Texte grec :
[58,7] Σεϊανὸν μὲν οὖν ταῦτά τε ἐτάραττε, καὶ πολλῷ μᾶλλον ὅτι ἐξ
ἀνδριάντος τινὸς αὐτοῦ τὰ μὲν πρῶτα καπνὸς πολὺς ἀνέθορεν, ἔπειτα
δὲ ἀφαιρεθείσης τῆς κεφαλῆς ὅπως τὸ γιγνόμενον ἴδωσιν, ὄφις μέγας
ἀνεπήδησεν, ἑτέρας τε εὐθὺς ἀντεπιτεθείσης αὐτῷ, καὶ διὰ τοῦτ´ ἐκείνου
{τε} θύσειν ἑαυτῷ μέλλοντος (τά τε γὰρ ἄλλα
καὶ ἑαυτῷ ἔθυε), σχοινίον περὶ τὸν αὐχένα αὐτοῦ περικείμενον
εὑρέθη. Τύχης τέ τι ἄγαλμα, ὃ ἐγεγόνει μέν, ὥς φασι, Τουλλίου
τοῦ βασιλεύσαντός ποτε ἐν τῇ Ῥώμῃ, τότε δὲ ὁ Σεϊανὸς οἴκοι τε
εἶχε καὶ μεγάλως ἤγαλλεν, αὐτός τε θύων εἶδεν ἀποστρεφόμενον
- - - καὶ μετὰ τοῦθ´ ἕτεροι συνεξιόντες σφίσιν. οἱ δὲ δὴ ἄλλοι ὑπώπτευον
μέν που ταῦτα, ἀγνοοῦντες δὲ δὴ τὴν τοῦ Τιβερίου διάνοιαν, καὶ
προσεκλογιζόμενοι τό τε ἐκείνου ἔμπληκτον καὶ τὸ τῶν πραγμάτων
ἀστάθμητον, ἐπημφοτέριζον, καὶ ἰδίᾳ μὲν τῆς ἑαυτῶν ἀσφαλείας διεσκόπουν,
κοινῇ δὲ δὴ ἐθεράπευον αὐτὸν διά τε τἆλλα καὶ ὅτι καὶ ὁ Τιβέριος
ἱερέας μετ´ αὐτοῦ τε καὶ ἐκεῖνον καὶ τὸν υἱὸν αὐτοῦ ἐποίησε,
καὶ τήν τε ἀνθυπατικὴν ἐξουσίαν αὐτῷ ἔδωκαν, καὶ προσεψηφίσαντο
πᾶσιν ἀεὶ τοῖς ὑπατεύουσι παραγγέλλεσθαι κατὰ τὸ ἐκείνου
ζήλωμα ἄρξαι. ὁ δ´ οὖν Τιβέριος ταῖς μὲν ἱερωσύναις ἐτίμησεν
αὐτόν, οὐ μὴν καὶ μετεπέμψατο, ἀλλὰ καὶ αἰτησαμένῳ οἱ ὅπως ἐς
τὴν Καμπανίαν ἐπὶ προφάσει τῆς μελλονύμφου νοσησάσης ἔλθῃ,
κατὰ χώραν μεῖναι προσέταξεν ὡς καὶ αὐτὸς ὅσον οὔπω ἐς τὴν
Ῥώμην ἀφιξόμενος.
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Traduction française :
[58,7] Séjan se troublait de tout cela, et bien plus encore
parce qu'on vit d'abord de la fumée sortir en abondance
d'une de ses statues, qu'ensuite ayant enlevé la tête de
cette statue pour voir la cause du phénomène, un énorme
serpent s'en était élancé, et qu'ayant aussitôt mis une
nouvelle tête, au moment même où il était sur le point,
à l'occasion de ce prodige, de s'offrir à lui-même un
sacrifice (il allait, en effet, jusqu'à s'offrir à lui-même
des sacrifices), il se trouva une corde au cou de cette
statue. Séjan avait alors chez lui une statue de la Fortune,
qui avait, dit-on, appartenu à Tullius, un des
anciens rois de Rome, et à laquelle il rendait de grands
honneurs ; il la vit, pendant un sacrifice, se détourner
de lui - - -; ensuite d'autres étant sortis ensemble. Le
reste en avait bien quelque soupçon; mais, ignorant les
intentions de Tibère, et songeant à son caractère impénétrable
et à l'instabilité des choses, il balançait entre
les deux : en particulier, on veillait à sa sûreté personnelle ;
en public, on rendait des hommages à Séjan,
entre autres motifs, parce que le prince l'avait, en même
temps que Caius, décoré d'un sacerdoce, lui et son fils ;
on lui décerna le pouvoir proconsulaire et on décréta en
outre que son exemple serait proposé à tous les consuls
comme règle pour l'exercice de leur charge. Tibère lui
donna donc le pontificat, mais il ne le fit pas venir auprès
de lui ; bien au contraire, Séjan ayant demandé la
permission de se rendre en Campanie, sous le prétexte
d'une maladie de sa fiancée, il lui ordonna de rester : il
allait revenir lui-même, disait-il, à Rome.
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