HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVII

τε



Texte grec :

[57,12] καὶ μέντοι καὶ τὴν μητέρα πάνθ´ ὅσα πρέποντα αὐτῇ τῶν τοιούτων ποιεῖν ἦν, τὸ μέν τι τῆς ἑαυτοῦ ζηλώσεως ἕνεκα, τὸ δὲ ἵνα μὴ ὑπεραυχῇ, πράττειν ἐκέλευε. πάνυ γὰρ μέγα καὶ ὑπὲρ πάσας τὰς πρόσθεν γυναῖκας ὤγκωτο, ὥστε καὶ τὴν βουλὴν καὶ τοῦ δήμου τοὺς ἐθέλοντας οἴκαδε ἀσπασομένους ἀεί ποτε ἐσδέχεσθαι, καὶ τοῦτο καὶ ἐς τὰ δημόσια ὑπομνήματα ἐσγράφεσθαι. αἵ τε ἐπιστολαὶ αἱ τοῦ Τιβερίου καὶ τὸ ἐκείνης ὄνομα χρόνον τινὰ ἔσχον, καὶ ἐγράφετο ἀμφοῖν ὁμοίως. πλήν τε ὅτι οὔτε ἐς τὸ συνέδριον οὔτε ἐς τὰ στρατόπεδα οὔτε ἐς τὰς ἐκκλησίας ἐτόλμησέ ποτε ἐσελθεῖν, τά γε ἄλλα πάντα ὡς καὶ αὐταρχοῦσα διοικεῖν ἐπεχείρει. ἐπί τε γὰρ τοῦ Αὐγούστου μέγιστον ἠδυνήθη καὶ τὸν Τιβέριον αὐτὴ αὐτοκράτορα πεποιηκέναι ἔλεγε, καὶ διὰ τοῦτο οὐχ ὅσον ἐξ ἴσου οἱ ἄρχειν, ἀλλὰ καὶ πρεσβεύειν αὐτοῦ ἤθελεν. ὅθεν ἄλλα τε ἔξω τοῦ νενομισμένου ἐσεφέρετο, καὶ πολλοὶ μὲν μητέρα αὐτὴν τῆς πατρίδος πολλοὶ δὲ καὶ γονέα προσαγορεύεσθαι γνώμην ἔδωκαν. ἄλλοι καὶ τὸν Τιβέριον ἀπ´ αὐτῆς ἐπικαλεῖσθαι ἐσηγήσαντο, ὅπως ὥσπερ οἱ Ἕλληνες πατρόθεν, οὕτω καὶ ἐκεῖνος μητρόθεν ὀνομάζηται. ἀγανακτῶν οὖν ἐπὶ τούτοις οὔτε τὰ ψηφιζόμενα αὐτῇ πλὴν ἐλαχίστων ἐπεκύρου, οὔτ´ ἄλλο τι ὑπέρογκον ποιεῖν ἐπέτρεπεν. εἰκόνα γοῦν ποτε αὐτῆς οἴκοι τῷ Αὐγούστῳ ὁσιωσάσης, καὶ διὰ τοῦτο καὶ τὴν βουλὴν καὶ τοὺς ἱππέας μετὰ τῶν γυναικῶν ἑστιᾶσαι ἐθελησάσης, οὔτ´ ἄλλως συνεχώρησέν οἱ τοῦτο πρᾶξαι πρὶν τὴν γερουσίαν ψηφίσασθαι, οὔτε τότε τοὺς ἄνδρας δειπνίσαι, ἀλλ´ αὐτὸς μὲν τούτοις ἐκείνη δὲ ταῖς γυναιξὶν εἱστίασε. καὶ τέλος τῶν μὲν δημοσίων παντάπασιν αὐτὴν ἀπήλλαξε, τὰ δ´ οἴκοι διοικεῖν οἱ ἐφείς, εἶθ´ ὡς καὶ ἐν τούτοις ἐπαχθὴς ἦν, ἀποδημίας τε ἐστέλλετο καὶ πάντα τρόπον αὐτὴν ἐξίστατο, ὥστε καὶ ἐς τὴν Καπρίαν δι´ ἐκείνην οὐχ ἥκιστα μεταστῆναι. ταῦτα μὲν περὶ τῆς Λιουίας παραδέδοται·

Traduction française :

[57,12] Il ordonna aussi à sa mère de se conformer, dans ces sortes de choses, à tout ce qu'exigeait la bienséance, partie pour qu'elle imitât son exemple, partie pour qu'elle ne s'abandonnât pas à son orgueil. Livie, en effet, affichait une morgue plus grande que n'en eût auparavant montré aucune femme, au point qu'elle ne cessait de recevoir chez elle les sénateurs et les citoyens qui venaient la saluer, et que mention en était faite dans les actes publics. Les lettres de Tibère portèrent même le nom de Livie et celui du prince pendant un certain temps, et on écrivait pareillement à l'un et à l'autre. Car, si ce n'est qu'elle n'osa jamais paraître ni au sénat, ni aux armées, ni aux assemblées du peuple, elle essayait de tout régler, comme si elle eût été maîtresse de l'empire. Son pouvoir, sous Auguste, avait été fort grand, et elle se vantait d'avoir fait Tibère empereur; et, pour cela, elle prétendait avoir moins une autorité égale à la sienne, qu'une autorité supérieure. Aussi y eut-il en son honneur diverses propositions en dehors de tous les usages : plusieurs voulurent lui donner le nom de "Mater patriae", plusieurs même celui de "Parens". D'autres furent d'avis d'appeler Tibère du nom de Livie, afin que, de même que chez les Grecs les enfants prenaient le nom de leur père, de même Tibère prît le nom de sa mère. Indigné de ces adulations, Tibère ne ratifia que les moins importants des honneurs décernés à sa mère, et ne lui laissa faire rien qui sortît des bornes. C'est ainsi que Livie, ayant une fois consacré chez elle une statue à Auguste, et voulant, à cette occasion, donner un banquet au sénat et aux chevaliers, ainsi qu'à leurs femmes, il ne lui permit ni de procéder à cette consécration avant d'y avoir été autorisée par un sénatus-consulte, ni, après cette autorisation, de donner un banquet aux hommes; ce fut lui qui traita les hommes, et elle les femmes. ll finit même par l'écarter complétement des affaires publiques, ne lui laissant que la conduite des affaires domestiques ; puis, comme là encore elle lui était à charge, il se mit à voyager, et se déroba de toutes les façons à son empire; en sorte qu'elle ne fut pas une des moindres causes de sa retraite à Caprée. Voilà ce que la tradition rapporte de Livie.





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Dernière mise à jour : 2/06/2006