HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVII

ἐποίησε



Texte grec :

[57,15] τότε μὲν ταῦτ´ ἐγένετο, Στατιλίου δὲ Ταύρου μετὰ Λουκίου Λίβωνος ὑπατεύσαντος ὁ Τιβέριος ἀπεῖπε μὲν ἐσθῆτι σηρικῇ μηδένα ἄνδρα χρῆσθαι, ἀπεῖπε δὲ καὶ χρυσῷ σκεύει μηδένα πλὴν πρὸς τὰ ἱερὰ νομίζειν. ἐπεί τε διηπόρησάν τινες εἰ καὶ τὰ ἀργυρᾶ τὰ χρυσοῦν τι ἔμβλημα ἔχοντα ἀπηγορευμένον σφίσιν εἴη κεκτῆσθαι, βουληθεὶς καὶ περὶ τούτου τι δόγμα ποιῆσαι, ἐκώλυσεν ἐς αὐτὸ τὸ ὄνομα τὸ τοῦ ἐμβλήματος ὡς καὶ Ἑλληνικὸν ἐμβληθῆναι, καίτοι μὴ ἔχων ὅπως ἐπιχωρίως αὐτὸ ὀνομάσῃ. ἐκεῖνό τε οὖν οὕτως ἐποίησε, καὶ ἑκατοντάρχου ἑλληνιστὶ ἐν τῷ συνεδρίῳ μαρτυρῆσαί τι ἐθελήσαντος οὐκ ἠνέσχετο, καίπερ πολλὰς μὲν δίκας ἐν τῇ διαλέκτῳ ταύτῃ καὶ ἐκεῖ λεγομένας ἀκούων, πολλὰς δὲ καὶ αὐτὸς ἐπερωτῶν. τοῦτό τε οὖν οὐχ ὁμολογούμενον ἔπραξε, καὶ Λούκιον Σκριβώνιον Λίβωνα, νεανίσκον εὐπατρίδην δόξαντά τι νεωτερίζειν, τέως μὲν ἔρρωτο, οὐκ ἔκρινε, νοσήσαντα δὲ ἐπιθάνατον ἔν τε σκιμποδίῳ καταστέγῳ, ὁποίῳ αἱ τῶν βουλευτῶν γυναῖκες χρῶνται, ἐς τὴν γερουσίαν ἐσεκόμισε, καὶ ἐπειδὴ ἀναβολῆς τινος γενομένης ἑαυτὸν προαπεχρήσατο, καὶ τελευτήσαντα εὔθυνε, τά τε χρήματα αὐτοῦ τοῖς κατηγόροις διέδωκε, καὶ θυσίας ἐπ´ αὐτῷ οὐχ ἑαυτοῦ μόνον ἕνεκα ἀλλὰ καὶ τοῦ Αὐγούστου τοῦ τε πατρὸς αὐτοῦ τοῦ Ἰουλίου, καθάπερ ποτὲ ἐδέδοκτο, ψηφισθῆναι ἐποίησε. ταῦτα δὲ περὶ τοῦτον πράξας, Οὐιβίῳ Ῥούφῳ οὔτε ἐνεκάλεσέ τι ἀρχὴν ὅτι τῷ τοῦ Καίσαρος δίφρῳ, ἐφ´ οὗ ἀεί ποτε ἐκαθίζετο καὶ ἐφ´ οὗ καὶ ἐσφάγη, ἐχρῆτο. τοῦτό τε γὰρ ὁ Ῥοῦφος ἐπιτηδεύσας ἔπραττε, καὶ τῇ τοῦ Κικέρωνος γυναικὶ συνῴκει, σεμνυνόμενος ἐφ´ ἑκατέρῳ ὥσπερ ἢ διὰ τὴν γυναῖκα ῥήτωρ ἢ διὰ τὸν δίφρον Καῖσαρ ἐσόμενος. οὐ μὴν οὔτε αἰτίαν τινὰ ἐπὶ τούτῳ ἔσχε καὶ προσέτι καὶ ὑπάτευσε. καὶ μέντοι τῷ τε Θρασύλλῳ ἀεὶ συνὼν καὶ μαντείᾳ τινὶ καθ´ ἑκάστην ἡμέραν χρώμενος, αὐτός τε ἀκριβῶν οὕτω τὸ πρᾶγμα ὥστε ποτὲ ὄναρ δοῦναί τινι ἀργύριον κελευσθεὶς συνεῖναί τε ὅτι δαίμων τις ἐκ γοητείας οἱ ἐπιπέμπεται καὶ τὸν ἄνθρωπον ἀποκτεῖναι, πάντας τοὺς ἄλλους τούς τε ἀστρολόγους καὶ τοὺς γόητας, εἴ τέ τινα ἕτερον καὶ ὁποιονοῦν τρόπον ἐμαντεύετό τις, τοὺς μὲν ξένους ἐθανάτωσε, τοὺς δὲ πολίτας, ὅσοι καὶ τότε ἔτι, μετὰ τὸ πρότερον δόγμα δι´ οὗ ἀπηγόρευτο μηδὲν τοιοῦτον ἐν τῇ πόλει μεταχειρίζεσθαι, ἐσηγγέλθησαν τῇ τέχνῃ χρώμενοι, ὑπερώρισε· τοῖς γὰρ πειθαρχήσασιν αὐτῶν ἄδεια ἐδόθη. καὶ σύμπαντες δ´ ἂν οἱ πολῖται καὶ παρὰ γνώμην αὐτοῦ ἀφείθησαν, εἰ μὴ δήμαρχός τις ἐκώλυσεν. ἔνθα δὴ καὶ μάλιστα ἄν τις τὸ τῆς δημοκρατίας σχῆμα κατενόησεν, ὅτι ἡ βουλὴ τοῦ τε Δρούσου καὶ τοῦ Τιβερίου, συνέπαινος Γναίῳ Καλπουρνίῳ Πίσωνι γενομένη, κατεκράτησε, καὶ αὐτὴ ὑπὸ τοῦ δημάρχου ἡττήθη.

Traduction française :

[57,15] Voilà ce qui eut lieu alors. Statilius Taurus et L. Libon étant consuls, Tibère défendit aux hommes de porter des étoffes de soie; il défendit aussi de faire usage de vases d'or, excepté pour les sacrifices. Comme quelques-uns étaient embarrassés de savoir si l'interdiction s'appliquait aussi à la possession de vaisselle d'argent avec ornements d'or ("emblemata"), il refusa de laisser employer, dans l'édit qu'il eut intention de rendre à ce sujet, le mot "emblema", comme étant un mot grec, bien que, dans la langue latine, il n'y en eût pas pour le traduire. Autre exemple de ces exigences : un centurion ayant voulu rendre témoignage en grec sur une affaire, en plein sénat, il ne le permit pas, bien que souvent lui-même il y écoutât ou y discutât des causes plaidées en cette langue. Ce fut là une contradiction dans sa conduite; quant à L. Scribonius Libon, jeune homme de famille patricienne, accusé de complot contre l'ordre établi, tant qu'il fut en santé, Tibère ne le mit pas en jugement; mais, aussitôt qu'il fut atteint d'une maladie mortelle, il le fit apporter au sénat, dans une litière couverte, semblable à celles dont font usage les femmes des sénateurs; puis, quand, à la suite d'un sursis, Libon eut échappé par la mort à la condamnation, Tibère poursuivit l'affaire, malgré le trépas du coupable, partagea ses biens entre les accusateurs, et fit décréter des supplications non seulement en son nom, mais aussi en celui d'Auguste et de Jules, père d'Auguste, ainsi que cela avait été autrefois établi. Malgré sa conduite dans cette conjoncture, il n'inquiéta en rien Vibius Rufus, qui se servait du siége sur lequel César s'asseyait constamment et sur lequel il avait été tué. Rufus affectait d'en agir ainsi; il était marié à la femme de Cicéron, deux choses dont il s'enorgueillissait, comme si la femme devait faire de lui un orateur et le siége un César. Aucune accusation ne lui fut néanmoins intentée à ce sujet, et même il parvint au consulat. Du reste, Tibère, bien qu'ayant constamment auprès de lui Thrasylle, et recourant chaque jour à la divination, art dans lequel il était lui–même si habile, qu'ayant une fois reçu en songe l'ordre de donner de l'argent à quelqu'un, il comprit que c'était un sort magique qui lui était envoyé, et fit tuer cette personne. Tibère n'en fut pas moins rigoureux pour tous les autres astrologues, magiciens, en un mot, pour ceux qui s'occupaient d'une manière quelconque de divination : les étrangers furent mis à mort; les citoyens romains accusés de se livrer alors encore à ces pratiques depuis le premier décret leur interdisant toute occupation de ce genre dans Rome, furent bannis ; ceux qui avaient obéi obtinrent l'impunité. Tous les citoyens romains auraient même, contre l'avis de Tibère, obtenu leur pardon, sans l'intervention d'un tribun. Ce fut là surtout qu'on vit l'image du gouvernement républicain, car le sénat, s'étant rangé à l'avis de Cn. Calpurnius Pison, l'emporta sur Drusus et Tibère, et fut, à son tour, vaincu par le tribun.





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Dernière mise à jour : 2/06/2006