Texte grec :
[57,11] καὶ μέντοι καὶ εὐπρόσοδος καὶ εὐπροσήγορος ἰσχυρῶς ἦν. τοὺς
γοῦν βουλευτὰς ἀθρόους ἀσπάζεσθαι αὑτὸν ἐκέλευσεν, ἵνα μὴ ὠστίζωνται.
τό τε σύμπαν τοσαύτην ἐπιείκειαν ἤσκει ὥστε, ἐπειδή ποτε
οἱ Ῥοδίων ἄρχοντες ἐπιστείλαντές τι αὐτῷ οὐχ ὑπέγραψαν τῇ ἐπιστολῇ
τοῦτο δὴ τὸ νομιζόμενον, εὐχὰς αὐτῷ ποιούμενοι, μετεπέμψατο
μέν σφας σπουδῇ ὡς καὶ κακόν τι δράσων, ἐλθόντας δὲ οὐδὲν
δεινὸν εἰργάσατο, ἀλλ´ ὑπογράψαντας τὸ ἐνδέον ἀπέπεμψε. τούς
τε ἀεὶ ἄρχοντας ὡς ἐν δημοκρατίᾳ ἐτίμα, καὶ τοῖς ὑπάτοις καὶ
ὑπανίστατο· ὁπότε τε αὐτοὺς δειπνίζοι, τοῦτο μὲν ἐσιόντας σφᾶς
πρὸς τὰς θύρας ἐξεδέχετο, τοῦτο δὲ καὶ ἀπιόντας προέπεμπεν. εἴ
τέ ποτε ἐπὶ τοῦ δίφρου κομίζοιτο, οὐδένα οἱ παρακολουθεῖν οὐχ
ὅπως βουλευτὴν ἀλλ´ οὐδὲ ἱππέα τῶν πρώτων εἴα. ἔν τε ταῖς πανηγύρεσι,
καὶ εἰ δή τι καὶ ἄλλο τοιουτότροπον ἀσχολίαν τοῖς πολλοῖς
παρέξειν ἔμελλεν, ἐλθὼν ἂν ἀφ´ ἑσπέρας πρός τινα τῶν Καισαρείων
τῶν πρὸς τοῖς χωρίοις ἐκείνοις ἐς ἃ συμφοιτῆσαι ἔδει οἰκούντων,
ἐνταῦθα τὰς νύκτας ἐνηυλίζετο, ὅπως ἐξ ἑτοιμοτάτου καὶ ἀπονωτάτου
τοῖς ἀνθρώποις ἐντυγχάνειν αὐτῷ γίγνοιτο. καὶ τούς γε τῶν
ἵππων ἀγῶνας ἐξ οἰκίας καὶ αὐτὸς τῶν ἀπελευθέρων τινὸς πολλάκις
ἑώρα. συνεχέστατα γὰρ ἐπὶ τὰς θέας ἀπήντα τῆς τε τιμῆς τῶν
ἐπιτελούντων αὐτὰς ἕνεκα καὶ τῆς τοῦ πλήθους εὐκοσμίας, τοῦ τε
συνεορτάζειν σφίσι δοκεῖν. οὐ γὰρ οὔτε ἐσπούδασέ ποτε τὸ παράπαν
τῶν τοιούτων οὐδέν, οὔτε δόξαν τινὰ ὡς καὶ συσπεύδων τινὶ
ἔσχεν. οὕτω τε ἐς πάντα ἴσος καὶ ὅμοιος ἦν ὥστ´ ὀρχηστήν τινα
τοῦ δήμου ἐλευθερωθῆναί ποτε βουληθέντος μὴ πρότερον συνεπαινέσαι
πρὶν τὸν δεσπότην αὐτοῦ καὶ πεισθῆναι καὶ τὴν τιμὴν λαβεῖν.
τοῖς τε ἑταίροις ὡς καὶ ἐν ἰδιωτείᾳ συνῆν· καὶ γὰρ δικαζομένοις
σφίσι συνηγωνίζετο καὶ θύουσι συνεώρταζε, νοσοῦντάς τε ἐπεσκέπτετο
μηδεμίαν φρουρὰν ἐπεσαγόμενος, καὶ ἐφ´ ἑνί γέ τινι αὐτῶν
τελευτήσαντι τὸν ἐπιτάφιον αὐτὸς εἶπε.
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Traduction française :
[57,11] Il était d'un abord facile, et on lui parlait sans
peine. Il ordonna que les sénateurs viendraient ensemble
le saluer, afin de ne pas être bousculés dans la foule.
En un mot, il montrait une telle modération que les
magistrats de Rhodes lui ayant écrit sans mettre à la
fin de leur lettre la formule par laquelle il était d'usage
de faire des voeux pour sa personne, il se hâta de les
mander, comme pour les punir, et, quand ils furent
venus, il ne leur infligea aucun châtiment, et se contenta
de les renvoyer, après leur avoir fait ajouter à leur
lettre ce qui y manquait. Il honorait les magistrats
comme s'il eût vécu sous un gouvernement républicain,
et se levait devant les consuls ; les invitait-il à un
festin, il allait jusqu'à la porte les recevoir à leur arrivée,
et les reconduisait à leur départ. Si, parfois, il
se faisait porter en litière, il ne permettait pas qu'aucun
sénateur ou chevalier des premiers rangs le suivit.
Quand il y avait des jeux ou quelque autre spectacle
qui devait occuper la multitude, il se rendait, le soir,
pour y passer la nuit, dans la maison de quelqu'un des
Césariens qui fut voisine du lieu de la réunion, afin
qu'on pût l'aborder facilement et sans peine. Souvent
aussi, il regardait les jeux équestres de la maison d'un de
ses affranchis. Il venait, en effet, fréquemment à ces
spectacles, tant pour faire honneur à celui qui les donnait,
que pour maintenir la décence parmi la foule et
paraître prendre part à la fête. Car, pour lui, jamais il
n'eut la moindre inclination pour ces sortes de divertissements
et ne se montra jaloux en aucune façon de
rivaliser avec personne. Il était en tout si attentif observateur
de l'égalité, qu'un jour le peuple ayant voulu
affranchir un danseur, il n'y consentit que lorsque le
maître y eut acquiescé et eut reçu le prix de son esclave.
Ses rapports avec ses amis étaient ceux d'un simple
particulier : il les défendait en justice, et prenait part
avec eux au banquet, lorsqu'ils offraient un sacrifice ;
il venait, dans leurs maladies, les visiter sans escorte ; il y en
eut même un dont, à sa mort, il prononça l'oraison funèbre.
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