάιος συχνοὺς μὲν καὶ μεταξὺ θεωμένους κατασπῶν, συχνοὺς
δὲ καὶ ἀπηλλαγμένους ἐκ τῶν θεάτρων συλλαμβάνων ἀπώλλυεν.
αἰτίαι δὲ ἐς τὰ μάλιστα τῆς ὀργῆς αὐτῷ ἐγίγνοντο ὅτι τε μὴ σπουδῇ
συνεφοίτων (ἄλλοτε γὰρ ἄλλῃ ὥρᾳ παρὰ τὰ προηγγελμένα ἀπαντῶντος
αὐτοῦ, καὶ τοτὲ μὲν ἔτι νυκτὸς τοτὲ δὲ καὶ μετὰ μεσημβρίαν
ἐς τὰ θέατρα ἐσιόντος, ἀποκναιόμενοι ἐκακοῦντο) καὶ ὅτι μήτε ἀεὶ
πάντας τοὺς ἀρέσκοντας αὐτῷ ἐπῄνουν καί τινας καὶ τῶν ἐναντίων
ἔστιν ὅτε ἐτίμων. καὶ προσέτι καὶ ἐπ´ ἐκείνῳ δεινῶς ἠγανάκτει ὅτι
μεγαλύνοντες αὐτὸν ἐπεβόων "νεανίσκε Αὔγουστε·" οὐ γὰρ μακαρίζεσθαι
ὅτι νέος ὢν ἐμονάρχει, ἀλλ´ ἐγκαλεῖσθαι ὅτι ἐν ἐκείνῃ τῇ
ἡλικίᾳ τηλικαύτην ἀρχὴν εἶχεν ἡγεῖτο. καὶ ταῦτα μὲν ἀεὶ ἐποίει, καί
ποτε παντὶ τῷ δήμῳ ἅμα ἀπειλῶν ἔφη "εἴθε ἕνα αὐχένα εἴχετε·"
τότε δὲ ἐπειδὴ παρωξύνθη τι οἷον εἰώθει, δυσχερᾶναν τὸ πλῆθος
τῆς τε θέας ἠμέλησε καὶ ἐπὶ τοὺς συκοφαντοῦντας ἐτράπετο, καὶ
αὐτοὺς ἐπὶ πολὺ σφοδρῶς βοῶντες ἐξῄτουν. καὶ ὃς ἀγανακτήσας
ἀπεκρίνατο μέν σφισιν οὐδέν, προστάξας δὲ ἑτέροις τισὶ τοὺς
ἀγῶνας ποιεῖν ἐς Καμπανίαν ἀπῆρε. καὶ μετὰ τοῦτο ἐπανελθὼν
πρὸς τὰ τῆς Δρουσίλλης γενέσια ἄγαλμα τε αὐτῆς ἐπ´ ἐλεφάντων
ἐν ἁρμαμάξῃ ἐς τὸν ἱππόδρομον ἐσήγαγε, καὶ θέαν τῷ δήμῳ προῖκα
ἐπὶ δύο ἡμέρας ἀπένειμε· καὶ αὐτῷ τῇ μὲν προτέρᾳ ἄρκτοι πρὸς
ταῖς τῶν ἵππων ἁμίλλαις πεντακόσιαι ἐσφάγησαν τῇ δὲ ἑτέρᾳ Λιβυκὰ
θηρία ἴσα ἀναλώθη, καὶ παγκρατιασταὶ ἐν πολλοῖς ἅμα τόποις
ἠγωνίσαντο. καὶ ὁ δῆμος εἱστιάθη, τοῖς τε βουλευταῖς ταῖς τε
γυναιξὶν αὐτῶν δωρεὰ ἐδόθη - - -.
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Traduction française :
[59,13] Ensuite, pendant un nouveau consulat, il défendit
que le flamine de Jupiter jurât dans la curie (alors
encore, comme sous Tibère, on jurait individuellement),
et lui-même, en entrant en charge, et, ce qui est
plus remarquable encore, en en sortant, jura du haut
de son tribunal ni plus ni moins que les autres magistrats.
Il exerça le consulat pendant trente jours, tout en
accordant six mois à L. Apronius, son collègue, et eut
pour successeur Maximus Sanquinius, préfet de la ville.
Ces jours-là et les suivants, un grand nombre des premiers
citoyens moururent condamnés (beaucoup de ceux
qui avaient été relâchés furent punis pour les mêmes
délits pour lesquels Tibère les avait fait jeter en prison),
comme aussi un grand nombre de simples citoyens périrent
dans les combats de gladiateurs. Rien n'était à
l'abri des massacres; car, loin d'accorder désormais aucune
faveur à la multitude, Caius se plaisait à faire tout
le contraire de ce qu'elle voulait. Aussi se montrait-elle,
de son côté, empressée à contrarier tous les désirs du
prince; on pouvait entendre et voir ce qu'en pareilles
circonstances sont capables de dire et de faire un homme
en colère et une foule luttant contre lui. La partie, néanmoins,
n'était pas égale entre eux : les uns n'avaient de
puissance que leurs paroles ou les gestes qui exprimaient
leurs sentiments; tandis que Caius faisait périr un grand
nombre de ses adversaires, arrachant les uns des places
d'où ils regardaient le spectacle, faisant saisir les
autres à leur retour du théâtre. La principale cause de
sa colère, c'était qu'on ne venait pas avec empressement
aux spectacles (comme parfois il s'y rendait à une heure
autre que celle qui avait été annoncée, et entrait au
théâtre tantôt avant le jour, tantôt après midi, le peuple
était fatigué de ces tracasseries), et aussi parce qu'on
n'applaudissait pas constamment tous ceux qu'il aimait et que
quelquefois même on leur préférait ceux qu'il haïssait.
De plus, il était vivement irrité de ce que le peuple, dans
les acclamations en son honneur, l'avait appelé « Jeune
Auguste; » il y voyait non une félicitation d'être arrivé
jeune à l'empire, mais un reproche de ce qu'à son âge
il était investi d'un si grand pouvoir. Il agissait ainsi
constamment ; un jour même il dit au peuple en le menaçant
tout entier à la fois : « Plùt aux dieux que vous
n'eussiez qu'une seule tête ! » Alors, comme il s'était livré
à ses emportements habituels, la plèbe impatientée négligea
le spectacle, se tourna contre les délateurs, et
les réclama longtemps à grands cris. Caius, irrité, sans
rien répondre à cette demande, s'en alla en Campanie,
après avoir confié à d'autres le soin de célébrer les jeux.
Étant ensuite revenu pour le jour natal de Drusilla, il
amena la statue de la déesse dans le cirque sur un char
tiré par des éléphants et donna pendant deux jours un
spectacle gratuit au peuple: le premier jour, il y eut,
outre les courses de chevaux, cinq cents ours égorgés;
le second, un pareil nombre de bêtes de Libye mises à
mort; il y eut aussi, dans plusieurs endroits à la fois, des
combats au pancrace. Le peuple fut convié à un banquet,
les sénateurs et leurs femmes reçurent des présents.
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