HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVIII

αὐτός



Texte grec :

[58,4] ὁ δὲ δὴ Σεϊανὸς καὶ μείζων καὶ φοβερώτερος ἀεὶ ἐγίγνετο, ὥστε καὶ τοὺς βουλευτὰς καὶ τοὺς ἄλλους ἐκείνῳ μὲν ὡς καὶ αὐτοκράτορι προσέχειν, τὸν δὲ Τιβέριον ἐν ὀλιγωρίᾳ ποιεῖσθαι. μαθὼν οὖν ταῦτα ὁ Τιβέριος οὔτε ἐν ἐλαφρῷ τὸ πρᾶγμα ἐποιήσατο, φοβηθεὶς μὴ καὶ αὐτοκράτορα ἄντικρυς αὐτὸν ἀποδείξωσιν, οὔτε ἠμέλησεν. ἐκ μὲν δὴ οὖν τοῦ προφανοῦς οὐδὲν ἔδρασε· τό τε γὰρ δορυφορικὸν πᾶν ἰσχυρῶς ᾠκείωτο, καὶ τῶν βουλευτῶν τὸ μὲν εὐεργεσίαις τὸ δὲ ἐλπίσι τὸ δὲ καὶ φόβῳ προσεπεποίητο, τούς τε περὶ τὸν Τιβέριον ὄντας οὕτω πάντας προσηταίριστο ὥστε τὰ μὲν ἐκείνου πάντα ἁπλῶς, καὶ ὅσα ἔλεγε καὶ ὅσα ἔπραττε, παραυτίκα οἱ ἀγγέλλεσθαι, τὰ δ´ ὑπ´ αὐτοῦ δρώμενα μηδένα τῷ Τιβερίῳ δηλοῦν. ἄλλως οὖν αὐτὸν μετεπορεύετο, καὶ ὕπατόν τε αὐτὸν ἀπέδειξε καὶ κοινωνὸν τῶν φροντίδων ὠνόμαζε, "Σεϊανός" τε "ὁ ἐμός" πολλάκις ἐπαναλαμβάνων ἔλεγε, καὶ τοῦτο καὶ γράφων πρός τε τὴν βουλὴν καὶ πρὸς τὸν δῆμον ἐδήλου. τούτοις οὖν οἱ ἄνθρωποι ἀπατώμενοι καὶ πιστεύοντες χαλκοῦς τε αὐτοὺς ἁπανταχοῦ ἐκ τοῦ ἴσου ἵστασαν, κἀν ταῖς γραφαῖς συνέγραφον, δίφρους τε ἐπιχρύσους ἐς τὰ θέατρα ἀμφοῖν ἐσέφερον· καὶ τέλος ἐψηφίσθη ὑπάτους τέ σφας διὰ πέντε ἐτῶν ἅμα ἀποδείκνυσθαι, καὶ ἀπάντησιν, ὁπότε ἐς τὴν Ῥώμην ἐσίοιεν, ἀμφοτέροις ὁμοίως γίγνεσθαι. καὶ τέλος καὶ ταῖς εἰκόσιν αὐτοῦ ὥσπερ καὶ ταῖς τοῦ Τιβερίου ἔθυον. καὶ τὰ μὲν περὶ τὸν Σεϊανὸν τοιαῦτα ἦν, τῶν δὲ ἄλλων πολλοὶ καὶ ὀνομαστοὶ ἐφθάρησαν, ὧν ἦν καὶ Γάιος Φούφιος Γέμινος. ἀσεβείας γὰρ ἐς τὸν Τιβέριον ἐγκληθεὶς τὰς διαθήκας ἔς τε τὸ συνέδριον ἐσεκόμισε καὶ ἀνέγνω, δηλῶν ὅτι τὸν κλῆρον ἐξ ἴσου τοῖς τέκνοις καὶ ἐκείνῳ καταλελοιπὼς ἦν· καὶ μαλακίας αἰτιαθεὶς ἀπῆλθεν οἴκαδε πρὶν ψηφισθῆναί τι, καὶ μαθὼν τὸν ταμίαν ἐπὶ δικαιώσει αὐτοῦ παρόντα αὐτός τε ἑαυτὸν ἔτρωσε, καὶ ἐκείνῳ τὸ τραῦμα δείξας "ἀπάγγειλον" ἔφη "τῇ γερουσίᾳ ὅτι ἀνὴρ οὕτως ἀποθνήσκει." καὶ ἡ γυνὴ δὲ αὐτοῦ Μουτιλία Πρίσκα ἔγκλημά τι λαβοῦσα ἐσῆλθέ τε ἐς τὸ βουλευτήριον, κἀνταῦθα ἑαυτὴν ἐγχειριδίῳ τινί, ὃ λάθρᾳ ἐσεκεκομίκει, ἔσφαξεν.

Traduction française :

[58,4] Séjan, cependant, devenait de jour en jour plus grand et plus redoutable ; de sorte que les sénateurs et les autres citoyens ne faisaient attention qu'à lui, comme s'il eût été l'empereur, et qu'ils méprisaient Tibère. Dès que le prince s'en aperçut, il jugea que la chose n'était pas d'une médiocre importance, appréhendant que Séjan ne fût ouvertement proclamé empereur; et il s'en occupa sérieusement. Néanmoins il n'en fit rien paraître au dehors; car Séjan s'était fortement attaché la garde prétorienne, et il avait gagné les sénateurs, les uns par des bienfaits, d'autres par des promesses; enfin tout l'entourage de Tibère était tellement à sa discrétion, qu'il était instruit sur-le-champ, sans réserve, des paroles et des actions du prince, tandis que personne ne rapportait à Tibère ce que faisait Séjan. Tibère l'attaqua donc par une autre voie : il lui déféra le consulat, le proclama le compagnon de ses soins, et, à diverses reprises, l'appela "mon cher Séjan", titre qu'il lui donnait dans ses messages au sénat et au peuple. Trompés par ces paroles auxquelles ils ajoutaient foi, les Romains élevèrent partout également des statues d'airain à Tibère et à Séjan, les représentèrent ensemble dans des tableaux, et placèrent deux siéges dorés pour eux au théâtre ; on décréta qu'ils seraient consuls tous les deux à la fois pour cinq ans, et qu'à leur entrée dans Rome, on irait au-devant d'eux en rendant à l'un et à l'autre les mêmes honneurs. Enfin on offrit des sacrifices aux statues de Séjan comme à celles de Tibère. Telle était la position des affaires de Séjan. Un grand nombre de citoyens illustres périrent, et, parmi eux, C. Géminius Rufus. Accusé d'impiété à l'égard de Tibère, il apporta son testament dans l'assemblée du sénat et le lut, dans le dessein de montrer qu'il avait institué le prince son héritier pour une portion égale à celle de ses enfants ; accusé de mollesse, il se retira chez lui avant qu'aucune sentence fût portée, et, lorsqu'il apprit que le questeur était venu pour le mener au supplice, il se frappa lui-même, et montrant la blessure au questeur : « Va, lui dit-il, rapporter au sénat que c'est ainsi que meurt un homme. » Sa femme, P. Prisca, ayant été mise aussi en accusation, vint au sénat et s'y perça d'un poignard qu'elle avait secrètement apporté.





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Dernière mise à jour : 9/06/2006