HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVIII

ὑποπτεῦόν



Texte grec :

[58,16] αἱ δ´ οὖν πλεῖσται τῶν οὐχ οὕτως ἀποθανόντων οὐσίαι ἐδημοσιοῦντο, βραχέος τινὸς ἢ καὶ μηδενὸς τοῖς κατηγορήσασιν αὐτῶν διδομένου. καὶ γὰρ τὰ χρήματα δι´ ἀκριβείας ἤδη πολὺ μᾶλλον ἐποιεῖτο. καὶ διὰ τοῦτο καὶ τέλος τι διακοσιοστὴν ἔχον ἑκατοστὴν ἤγαγε, καὶ ἐκληρονόμει παντὸς τοῦ καταλειφθέντος αὐτῷ· κατέλειπον δὲ δὴ πάντες ὀλίγου καὶ οἱ ἑαυτοὺς ἀναχρώμενοι, ὥσπερ καὶ τῷ Σεϊανῷ ὅτε ἔζη. τῇ δ´ αὐτῇ ἐκείνῃ διανοίᾳ ᾗ τὰ τῶν ἑκόντως ἀποθνησκόντων χρήματα οὐκ ἀφῃρεῖτο, καὶ τὰς ἐσαγγελίας πάσας ἐς τὴν γερουσίαν ἐσῆγεν, ὅπως αὐτός τε ἔξω αἰτίας, ὥς γε καὶ ἐδόκει, ᾖ, καὶ ἡ βουλὴ αὐτὴ ἑαυτῆς ὡς καὶ ἀδικούσης τι καταψηφίζηται. ὅθεν καὶ πάνυ ἀκριβῶς ἔμαθον, αὐτοὶ δι´ ἑαυτῶν ἀπολλύμενοι, ὅτι καὶ τὰ πρότερον ἐκεῖνα οὐ τοῦ Σεϊανοῦ μᾶλλον ἢ τοῦ Τιβερίου ἔργα ἦν. οὐ γὰρ μόνον οἱ κατηγορήσαντές τινων ἐκρίνοντο ἢ καὶ οἱ καταμαρτυρήσαντες κατεμαρτυροῦντο, ἀλλὰ καὶ οἱ κατεψηφισμένοι τινῶν ἀνθηλίσκοντο. οὕτως οὔθ´ ὁ Τιβέριός τινων ἐφείδετο, ἀλλὰ καὶ πᾶσιν αὐτοῖς κατ´ ἀλλήλων ἀπεχρῆτο, οὔτ´ ἄλλον βέβαιον φίλον οὐδένα - - -, ἀλλ´ ἐν τῷ ἴσῳ καὶ τὸ ἀδικοῦν καὶ τὸ ἀναμάρτητον τό τε ὑποπτεῦόν τι καὶ τὸ ἀδεὲς πρὸς τὴν τῶν Σεϊανῶν ἐγκλημάτων ἀνάκρισιν ἐγίγνετο. ἔδοξε μὲν γάρ τινα ἀμνηστίαν αὐτῶν ὀψέ ποτε ἐσηγήσασθαι· καὶ γὰρ πενθεῖν τοῖς βουλομένοις αὐτὸν ἐπέτρεψε, προσαπειπὼν μηδὲ ἐφ´ ἑτέρου τινὸς κωλύεσθαί τινα τοῦτο ποιεῖν, ὃ πολλάκις ἐψηφίζετο· οὐ μὴν καὶ τῷ ἔργῳ ἐβεβαίωσεν αὐτήν, ἀλλ´ ὀλίγον διαλιπὼν ἔπειτα καὶ ἐπὶ τῷ Σεϊανῷ καὶ ἐφ´ ἑτέροις ἀθεμίτοις ἐγκλήμασι συχνοὺς ἐκόλασεν, ᾐσχυγκέναι τε καὶ ἀπεκτονέναι καὶ τὰς συγγενεστάτας σφίσιν αἰτιαθέντας.

Traduction française :

[58,16] Quant à ceux qui n'étaient pas morts ainsi, leurs biens étaient, la plupart du temps, confisqués, et tout au plus une petite partie en était donnée aux accusateurs. Car Tibère était déjà devenu beaucoup plus avide d'argent. Dans la suite, il finit même par substituer à l'impôt du deux-centième celui du centième et par recueillir tous les legs qui lui étaient faits. Presque tous les citoyens, en effet, même ceux qui se donnaient eux-mêmes la mort, lui faisaient quelque legs, ainsi que cela se pratiquait pour Séjan, lorsqu'il était vivant. La même intention qui le portait à ne pas toucher aux biens de ceux qui mouraient volontairement, l'engageait à déférer toutes les accusations au sénat, afin de se mettre lui-même, c'est du moins mon avis, hors de cause, et de faire que cette assemblée prît sur elle-même la faute de ces jugements. Les sénateurs alors, en périssant victimes de leurs propres arrêts, reconnurent bien que les misères d'autrefois n'étaient pas plus l'oeuvre de Séjan que celle de Tibère. Non seulement les accusateurs étaient traînés en justice, et les témoins qui avaient déposé contre des accusés succombaient sous le coup d'autres témoignages; mais ceux même qui avaient voté des condamnations étaient à leur tour condamnés. Ainsi Tibère, loin de faire grâce à personne, abusait des uns contre les autres, et loin d'avoir aucun ami sûr, traitait, dans la poursuite des crimes reprochés à Séjan, de la même façon les coupables et les innocents, ceux qui craignaient et ceux qui se croyaient en sûreté. A la fin, cependant, il sembla, bien que tardivement, accorder une sorte d'amnistie ; il permit à qui le voudrait de pleurer Séjan, avec défense d'empêcher personne de le faire pour tout autre, chose qui était souvent décrétée ; néanmoins il ne confirma pas cette permission par ses actes; car, peu de temps après, il se mit à punir une foule de citoyens à cause de Séjan et à cause d'autres accusations injustes, comme celles d'avoir déshonoré et tué leurs plus proches parentes.





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Dernière mise à jour : 9/06/2006