Texte grec :
[58,23] ταῦτά τε ἅμα ἔπραττε, καὶ τὸν Γάιον ταμίαν μὲν οὐκ ἐν τοῖς
πρῶτον ἀπέδειξεν, ἐς δὲ δὴ τὰς ἄλλας ἀρχὰς πέντε ἔτεσι θᾶσσον
τοῦ καθήκοντος προβιβάσειν ὑπέσχετο, καίτοι καὶ τῆς γερουσίας
δεηθεὶς ὅπως μήτε πολλαῖς μήτ´ ἀκαίροις τιμαῖς αὐτόν, μὴ καὶ
ἐξοκείλῃ ποι, ἐπαίρῃ. εἶχε μὲν γὰρ καὶ τὸν Τιβέριον τὸν ἔκγονον·
ἀλλ´ ἐκεῖνον μὲν διά τε τὴν ἡλικίαν (ἔτι γὰρ παιδίον ἦν) καὶ διὰ
τὴν ὑποψίαν (οὐ γὰρ ἐπιστεύετο τοῦ Δρούσου παῖς εἶναι) παρεώρα,
τῷ δὲ δὴ Γαΐῳ ὡς καὶ μοναρχήσοντι προσεῖχε, καὶ μάλισθ´ ὅτι
τὸν Τιβέριον καὶ ὀλίγον χρόνον βιώσεσθαι καὶ ὑπ´ αὐτοῦ ἐκείνου
φονευθήσεσθαι σαφῶς ἠπίστατο. ἠγνόει μὲν γὰρ οὐδὲν οὐδὲ τῶν
κατὰ τὸν Γάιον, ἀλλὰ καὶ εἶπέ ποτε αὐτῷ διαφερομένῳ πρὸς τὸν
Τιβέριον ὅτι "σύ τε τοῦτον ἀποκτενεῖς καὶ σὲ ἄλλοι"· οὔτε δὲ ἕτερόν
τινα ὁμοίως πάνυ προσήκοντα ἑαυτῷ ἔχων, καὶ ἐκεῖνον κάκιστον
εἰδὼς ἐσόμενον, ἀσμένως, ὥς φασι, τὴν ἀρχὴν αὐτῷ ἔδωκεν, ὅπως
τά τε ἑαυτοῦ τῇ τοῦ Γαΐου ὑπερβολῇ συγκρυφθῇ, καὶ τὸ πλεῖον
τό τε εὐγενέστατον τῆς λοιπῆς βουλῆς καὶ μετ´ αὐτὸν φθαρῇ.
λέγεται γοῦν πολλάκις μὲν ἀναφθέγξασθαι τοῦτο δὴ τὸ ἀρχαῖον
"ἐμοῦ θανόντος γαῖα μιχθήτω πυρί",
πολλάκις δὲ καὶ τὸν Πρίαμον μακαρίσαι ὅτι ἄρδην καὶ μετὰ
τῆς πατρίδος καὶ μετὰ τῆς βασιλείας ἀπώλετο. καὶ τεκμαίρονταί
γε ἀληθῆ ταῦτα περὶ αὐτοῦ γεγράφθαι τοῖς τότε γενομένοις· τοσοῦτο
γὰρ πλῆθος τῶν τε ἄλλων καὶ τῶν βουλευτῶν ἐξώλετο
ὥστε τοὺς ἄρχοντας τοὺς κληρωτοὺς τοὺς μὲν ἐστρατηγηκότας ἐπὶ
τρία τοὺς δ´ ὑπατευκότας ἐπὶ ἓξ ἔτη τὰς ἡγεμονίας τῶν ἐθνῶν,
ἀπορίᾳ τῶν διαδεξομένων αὐτούς, σχεῖν. τί γὰρ ἄν τις ἔχοι τοὺς
αἱρετοὺς ὀνομάζειν, οἷς καὶ ἀπὸ πρώτης ἐπὶ πλεῖστον ἄρχειν
ἐδίδου; ἐν δ´ οὖν τοῖς τότε ἀποθανοῦσι καὶ Γάλλος ἐγένετο· τότε
γὰρ αὐτῷ μόλις, ὡς αὐτὸς εἶπε, κατηλλάγη. οὕτω που, παρὰ τὸ νομιζόμενον,
καὶ τὴν ζωὴν τιμωρίαν τισὶ καὶ τὸν θάνατον εὐεργεσίαν ἐποίει.
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Traduction française :
[58,23] Telle était alors sa conduite; il nomma aussi Caius
questeur, mais non un des premiers, et promit de l'élever
aux autres charges cinq ans avant l'âge légal, bien qu'il
eût prié le sénat de ne pas exalter ce jeune homme par
des honneurs trop nombreux et intempestifs, de peur
de le faire dévier de sa route. L'empereur, en effet, avait
bien Tibère aussi pour petit-fils, mais il ne s'en occupait
pas, tant à cause de son bas âge (il était encore
tout enfant), qu'à cause de ses soupçons (on ne le croyait
pas né de Drusus),'et n'avait d'attentions que pour Caius,
comme devant régner un jour, et surtout parce qu'il savait
clairement que le jeune Tibère vivrait peu et serait
tué par Caius. Il n'ignorait, en effet, rien de ce qui regardait
Caius ; il lui dit même, un jour qu'il avait différend
avec Tibère : « Tu le tueras, et d'autres te tueront; »
d'ailleurs, comme il n'avait pas de parent aussi
proche, et qu'il savait que Caius serait un mauvais
prince, il lui donna, dit-on, volontiers l'empire, afin de
cacher ses propres crimes sous l'excès de ceux de Caius,
et de faire, même après sa mort, périr la portion la plus
nombreuse et la plus noble de ce qui restait du sénat.
Aussi a-t-on prétendu qu'il avait sans cesse à la bouche
cet antique adage : "Puisse, après moi, le feu brûler toute la terre..."
que sans cesse il vantait le bonheur de Priam, qui avait
péri avec sa patrie et avec son royaume. La vérité de
cette tradition est démontrée par les choses qui se passèrent
alors : il périt, en effet, un si grand nombre
de citoyens et de sénateurs, que, dans les gouvernements
de provinces tirés au sort, faute de successeurs
à leur donner, il maintint trois ans ceux qui avaient
exercé la préture, et six ans ceux qui avaient passé par le consulat.
Qu'est-il besoin de parler de ceux qui
étaient choisis par lui, et à qui, dès le premier jour, il
donna des pouvoirs pour plusieurs années? Parmi ceux
qui moururent alors fut Gallus; car Tibère, alors, pour
parler son langage, consentit, malgré sa peine, à se
réconcilier avec lui. C'est ainsi que, au contraire de ce
qui se pratique habituellement, il faisait pour quelques-uns
un supplice de la vie et un bienfait de la mort.
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