HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVIII

καὶ



Texte grec :

[58,12] τότε δὲ θόρυβος πολὺς ἐν τῇ πόλει συνηνέχθη. ὅ τε γὰρ δῆμος εἴ πού τινα τῶν μέγα παρὰ τῷ Σεϊανῷ δυνηθέντων καὶ δι´ αὐτὸν ὑβρισάντων τι εἶδεν, ἐφόνευε· καὶ οἱ στρατιῶται ἀγανακτοῦντες ὅτι αὐτοί τε ἐς τὴν τοῦ Σεϊανοῦ εὔνοιαν ὑπωπτεύθησαν καὶ οἱ νυκτοφύλακές σφων ἐς τὴν τοῦ αὐτοκράτορος πίστιν προετιμήθησαν, ἐμπρήσεις τε καὶ ἁρπαγὰς ἐποιοῦντο, καίτοι πάντων τῶν ἐν ταῖς ἀρχαῖς ὄντων τὸ ἄστυ πᾶν ἐκ τῆς τοῦ Τιβερίου ἐντολῆς φυλαττόντων. οὐ μὴν οὐδ´ ἡ βουλὴ ἡσύχαζεν, ἀλλ´ οἵ τε τὸν Σεϊανὸν τεθεραπευκότες δεινῶς δέει τῆς τιμωρίας ἐταράσσοντο, καὶ οἱ κατηγορηκότες ἢ καὶ καταμεμαρτυρηκότες τινῶν διὰ φόβου, ὑποψίᾳ τοῦ καὶ δι´ ἐκεῖνον ἀλλ´ οὐ διὰ τὸν Τιβέριον αὐτοὺς διεφθάρθαι, ἐγίγνοντο. ὀλίγον τε πάνυ τὸ θαρσοῦν ἦν, ὅσον ἔξω τε τούτων καθειστήκει καὶ τὸν Τιβέριον ἠπιώτερον γενήσεσθαι προσεδόκα. τά τε γὰρ συμβεβηκότα σφίσιν ἐς τὸν ἀπολωλότα, ὥσπερ που φιλεῖ γίγνεσθαι, ἔτρεπον, καὶ ἐκεῖνον ἢ οὐδενὸς ἢ ὀλίγων ᾐτιῶντο· τὰ γὰρ πλείονα τὰ μὲν ἠγνοηκέναι, τὰ δὲ καὶ ἄκοντα κατηναγκάσθαι πρᾶξαι ἔλεγον. ἰδίᾳ μὲν δὴ ὡς ἕκαστοι οὕτω διετίθεντο, κοινῇ δὲ δὴ ἐψηφίσαντο, ὡς καὶ δεσποτείας τινὸς ἀπηλλαγμένοι, μήτε πένθος τινὰ ἐπ´ αὐτῷ ποιήσασθαι, καὶ Ἐλευθερίας ἄγαλμα ἐς τὴν ἀγορὰν ἀνατεθῆναι, ἑορτήν τε διά τε τῶν ἀρχόντων καὶ διὰ τῶν ἱερέων ἁπάντων, ὃ μηπώποτε ἐγεγόνει, ἀχθῆναι, καὶ τὴν ἡμέραν ἐν ᾗ ἐτελεύτησε καὶ ἵππων ἀγῶσι καὶ θηρίων σφαγαῖς ἐτησίοις διά τε τῶν ἐς τὰς τέσσαρας ἱερωσύνας τελούντων καὶ διὰ τῶν τοῦ Αὐγούστου θιασωτῶν ἀγάλλεσθαι, ὃ οὐδέποτε ἐπεποίητο. ὃν γὰρ αὐτοὶ ταῖς τε ὑπερβολαῖς καὶ ταῖς καινότησι τῶν τιμῶν πρὸς τὸν ὄλεθρον προήγαγον, κατὰ τούτου καὶ τοῖς θεοῖς ξένα τινὰ ἐψηφίζοντο. οὕτω γάρ τοι σαφῶς ἠπίσταντο ὅτι ὑπ´ ἐκείνων μάλιστα ἐξεφρόνησεν, ὥστ´ ἀπαγορεῦσαι παραχρῆμα διαρρήδην μήτε τιμὰς μηδενὶ ὑπερόγκους δίδοσθαι μήτε τοὺς ὅρκους ἐπ´ ἄλλου τινὸς πλὴν τοῦ αὐτοκράτορος ποιεῖσθαι. καὶ μέντοι ταῦθ´ οὕτω, καθάπερ ἐκ θείας τινὸς ἐπιπνοίας, ψηφισάμενοι καὶ τὸν Μάκρωνα καὶ τὸν Λάκωνα κολακεύειν οὐ πολλῷ ὕστερον ἤρξαντο· χρήματά τε γὰρ αὐτοῖς πολλὰ καὶ τιμάς, Λάκωνι μὲν τὰς τῶν τεταμιευκότων Μάκρωνι δὲ τὰς τῶν ἐστρατηγηκότων, ἔδωκαν, καὶ αὐτῷ καὶ συνθεᾶσθαί σφισι καὶ ἱματίῳ περιπορφύρῳ ἐν ταῖς εὐκταίαις πανηγύρεσι χρῆσθαι ἐπέτρεψαν. οὐ μέντοι καὶ ἐκεῖνοι ἐδέξαντο αὐτά· τὸ γὰρ παράδειγμά σφας ὑπόγυον ὂν ἐθορύβει. οὐ μὴν οὐδ´ ὁ Τιβέριος προσήκατό τι ἄλλων τ´ αὐτῷ πολλῶν ψηφισθέντων, καὶ ὅπως αὐτός τε πατὴρ τῆς πατρίδος τότε γε ἄρξηται ὀνομάζεσθαι, καὶ τὰ γενέθλια αὐτῷ δέκα τε τῶν ἵππων ἁμίλλαις καὶ ἑστιάσει τῆς γερουσίας τιμῷτο· ἀλλὰ καὶ προηγόρευσεν αὖθις μηδένα μηδὲν τοιοῦτον ἐσηγεῖσθαι. ταῦτα μὲν ἐν τῇ πόλει ἐγίγνετο.

Traduction française :

[58,12] Il y eut alors de nombreux désordres dans Rome. Le peuple massacrait, au fur et à mesure qu'il l'apercevait, quiconque avait eu un grand pouvoir auprès de Séjan et avait profité de son appui pour commettre des violences ; les soldats, irrités de ce que leur amour pour Séjan les avait rendus suspects et que les Vigiles leur avaient été préférés comme plus fidèles à l'empereur, brûlaient et pillaient, bien que la garde de toute la ville eût été, par ordre de Tibère, confiée à tous les magistrats en charge. Le sénat lui-même ne fut pas tranquille; ceux qui avaient été les courtisans de Séjan s'agitèrent fortement par crainte du supplice ; les délateurs et les faux témoins redoutaient d'être accusés d'avoir fait périr leurs victimes pour complaire à Séjan et non à Tibère. Ceux qui conservaient de l'assurance étaient en fort petit nombre; c'étaient ceux qui s'étaient tenus en dehors de ces intrigues et qui espéraient que Tibère deviendrait plus clément. Ils rejetaient, comme c'est la coutume, sur le mort la responsabilité de ce qui leur était arrivé, et n'accusaient le prince de rien ou de peu de chose : la plupart du temps, il avait, disaient-ils, ignoré certains actes; on l'avait forcé d'en accomplir d'autres malgré lui. Telles étaient les dispositions particulières de chacun ; tous d'ailleurs décrétèrent que, comme ayant échappé à une domination tyrannique, personne ne pleurerait Séjan, qu'on élèverait sur le Forum une statue à la Liberté, qu'une fête serait célébrée par tous les magistrats et par tous les prêtres, ce qui n'avait jamais eu lieu, et que, le jour de sa mort, il y aurait, tous les ans, jeux du cirque et chasses par les soins des membres des quatre colléges pontificaux et des flammes d'Auguste, chose qui, non plus, ne s'était jamais faite auparavant. Ainsi, celui qu'ils avaient poussé à sa perte par des honneurs excessifs et jusqu'alors inconnus, ils décrétaient contre lui des mesures étranges pour les dieux eux-mêmes. Ils savaient pourtant bien que ces honneurs avaient été la principale cause de sa folie, puisque, sur-le-champ, ils défendirent en termes exprès d'accorder à qui que ce fût des honneurs exagérés et de prêter serment à un autre qu'à l'empereur. Mais, malgré des décrets rendus par l'effet d'une sorte de fanatisme, ils n'en commencèrent pas moins, peu de temps après, à flatter Lacon et Macron : ils donnèrent de fortes sommes d'argent à l'un et à l'autre avec les honneurs, à Lacon de ceux qui avaient été édiles, et à Macron de ceux qui avaient été préteurs ; il fut, en outre, permis à ce dernier de porter la prétexte dans les jeux votifs. Mais Lacon et Macron n'acceptèrent pas ces honneurs ; l'exemple récent qu'ils avaient sous les yeux les effrayait. Tibère aussi refusa tout ce qu'on décréta pour lui, entre autres, les décisions portant que désormais il serait appelé Père de la patrie, que son jour natal serait célébré par dix courses de chevaux et par un banquet offert au sénat, et il fit de nouveau défense à tous de proposer rien de ce genre. Voilà ce qui se passa dans Rome.





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Dernière mise à jour : 9/06/2006