HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVIII

διελέγξας



Texte grec :

[58,11] ἔνθα δὴ καὶ μάλιστα ἄν τις τὴν ἀνθρωπίνην ἀσθένειαν κατεῖδεν, ὥστε μηδαμῇ μηδαμῶς φυσᾶσθαι. ὃν γὰρ τῇ ἕῳ πάντες ὡς καὶ κρείττω σφῶν ὄντα ἐς τὸ βουλευτήριον παρέπεμψαν, τοῦτον τότε ἐς τὸ οἴκημα ὡς μηδενὸς βελτίω κατέσυρον, καὶ ὃν στεφάνων πρότερον πολλῶν ἠξίουν, τούτῳ τότε δεσμὰ περιέθεσαν· ὃν δὲ ἐδορυφόρουν ὡς δεσπότην, τοῦτον ἐφρούρουν ὡς δραπέτην καὶ ἀπεκάλυπτον ἐπικαλυπτόμενον, καὶ ὃν τῷ περιπορφύρῳ ἱματίῳ ἐκεκοσμήκεσαν, ἐπὶ κόρρης ἔπαιον, ὅν 〈τε〉 προσεκύνουν ᾧ τε ὡς θεῷ ἔθυον, τοῦτον θανατώσοντες ἦγον. καὶ αὐτῷ καὶ ὁ δῆμος προσπίπτων πολλὰ μὲν ἐπὶ τοῖς ἀπολωλόσιν ὑπ´ αὐτοῦ ἐπεβόα, πολλὰ δὲ καὶ ἐπὶ τοῖς ἐλπισθεῖσιν ἐπέσκωπτε. τάς τε εἰκόνας αὐτοῦ πάσας κατέβαλλον καὶ κατέκοπτον καὶ κατέσυρον ὡς καὶ αὐτὸν ἐκεῖνον αἰκιζόμενοι· καὶ οὕτω θεατὴς ὧν πείσεσθαι ἔμελλεν ἐγίγνετο. τότε μὲν γὰρ ἐς τὸ δεσμωτήριον ἐνεβλήθη· ὕστερον δ´ οὐ πολλῷ, ἀλλ´ αὐθημερὸν ἡ γερουσία πλησίον τοῦ οἰκήματος ἐν τῷ Ὁμονοείῳ, ἐπειδὴ τά τε τοῦ δήμου τοιαῦτα ὄντα ᾔσθετο καὶ τῶν δορυφόρων οὐδένα ἑώρα, ἀθροισθεῖσα θάνατον αὐτοῦ κατεψηφίσατο. καὶ οὕτω δικαιωθεὶς κατά τε τῶν ἀναβασμῶν ἐρρίφη, καὶ αὐτὸν ὁ ὅμιλος τρισὶν ὅλαις ἡμέραις ἐλυμήνατο, καὶ μετὰ τοῦτο ἐς τὸν ποταμὸν ἐνέβαλε. τά τε παιδία αὐτοῦ κατὰ δόγμα ἀπέθανε, τῆς κόρης, ἣν τῷ τοῦ Κλαυδίου υἱεῖ ἠγγυήκει, προδιαφθαρείσης ὑπὸ τοῦ δημίου, ὡς οὐχ ὅσιον ὂν παρθενευομένην τινὰ ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ διολέσθαι. καὶ ἡ γυνὴ Ἀπικᾶτα οὐ κατεψηφίσθη μέν, μαθοῦσα δὲ ὅτι τὰ τέκνα αὐτῆς τέθνηκε, καί σφων τὰ σώματα ἐν τοῖς ἀναβασμοῖς ἰδοῦσα, ἀνεχώρησε, καὶ ἐς βιβλίον γράψασα περὶ τοῦ θανάτου τοῦ Δρούσου κατά τε τῆς Λιουίλλης τῆς γυναικὸς αὐτοῦ, δι´ ἥνπερ που καὶ αὐτὴ τῷ ἀνδρὶ προσεκεκρούκει ὥστε μηκέτι συνοικεῖν, τὸ μὲν τῷ Τιβερίῳ ἔπεμψεν, αὐτὴ δ´ ἑαυτὴν διεχρήσατο. καὶ οὕτως ὁ Τιβέριος ἐντυχὼν τῷ βιβλίῳ, καὶ διελέγξας τὰ γεγραμμένα, τούς τε ἄλλους πάντας καὶ τὴν Λιουίλλαν ἀπέκτεινεν. ἤδη δὲ ἤκουσα ὅτι ἐκεῖνος μὲν αὐτῆς διὰ τὴν μητέρα τὴν Ἀντωνίαν ἐφείσατο, αὐτὴ δὲ ἡ Ἀντωνία ἑκοῦσα λιμῷ τὴν θυγατέρα ἐξώλεσε. τοῦτο μὲν οὖν ὕστερον ἐγένετο.

Traduction française :

[58,11] C'est là surtout qu'on put contempler la fragilité humaine, afin de ne jamais s'enorgueillir de rien. Celui que, le matin, tous accompagnaient au sénat comme un homme plus puissant qu'eux, ils le traînent alors en prison comme le plus faible des hommes; celui qu'auparavant ils jugeaient digne de nombreuses couronnes, ils le chargent de chaînes; celui qu'ils escortaient comme un maître, ils le gardent comme un esclave fugitif, et lui arrachent le voile dont il veut se couvrir ; celui qu'ils avaient décoré de la prétexte, ils le frappent sur la joue; celui devant qui ils s'étaient prosternés et à qui ils avaient offert des sacrifices comme à un dieu, ils le conduisent à la mort. Le peuple aussi, accourant sur son passage, lui rappelait avec mille imprécations les citoyens qu'il avait fait périr, et lui reprochait avec mille moqueries ses espérances ambitieuses. Il abattit, il brisa, il traîna dans la boue toutes ses statues, leur insultant comme il aurait fait à Séjan lui-même; et celui-ci put voir dans ce traitement l'image de celui qu'il allait bientôt souffrir. On commença par le jeter en prison : un peu après, ou plutôt le jour même, le sénat assemblé dans le temple de la Concorde, près de la prison, voyant les dispositions du peuple et l'absence de tout prétorien, décréta la peine de mort. A la suite de cette condamnation, Séjan fut précipité aux Gémonies, livré pendant trois jours entiers aux outrages de la populace puis jeté dans le fleuve. Ses enfants furent mis à mort, en vertu d'un sénatus-consulte; sa fille, qui était fiancée au fils de Claude, fut auparavant violée par le bourreau, attendu qu'il n'était pas permis de faire mourir une vierge en prison. Sa femme Apicata ne fut pas condamnée; mais, quand elle apprit la mort de ses enfants, et qu'elle vit leurs cadavres aux Gémonies, elle se retira chez elle, où, après avoir consigné dans un mémoire les faits relatifs au trépas de Drusus et à la charge de sa femme Livilla, auteur des dissensions conjugales qui avaient amené sa répudiation, elle l'envoya à Tibère, et se tua. Tibère ayant pris connaissance de ce mémoire et vérifié ses allégations, mit à mort tous les complices, ainsi que Livilla. J'ai cependant entendu dire que Tibère l'épargna en considération de sa mère Antonia, et que ce fut Antonia elle-même qui, de son plein gré, fit mourir sa fille de faim. Mais cela n'eut lieu que plus tard.





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Dernière mise à jour : 9/06/2006