Texte grec :
[58,13] ὁ δὲ δὴ Τιβέριος τέως μὲν ἐν δέει μεγάλῳ καθειστήκει μὴ ὁ Σεϊανὸς
κατασχὼν αὐτὴν ἐπ´ αὐτὸν ἐπιπλεύσῃ, καὶ πλοῖα παρεσκευάσατο ἵνα, ἄν
τι τοιοῦτο συμβῇ, διαφύγῃ· τῷ τε Μάκρωνι, ὥς τινές φασιν, ἐνετείλατο ὅπως,
ἄν τι παρακινήσῃ, τὸν Δροῦσον ἔς τε τὴν βουλὴν καὶ ἐς τὸν δῆμον ἐσαγάγῃ
καὶ αὐτοκράτορα ἀποδείξῃ. ἐπεὶ δὲ ἔμαθεν αὐτὸν ἀπολωλότα,
ἔχαιρεν ὥσπερ εἰκὸς ἦν, οὐ μέντοι καὶ τὴν πρεσβείαν τὴν πεμφθεῖσαν
ἐπὶ τούτῳ προσεδέξατο, καίπερ πολλῶν μὲν παρὰ τῆς
βουλῆς πολλῶν δὲ καὶ παρὰ τῶν ἱππέων τοῦ τε πλήθους, ὥσπερ
καὶ πρίν, σταλέντων· ἀλλὰ καὶ τὸν ὕπατον τὸν Ῥήγουλον, τά τε
αὐτοῦ ἀεὶ φρονήσαντα καὶ πρὸς τὴν ἀσφάλειαν τῆς ἐς τὴν πόλιν
αὐτοῦ κομιδῆς, ὥσπερ ἐπεστάλκει, ἐλθόντα, ἀπεώσατο.
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Traduction française :
[58,13] Tibère cependant craignait beaucoup que Séjan,
s'emparant de la ville, ne vint par mer l'attaquer; aussi
avait-il préparé des embarcations pour s'enfuir, dans le
cas où il arriverait quelque chose : il avait même, au
rapport de plusieurs historiens, enjoint à Macron, s'il
survenait quelque mouvement, de conduire Drusus devant
le sénat et devant le peuple, et de le proclamer
empereur. Lorsqu'il apprit la mort de Séjan, il en eut de
la joie, comme cela est naturel ; mais il ne consentit pas
néanmoins à recevoir la députation qui lui fut envoyée
à propos de cette affaire, bien qu'elle fût, comme précédemment,
composée d'un grand nombre de membres du
sénat, de l'ordre équestre et aussi de plébéiens : le consul
Régulus, qui lui avait été toujours dévoué et qu'il avait,
dans sa lettre, mandé près de lui, afin de pouvoir en
sûreté venir à Rome, ne fut pas même admis.
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